Tandis que les habitants fêtent le Têt en famille, les soldats de la Marine en mission sur les plates-formes pétrolières l’ont fait un mois en avance, loin de leurs proches.

À l’approche du Nouvel An lunaire au quartier général du bataillon DK1, dans le 11 e quartier, ville de Vung Tàu, province de Bà Ria-Vung Tàu (Sud), toutes les conversations sont tournées vers le Têt des forces de la Marine.

« Nous fêtons le Têt plus tôt que les militants envoyés à Truong Sa (Spratly). À ce jour, soit un mois avant l’événement, nous commandons déjà les ingrédients typiques pour le célébrer dignement, comme porc, poulet, vermicelles, jeunes pousses de bambou, etc .», informe le sous-colonel Nguyên Thê Dinh, commissaire politique de DK1. « Et comme il est difficile d’acheminer les marchandises depuis la terre ferme des plates-formes, nous devons le faire deux mois à l’avance », ajoute-t-il.

Cette année, en plus des traditionnels cadeaux du ministère de la Défense et de l’armée navale, ces soldats en poste reçoivent aussi ceux de leurs confrères et des habitants du pays. En retour, ils font parvenir des cadeaux à leur famille, le plus souvent du poisson séché - les ressources sur place étant bien entendu limitées - et n’oublient évidemment pas de passer un coup de fil à leurs proches. Ceux qui ne se sont pas encore mariés préfèrent écrire des lettres.

« Cette année, contrairement à l’an dernier, j’ai une petite copine. Durant l’année déjà, elle et ma famille me manquent. Mais ce sera encore plus dur pendant le Têt ! Pourtant, je suis fier de ma mission de protéger la Patrie ! », fait savoir le sous-lieutenant Lê Van Chiên qui célèbre le Têt en mer pour la deuxième année consécutive.

Le commandant Nguyên Van Doàn, originaire de la province de Hung Yên (Nord), a 29 ans de service dans l’Armée derrière lui, et ce sera son 17 e Têt sur les plates-formes. « Ma famille est à Hung Yên. Durant le Têt, elle me manque beaucoup mais j’ai l’habitude de fêter le Têt en mer. Ces deux dernières années, grâce à la préoccupation du Parti et de l’État, nous avons tous pu manger comme sur le continent avec confiture, thé, viande. Même si nous ne sommes pas avec nos proches, nous fêtons le Têt comme il se doit, sans oublier notre mission sacrée de protéger la souveraineté nationale» .

Protéger la Patrie, une fierté

À l’approche du Têt, la mer est toujours agitée. Les bateaux doivent naviguer deux jours et deux nuits pour se rendre sur place. Si la houle n’est pas trop importante, les marchandises sont transférées des grands navires aux plates-formes via des canots. Le cas échéant, elles sont emballées dans des bâches en plastique et attachées à des cordes. Les soldats, équipés de leur gilet de sauvetage, nageront pour ramener tout ce paquetage au sec.

Parfois, lorsque les conditions sont mauvaises, les canots doivent s’arrêter à une vingtaine de mètres des plates-formes. Les soldats se souhaitent alors la Bonne année avec de grands gestes. Chose insolite, le capitaine du navire venu de la terre ferme se munit alors d’un mégaphone pour lire la lettre du commandement naval.

« Tout le monde désire célébrer le Têt aux côtés de sa famille. Pour les jeunes militants comme moi, fêter le Nouvel An lunaire en mer est une fierté. Protéger la Patrie pour que les habitants puissent fêter le Têt en sécurité, c’est quelque chose de réellement gratifiant », insiste le sous-lieutenant Vo Quang Thuong, en mission sur la plate-forme DK1/10 pour la deuxième année consécutive. -AVI