Selon les rapports de 14 provinces duTây Bac, pour l’année scolaire 2013-2014, sur un total de 1.519 écolesdestinées aux élèves d'ethnies minoritaires recensées dans toute larégion, 526 sont dotées d’un semi-internat (contre respectivement 1.341et 249 dans l'année scolaire 2011-2012).
Le nombrede pensionnaires est à présent de l’ordre de 180.830, contre 81.000 en2011-2012. Dans le peloton de tête d’application de ce modèle figurentles provinces de Hà Giang (avec 114 semi-internats), Diên Biên (77), LàoCai (77), Lai Châu (66). "Des résultats encourageants", selon unresponsable de la région.
Peuplé par beaucoupd’ethnies minoritaires, le Tây Bac est l’une des régions les moinsdéveloppées du Vietnam. Sur la totalité des 63 districts pauvresrecensés de par le pays, 44 sont dans les montagnes du Nord. Le faibledéveloppement concerne non seulement l'économie mais aussi le systèmed'éducation.
Politique prioritaire
Développer le système d’éducation dans les régions montagneuseshabitées par les ethnies minoritaires fait partie des politiquesprioritaires de l'État. En application de la décision 85/QD-TTG dugouvernement et de la directive 24/2010/TT-BGDDT du ministère del'Éducation et de la Formation (rendues publiques en 2010), nombre demesures sont mises en œuvre, notamment l'édification d’internats et desemi-internats, couplés à l’amélioration du régime alimentaire despensionnaires, la fourniture de bourses aux meilleurs d’entre eux etaussi aux élèves issus de familles en situation de précarité, larevalorisation des salaires des enseignants…
Lanouveauté réside en la naissance du modèle d’école munie d’unsemi-internat. À la différence des internats financés par l’État, lessemi-internats adoptent le principe de "l’État et la populationcontribuent ensemble". C’est-à-dire qu’à côté de l’État, la localitéapporte sa part dans la construction des locaux, les équipements, et lesfamilles des élèves se chargent de la nourriture des pensionnaires.D’où le nom de «semi», c’est-à-dire que les frais sont partagés. Enoutre, les autorités locales s'engagent à octroyer à chaque pensionnaireune subvention annuelle.
Des semi-internats à vocation plus large
À rappeler que dans le Tây Bac, les écoles primaires et secondaires setrouvent d'ordinaire dans les chefs-lieux de district, et les lycéesdans les chefs-lieux de province, souvent à une grande distance desvillages. Faute de moyens de transport et aussi d’argent au sein desfamilles, nombre d’enfants ne sont pas scolarisés. "J'aimerais bienaller à l'école. Mais cela n'est pour moi qu'un rêve. Mon village sesitue à une vingtaine de kilomètres de l'école. Je n'ai ni vélo, nicheval pour me déplacer", se plaint un jeune montagnard. Il existe biendes internats dans cette région montagneuse. Mais, très peu nombreux,ils sont loin de pouvoir satisfaire à la demande des élèves.
Malgré de multiples difficultés, les efforts des provinces du Tây Bacont réussi à augmenter le nombre de semi-internats, permettant à nombred’enfants d’ethnies montagnardes d’être scolarisés. "Je suis heureux devivre ici avec mes amis de classe. Je ne rentre à ma maison que leweek-end, et je reviens le lundi avec des provisions. En dehors desheures de classe, nous cultivons des légumes, élevons des porcs et despoulets pour améliorer un peu nos repas…", s'enthousiasme unpensionnaire d'ethnie Thai, à Diên Biên.
Lê VanQuy, directeur du Service de l'éducation et de la formation de laprovince de Diên Biên, ne cache pas sa joie : "Ce modèle d'école a aidé àrégler partiellement les difficultés des provinces montagneuses. Elle apermis de faire baisser l’absentéisme scolaire et de rehausser leniveau d'études des jeunes. Ce seront dans l'avenir les constructeurs duTây Bac". Sa province accorde chaque année une subvention de 200.000dôngs par interne, et paie un contingent de cuisiniers au service de cessemi-internats.
Mais la portée de cessemi-internats est bien plus large. «Les pensionnaires peuvent vivredans un environnement amical et sûr, acquérir des valeurs morales et unesprit de solidarité interethnique, participer à des activitésculturelles et sportives, adopter un mode de vie civilisé…, bref tout unensemble de choses dont ils n’auraient pas forcément eu accès au seinde la cellule familiale», insiste le responsable.
Pour le moment, le réseau de semi-internats du Tây Bac reste toutefoisinsuffisant, tant en quantité qu'en qualité. Faute de fonds, de nombreuxsemi-internats sont dépourvus d’équipements de base comme bibliothèque,cuisine, réseau d'eau potable, toilettes… "Mais la dynamique est lancéeet les choses évoluent dans le bon sens. Et nous avons toujours besoinde l’assistance de l'État, des services compétents, des entreprises etaussi de la population", souligne Lê Van Quy. – VNA

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