
Hanoï (VNA) - Lecrédit illégal est devenu une activité criminelle dangereuse et unepréoccupation majeure de la police, surtout de la brigade criminelle deslocalités, selon le général de brigade Tô Ân Xô, chef de cabinet duministère de la Police.
Selon un rapport de la brigade criminelle relevant du ministère de laPolice, les crimes liés aux prêts usuriers représentent 22,6% del’ensemble des délits commis. Les établissements informels de créditsont présents dans l’ensemble des 63 villes et provinces du pays, sousdes formes diverses qui incluent notamment la cybercriminalité.
Le chef de cabinet du ministère de la Police, Tô Ân Xô, précise que lacriminalité liée aux prêts usuriers est en hausse. Ainsi, les victimesqui ont recours au crédit illégal ne répondent pas aux critères exigéspar les institutions de crédit ou nécessitent l’obtention d’un créditdans de brefs délais. Selon une enquête de la Banque mondiale, 79% de lapopulation vietnamienne n’a pas accès aux crédits bancairestraditionnels faute de garanties.
Le portail du ministère de la Police encourage les citoyens à cesser decontracter des crédits auprès d’organismes souterrains. La police, encoopération avec les autorités compétentes, lutte activement contre cephénomène. Elle a déjà traité 218 affaires de crédits usuriers dans 16villes et provinces. Parmi elles, 14 ont été traduites en justice et 37accusés ont été sanctionnés pour violation administrative. Pham Van Tam,chef-adjoint de la brigade criminelle du ministère de l’Intérieur,explique qu’il est très compliqué de démanteler ces établissements decrédit illégaux, qui agissent souvent en relation étroite avec desbandes criminelles.
Pour sa part, la Banque d’État du Vietnam (BEV) a lancé une campagne deprêts bancaires aux conditions plus souples, en faveur des déshéritéset des populations rurales à faibles revenus. Le plan vise à limiter lavague de crédits usuriers qui sévit dans les régions pauvres du pays.Car sans les papiers requis, ni biens à hypothéquer, certains habitantsse voient contraints de contracter un crédit auprès d’organisations oud’établissements de crédit informels, ne disposant d’aucune licence, etqui ne demandent des emprunteurs d’autre contrepartie que des tauxd’intérêt très élevés.
La BEV pousse systématiquement les particuliers vers les créditsproposés par les banques, rappelant constamment les risques liés auxprêts d’argent entre particuliers (P2P lending) tels que les problèmesde recouvrement en cas de défaut de paiement, la possible insécuritéconcernant les données personnelles, les arnaques difficiles à détecterpour les non-initiés ou encore des taux d’intérêts usuraires. - CVN/VNA