Les fêtes folkloriques au Vietnam
Parmi les plus importantes : la fête des rois Hung dans la province de
Phu Tho, la fête des chants alternés de Lim dans la province de Bac
Ninh, la fête de la pagode Keo dans la province de Thai Binh, la fête de
Yen Tu, dans la province de Quang Ninh ou encore la fête de la pagode
des Parfums à Hanoï... Chaque fête est liée à une localité et constitue
un moment privilégié de la vie communautaire des Vietnamiens.
Une nouvelle saison de festivités a commencé, attirant pèlerins et
touristes de tous les coins du pays. Selon le chercheur Vu Hong Thuat,
du musée d’Ethnographie, les fêtes printanières ont ceci de commun
qu’elles visent toutes à exprimer la reconnaissance de la population
envers les divinités locales.
« Les rites comprennent une
série de pratiques d’hommage et de vénération, la procession, la
présentation du discours rituel et des offrandes. Mais chaque village,
chaque fête a sa particularité qui se transmet de génération en
génération. Ça peut être des tabous ou des pratiques propres à cette
localité. Prenons l’exemple de la fête Tu Xa, dans la province de Phu
Tho, qui a lieu du 11ème au 13ème jours du premier mois lunaire. Dans la
nuit du 11ème au 12ème jour, un homme qui tient une mascotte
symbolisant son sexe introduit celle-ci dans la mascotte symbolisant le
sexe féminin tenue par une femme. Un autre exemple : dans la province de
Bac Giang, la marmelade d’haricots est l’offrande indispensable à
toutes les fêtes ».
Sur les Hauts Plateaux du Centre, où
le soleil est la divinité la plus importante, les fêtes populaires ont
un caractère martial tout en restant profondément humaines.
Le professeur Ngo Duc Thinh, membre du conseil national du patrimoine,
se dit marqué par le discours rituel présenté lors de la cérémonie de
sacrifice de buffle.
« En lisant la traduction de ce
texte, j’ai vraiment les larmes aux yeux. Voici ce que dit une mère à
son buffle : Aujourd’hui, tu va manger ta dernière herbe. Je ne vais
plus jamais t’entendre. Mais tu sais, le village n’a plus de riz à
manger, puisqu’on n’avait pas encore offert de sacrifice aux divinités.
Alors on s’est vu obliger de te sacrifier, toi. C’est toi qui nous
apporteras l’abondance ».
Quelle que soit leur taille,
quelle que soit leur lieu d’organisation, toutes les fêtes populaires
expriment la reconnaissance des habitants envers leurs ancêtres. Dans la
plupart des cas, il s’agit de héros qui se sont distingués contre les
agresseurs étrangers. D’où le caractère martial des festivités
organisées dans le cadre de ces fêtes.
Selon Vu Hong
Thuat, l a combativité se manifeste de manière diverse, en fonction de
chaque fête, de chaque village, de chaque maison communale, de chaque
pagode. Certains villages organisent des combats de lutte libre,
d’autres des concours de tir à l’arc ou des course hippiques. La
solidarité et l’esprit d’équipe sont mis en avant, mais les qualités
individuelles sont aussi valorisées, à travers des compétitions de lutte
libre, de tir à l’arc, de grimper de perches enduites de graisse ou de
colin-maillard.
A côté des rites solennels en l’honneur
des personnalités historiques, les habitants ont également droit à des
festivités fédératrices telles que les processions d’éléphant, de
filanzane, les compétitions de natation, les courses de bateaux, les
combats d’oiseaux, de poissons, de coqs, de buffles....
Les combats de buffles sont fréquents dans le Nord. La fête en la
matière la plus connu est celle de Do Son, qui a lieu tous les ans au
9ème jour du 8ème mois lunaire, dans cette petite ville balnéaire de Hai
Phong.
Toutes ces festivités mettent en valeur autant la
force physique que l’intelligence et la créativité des invididus,
appelés à combattre pour défendre le pays et garantir le bonheur du
peuple. Les milliers de fêtes qui rythment la vie des Vietnamiens
traduisent la vitalité des traditions du pays. -VNA/VOV