New York, 15 avril (VNA) - Le Vietnams’est préoccupé de la souffrance des victimes, ainsi que de la discriminationet de l’exclusion sociale associées à la violence sexuelle, a déclaré l’ambassadeurDang Dinh Quy, chef de la Mission du Vietnam auprès de l’ONU.
Lors d’une réunion du Conseil desécurité en visioconférence consacrée, mercredi matin, 14 avril, à l’examen durapport annuel 2020 du Secrétaire général sur les violences sexuelles liées auxconflits, le diplomate vietnamien a estimé que pâtissant d’un manque d’accès àl’éducation et à des perspectives économiques, ces victimes souffrent souventde stigmatisation, deviennent victimes de traite des êtres humains ou sontrecrutées par des groupes armés ou terroristes. Et la situation s’est aggravéedans le contexte de la pandémie de COVID-19, s’est-il inquiété.
La délégation vietnamiennea appelé à redoubler d’efforts pour prévenir et lutter contre la violencesexuelle liée au conflit, insistant sur l’importance de l’accès aux services desanté, d’aide psychosociale et juridique, de formation professionnelle et deréintégration. Une approche axée sur les survivants doit toujours êtreprivilégiée.
Elle a insistésur l’importance d’appuyer l’autonomisation sociale, politique et économiquedes femmes, ainsi que leur pleine participation aux processus de paix et deprise de décision pour veiller à ce que les politiques tiennent compte desbesoins et des intérêts des victimes.
La prévention etla lutte contre la violence sexuelle doit également être intégrée aux mandatsdes opérations de paix, tandis que le déploiement, en leur sein, deconseillères pour la protection des femmes doit être accéléré, ces dernièresdevant être dotées de ressources adéquates pour s’acquitter de leur mandat, arecommandé l’ambassadeur Dang Dinh Quy.
Le Vietnam ainvité Mme Caroline Atim, directrice de la « South Sudan Women withDisabilities Network (SSWD) », à prendre la parole à la réunion afin defaire grand cas la voix des composantes sociales, notamment le groupe despersonnes vulnérables.
Mme Caroline Atima prononcé son discours en langue de signe, s’exprimant au nom du Groupe detravail des ONG sur les femmes et la paix et la sécurité. Elle a expliquéque son organisation travaille directement avec les femmes handicapées, ycompris les survivantes de violences sexistes. Elle a également dits’exprimer au nom de ces survivantes, ainsi que des femmes et des filleshandicapées, étant elle-même sourde.
Pour sa part, MmePramila Patten, Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de laquestion des violences sexuelles commises en période de conflit, a jugénécessaire de s’interroger sur la portée des résolutions adoptées par leConseil de sécurité pour empêcher que les batailles continuent de se livrer surle corps des femmes dans tous les conflits du monde.
Le docteur Denis Mukwege, lauréatdu prix Nobel de la paix 2018, a appelé la communauté internationale et lesÉtats à tracer une ligne rouge contre l’utilisation du viol et des violencessexuelles comme arme de guerre. Une ligne rouge, a-t-il précisé,« qui serait synonyme de listes noires, de sanctions -économiques,financières et politiques- et de poursuites judiciaires contre les auteurs etles instigateurs de ces crimes odieux ».
Poursuivant, le médecin congolaisa parlé du modèle de « One Stop Center », centré sur les survivantes,qui est appliqué à l’Hôpital de Panzi, en République démocratique du Congo(RDC), tout en insistant sur la nécessité de renforcer les efforts de luttecontre l'impunité. Les victimes ont non seulement droit à des soinsholistiques de qualité mais aussi à la justice, à la vérité et à desréparations, a-t-il réclamé.
Les pays membres du Conseil desécurité a remercié le Vietnam d’avoir promu cette séance de discussion ayant unsujet humain et urgent, affirmant leurs engagements à mettre fin à la violencesexuelle en temps de conflits.
Rappelant que cette réunion étaitun des événements lancés par le Vietnam en qualité de présidence du Conseil desécurité, ce mois d’avril. - VNA