Dans la province de Phu Tho (Nord) où se trouvent les vestiges des rois Hung, fondateurs de la nation vietnamienne, le hát xoan ou le hát cua dình (chant à l'entrée de la maison communale) est entré dans les mœurs. Laissez-vous envoûter par cet art folklorique sur La Voix du Vietnam.

Lorsqu’arrive le 3e mois lunaire, et avec lui la fête des rois Hung, la province de Phu Tho (Nord) semble s’animer au son du xoan, un chant traditionnel qui a été inscrit par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Vous voulez entendre un xoan authentique? Il suffit de se rendre à An Thai, un village de la commune de Phuong Lau, qui passe justement pour être le berceau du xoan. C’est à proximité de Viet Tri, dans la province de Phu Tho.

A An Thai, on peut entendre du xoan un peu partout : à la maison communale, bien sûr, mais aussi dans les différents foyers. Dans la maison communale, les dames âgées initient les plus jeunes aux subtilités de ce chant, tout cela dans une atmosphère joyeuse et enjouée que Nguyen Thi Lich, qui, fait rarissime pour une femme, se trouve être le chef de file des chanteurs de xoan du village, s’applique à entretenir.

Le chant xoan date de l’époque des rois Hung. La légende veut qu’après avoir étrillé l’envahisseur comme il se devait, l’un de ces roi Hung eût emmené ses troupes jusqu’à An Thai. Mais une fois sur place, la reine, qui était du voyage, mais qui était surtout sur le point d’accoucher, ressentit les premières douleurs.Une servante rapporta alors au roi qu’il y avait au village une jeune fille du nom de Que Hoa, qui excellait dans le chant et dans la danse. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le roi invita la jeune fille à venir auprès de la reine. Et là, miracle ! Ses douleurs apaisées comme par enchantement, la reine donna naissance à trois fils !

«Le chant xoan est un art original de la province de Phu Tho qui a été reconnu au niveau international comme nécessitant une sauvegarde urgente, nous rappelle Nguyen Thi Lich. C’est vraiment le chant printanier par excellence. On l’aurait pu l’appeler "hat xuân", "xuân" pour printanier, mais comme la reine de la légende s’appelait Xuân, on a dû contourner cette appelation. Le mot "xuân" avec un accent circonflexe sur le "a" est devenu xoan, sans aucun accent.»