Dans son développement, leVietnam accorde une place prépondérante à l’agriculture et à lacampagne. En 2008, en promulguant sa résolution 26, le Comité central duParti communiste du Vietnam avait pour la première fois envisagél’instauration d’une nouvelle ruralité, s’inscrivant en cela dans unestratégie de grande ampleur, qui devrait amener le Vietnam à devenir unpays moderne et industrialisé en 2020. Tour d’horizon avec la Voix duVietnam.
Voilà maintenant 3 ans que la décisiongouvernementale numéro 193 qui porte sur la nouvelle ruralité, tientlieu de feuille de route dans les campagnes vietnamiennes. 75% descommunes du pays ont déjà élaboré leur planification, puisqueplanification il doit y avoir. Mais de la planification à la mise enapplication, il y a parfois des hiatus, plus ou moins importants, d’oùla nécessité de revoir les projets en tenant compte du degréd’implication des personnes concernées. «Peut mieux faire», donc!
Selon les statistiques du ministère de la Construction, près des 3quarts des 10 mille communes que compte le pays ont déjà achevé leurplanification, c'est-à-dire l’étape numéro 1 de l’instauration de lanouvelle ruralité. Qu’en est-il donc du quart restant? D’après Dô ThanhTùng, directeur adjoint du Département de l’architecture et del’aménagement, les communes en question peinent à élaborer leurplanification, faute de coordination entre consultants et autoritéslocales ou de spécialistes qualifiés.
Pham Hông Sinh, ledirecteur adjoint de l’institut de l’aménagement, relevant du service dela construction de la province de Vinh Phuc, au Nord, estime pour sapart que c’est surtout le coût des expropriations nécessaires à laconstruction des voies communales qui entrave la planification:
«À Vinh Phuc , nous dit-il , si une commune décide de construireune route, elle élabore un plan et prévoit un budget de 3 milliards dedongs. Mais le problème c’est que Vinh Phuc compte 112 communes, etqu’il faudrait donc trouver 336 milliards de dongs, en tout! Et c’estsans parler du manque d’investissements dans la construction desinfrastructures techniques et sociales.»
Selon Dàm QuangTuân, le directeur de l’institut d’aménagement architectural urbain etrural, pour avoir davantage d’investissements, il faudrait mobiliser desressources provenant d’autres projets; et en tout cas, dans l’immédiat,les assistances doivent aller aux communes prioritaires et à celles quisont sur le point d’atteindre les critères de la nouvelle ruralité.
«Il y a 3 types de plans qui se dégagent» , constate Dàm QuangTuân . «Les premiers concernent l’aménagement de la production, lesdeuxièmes, l’utilisation de la terre et les troisièmes, la construction.Le problème, c’est que ces plans ne sont élaborés ni en même temps, niavec les mêmes consultants. Alors évidemment, ça crée des difficultés.Les orientations ne sont pas forcément les mêmes et en définitive, c’estle dévelopement des localités qui en pâtit.»
Phan ThiMy Linh, vice-ministre de la Construction, souligne quant à elle que laplanification peut être revue en fonction des expériences de mise enœuvre sur le terrain, qu’elle doit découler d’une vision globale, êtreconforme aux politiques du Parti et de l’Etat, répondre auxcaractéristiques culturelles et historiques de chaque localité etsatisfaire aux besoins de la population. Le ministère de la Constructionencourage en tout cas les communes à envoyer leurs cadres en formation,pour que ceux-ci soient mieux à même de déployer efficacement les plansélaborés.
«Notre ministère va proposer au comité central depilotage de la nouvelle ruralité une modification des textes juridiques», nous indique Phan Thi My Linh . «Nous allons aussi mettre en placeun programme de formation plus ambitieux à l’intention des cadrescommunaux pour améliorer la gestion globale des projets et continuer àassouplir les 19 critères en les adaptant aux réalités du terrain.»
La nouvelle ruralité entre bien évidemment en compte dans ledéveloppement socio-économique du pays. Sa planification requiert doncune attention soutenue et une implication sans faille de toutes lesparties concernées. Il y va du développement des campagnes vietnamienneset donc du bien être de celles et ceux qui les peuplent. - VNA