Né au Japon avant d’être importé au Vietnam dans les années 2000, le kendo faitaujourd’hui de plus en plus d’enthousiastes à Hanoi. L’une des adresses lesplus réputées est le club Kendo Thang Long, dans l’arrondissement de Ba Dinh.Tous les jeudis et dimanches soir, une cinquantaine de pratiquants y viennentassouvir leur soif de jeu. Le cours est animé par des maîtres vietnamiens.
«Le kendo a d’abord été unsport pratiqué à Hanoi par les enfants de Japonais expatriés. Il attire depuisnombre de Vietnamiens et est pratiqué dans de nombreuses villes et provinces du pays», a dévoilé Lê Hai Son, chef du club Kendo Thang Long.
Des risques mesurés
Les pratiquants de cet art martial peuvent être reconnus instantanément grâceau matériel qu’ils utilisent leur permettant d’effectuer des assauts à pleinevitesse et puissance sans risque de se blesser. L’équipement en kendo est toutd’abord une armure kendo-gu (ou bogu). Cette dernière compte quatre éléments.Le Men est un casque permettant de protéger non seulement le haut de la tête,mais aussi l’avant du visage grâce à une grille, ainsi que la gorge et lesépaules.
Le Do est le plastron protégeant l’avant et les flancs du corps. Les Kote sontdes moufles dont le dos est très épais, qui viennent protéger les mains, lespoignets et une bonne partie de l’avant-bras. Le Tare est ensemble de troispièces venant protéger le bas-ventre ainsi que le haut des cuisses.
Concernant les armes, celle qui est la plus représentative du kendo est leshinaï. Il s’agit d’un long sabre composéde lattes de bambou, ce qui lui permet d’être très léger tout en amenuisant leschocs. Le tsuki est une attaque meurtrière lorsque le pratiquant ou kendoka pointeson sabre versla gorge de son adversaire. Les kendokas peuvent vaincre l’adversaire en unseul coup et les attaques exigent au pratiquant de bien maîtriser lestechniques les plus difficiles.
Une discipline ouverte àtous
Selon Lê Hai Son, le kendo demande d’être attentif, de se focaliser et delaisser le reste derrière. C’est d’ailleurs le mental et la concentration quisont souvent plus sollicités que le corps. Ainsi, le kendo peut non seulementêtre pratiqué à un âge très jeune, mais sa pratique peut aussi permettre de sepoursuivre jusqu’à un âge avancé.
«L’objectif de cet artmartial n’est pas la victoire obtenue au combat, mais la victoire permanentesur soi-même, a-t-il souligné. Apprendre le kendo me permet deprendre des décisions rapides et les plus appropriées, même dans des situationsdifficiles.»

Les pratiquants ou kendokas assimilent techniques et tactiques du sabre,mais aussi des vertus morales que sont assiduité, bonne conduite envers lesautres pratiquants, respect du maître. Ces vertus morales se transmettent dansles nombreux saluts et nombreuses règles qui entourent la discipline.
Bien que le kendo soit un sport relativement récent au Vietnam, la sélectionnationale a récolté de nombreuses victoires dans des compétitions régionales etinternationales, dont deux médailles d’argent en individuel hommes aux championnatsd’Asie du Sud-Est en 2007 et 2013, et une médaille d’argent par équipesmasculines aux championnats de Hong Kong élargis de 2014. - CVN/VNA