Avec la naissance de Saigon Heat, premier club de basket-ball professionnel du Vietnam qui réunit plusieurs anciens joueurs de la NBA, le basket-ball à Hô Chi Minh-Ville est plus en vogue que jamais.

Les gradins du stade de Tân Binh à Hô Chi Minh-Ville sont noirs de spectateurs. Des milliers de personnes ne cessent de crier et hurler pour exhorter les basketteurs de Saigon Heat à ne faire qu’une bouchée de leurs homologues thaïlandais du club Chang Thailand Slammers. Voilà un aperçu de la 8e édition des Championnats de basket-ball professionnel d’Asie du Sud-Est...

À voir l’enthousiasme effréné des supporters de basket-ball, les autres sports populaires comme le volley-ball, le tennis de table ou le taekwondo peuvent être jaloux. C’est là un des signes indéniables d’un retour en force du basket-ball, sport qui permet à ses pratiquants de s’épanouir pleinement.

Atout non négligeable de ce loisir, il reste peu coûteux. De fait, il n’exige pas des investissements importants en équipements modernes. Il suffit d’un petit terrain, un panier fixé en hauteur et un ballon, et l’on peut jouer au basket-ball, individuellement ou en groupe. Louer un terrain est tout à fait possible. Comptez entre 40.000 et 60.000 dôngs par heure. Un montant qui reste modeste, surtout si on répartit les frais entre plusieurs joueurs.

Hoàng Thi Liên emmène souvent son fils au gymnase Phu Tho. Elle trouve que cette activité permet de développer sa stature et sa détermination. Par ailleurs, elle aime le fait que ce sport soit peu coûteux. «J’ai même fixé un panier de basket-ball chez moi pour que toute ma famille puisse se relaxer après une journée de travail», confie-t-elle.

À la fin des années 1990, les férus de basket-ball s’étaient passionnés pour la série sud-coréenne "Le dernier saut". Autour d’histoires d’amitié et d’amourettes, on y retrouvait l’ambiance et le fair-play des matchs. Elle avait lancé la mode du basket-ball dans les grandes villes telles que Hanoi (Nord), Dà Nang (Centre) et Hô Chi Minh-Ville (Sud). Après chaque épisode, de nombreux jeunes s’emparaient d’un ballon et partait s’entraîner. Depuis, les terrains de basket-ball ne désemplissent pas. Toutefois, pendant longtemps, le nombre élevé de joueurs ne rencontrait pas celui des spectateurs. Paradoxalement, les rares tournois professionnels étaient bien souvent désertés.

Une quinzaine d’années plus tard, cela semble devoir changer avec la naissance du premier club de basket-ball professionnel. En effet, Saigon Heat réunit plusieurs joueurs ayant déjà participé à la NBA comme à d’autres tournois mondiaux majeurs. Pour ne citer que trois de ces prestigieux joueurs, Julius Hodge, John Smith et Jonathan Jones joueront au sein de ce club.

Déjà, le nombre des spectateurs va croissant. Bien que les billets, entre 60.000 et 150.000 dôngs, coûtent plus cher que ceux des matchs de football de la V-League, il n’y a jamais d’invendus. Un tarif justifié si l’on en croit les fans... «J’adore le basket-ball depuis tout petit. Je regarde régulièrement les tournois à la télé. Mais, maintenant, avec la création du Saigon Heat, j’ai commencé à me rendre aux tournois», a confié Nguyên Van Thành, 21 ans.

Selon les statistiques provisoires, la mégapole du Sud recenserait plus de 10.000 basketteurs réguliers. Chaque week-end, les terrains dans les complexes sportifs locaux, les universités ou même les lycées s’emplissent de joueurs amateurs et professionnels. Idem dans le gymnase Phu Tho : des centaines de jeunes vivent pleinement leur passion autour d’une quinzaine de paniers.

Nguyên Hoàng Chuong, entraîneur, remarque que le basket-ball est en vogue parmi les élèves, les étudiants et les jeunes en général. De nombreux cours pour débutants se sont ouverts, avec une trentaine d’élèves par classe. Chacun débourse 150.000 dôngs par mois.

Le Centre des sports et d’éducation physique de l’arrondissement de Phu Nhuân se lance aussi dans l’aventure. En effet, il dispense des cours de basket-ball à tous types d’élèves, de l’école primaire au lycée, pendant toute la semaine.

Nguyên Quôc Quân, secrétaire général de la Fédération de basket-ball du Vietnam (FBV), confirme l’essor considérable du basket-ball ces derniers temps. "Avant 1998, dans l’ensemble du pays, le Lycée Hanoi-Amsterdam était le seul à posséder un terrain. Aujourd’hui ils sont bien plus nombreux. Maintenant, la plupart des écoles possèdent le leur", s’est-il félicité.

En plus, selon le responsable, "les tournois se sont multipliés ces dernières années. Certains sont réservés aux jeunes : l’U15, l’U17, l’U19, et l’U21 par exemple. Ces derniers temps, on a même vu des compétitions amateures, organisés par les habitants eux-mêmes. Tout cela constitue une base solide permettant au basket-ball de s’installer de façon durable au Vietnam". – AVI