Ces dernières années, les deux prénoms Mai Anh et Thiên Nhân sont devenus familiers pour bon nombre de personnes. Mai Anh, femme courageuse et humaniste et mère adoptive de Thiên Nhân, un enfant abandonné, handicapé et malheureux. La Voix du Vietnam est allée à sa rencontre.

Il y a sept ans, les Vietnamiens ont pleuré devant les images de ce nouveau-né abandonné dans une forêt de la province centrale de Quang Nam. Lorsqu’on l’a découvert, une jambe et l’organe génital de l’enfant étaient mangés par les fourmis. Il n’avait alors que 3 jours et on le nomma Thiên Nhân dans l’espoir que désormais sa vie serait placée sous le signe du bien et de l’humanisme. C’est là que Mai Anh, rédactrice de la revue Héritage de la compagnie aérienne Vietnam Airlines, entre en scène. La lecture de cette nouvelle attire l’attention de la jeune femme. Elle découvre que cet enfant est encore vivant et qu’il souffre toujours de douleurs corporelles.

Mai Anh se souvient: « J’aime cet enfant car c’est un enfant particulier. Il a survécu à des blessures insupportables. J’ai éprouvé un lien sentimental avec lui. Quand je parlais de lui à mes 2 enfants, ils m’ont demandé quand je l’accueillerais chez nous. Et j’ai pris la décision de le prendre comme enfant adoptif. »

Cette décision a forcé l’admiration de tout le monde car Mai Anh devait déjà s’occuper de ses deux enfants et le petit Thiên Nhân nécessitait des soins particuliers. Mai Anh et sa mère ont emmené Thiên Nhân dans divers hôpitaux du pays et jusqu’à l’étranger : Thaïlande, Singapour, Allemagne, États-Unis et Italie pour tenter de soigner son fils adoptif.

Au cours de ces années, ses espoirs sont restés vains. Mais l’espoir renaît lorsque le docteur italien, Roberto de Castro, publie un ouvrage médical sur la reproduction de l’organe génital. Mai Anh contacte expressément le chirurgien qui opérera quelques mois plus tard, 9 heures durant, le petit Thiên Nhân. Ce nouvel espoir de guérison n’aurait jamais vu le jour sans le soutien et l’aide généreuse de la communauté.

Mai Anh nous raconte: « Les frais de traitement et de soins de Thiên Nhân sont couverts par la communauté et par les dons de milliers de Vietnamiens et d’étrangers. A ce jour, les médecins italiens et américains de Thiên Nhân viennent au Vietnam pour d’autres opérations gratuites en faveur de nombreux enfants vietnamiens. Avec le succès de l’opération de Thiên Nhân, ils ont décidé de venir dans notre pays aider les autres enfants malheureux. C’est un écho favorable qui apporte de l’aide à d’autres personnes. »

Le programme de reproduction de l’organe génital des enfants nécessiteux du Vietnam a débuté en Août 2011. Lancé par le groupe d’amis de Mai Anh, ce programme a permis de donner des soins à bon nombre d’enfants vietnamiens. De grands hôpitaux vietnamiens tels que l’hôpital pédiatrique et obstétrique de Dà Nang, l’Hôpital pédiatrique numéro 2 de Hô Chi Minh-Ville ont rejoint ce programme.

Mai Anh: « Jusqu’à présent, nous avons reçu un millier de dossiers d’enfants ayant des malformations génitales comme Thiên Nhân. Ce groupe de médecins étrangers en est à sa 5ème mission. A ce jour, 90 opérations ont été effectuées et près de 300 enfants ont reçu des consultations gratuites. Ce résultat a dépassé toutes les espérances et a redonné espoir à bon nombre d’enfants en souffrance.»

Les sacrifices importants et silencieux de Mai Anh ont forcé l’admiration du public. Mai Thao, reporter de la chaîne de télévision des forces de sécurité publique, a réalisé un film documentaire sur ce petit rescapé. Son oeuvre a reçu le prix B de la presse nationale 2012. Mai Thao explique: « En rencontrant des enfants dans la même situation que Thiên Nhân, Mai Anh a souhaité leurs accorder des aides généreuses. Ces enfants vivent dans des conditions très difficiles. Mai Anh a invité les médecins pour mener des opérations chirurgicales gratuites en faveur de ces enfants défavorisés.»

Voilà, un conte de fée moderne, l’histoire de ce petit soldat de plomb qu’Andersen aurait pu nommer Thiên Nhân. Mais ce conte-là, c’est sa mère adoptive petite mais courageuse qui l’a écrit, pour lui. Aujourd’hui, Mai Anh, assistée par de nombreuses personnes, poursuit toujours ses efforts afin de faire renaître l’espoir chez des centaines d’enfants atteints du même mal que Thiên Nhân. - VNA