"Le rapport publié récemment par Human Rights Watch (HRW) est dépourvu de fondement et dénature intentionnellement la réalité qu'est le travail des personnes se trouvant en centre de désintoxication au Vietnam".

C'est ce qu'a affirmé la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nguyen Phuong Nga, en répondant vendredi à la question de correspondants sur la réaction du Vietnam suite à la publication le 7 septembre du rapport "The Rehab Archipelago : Forced Labor and Other Abuses in Drug Detention Centers in Southern Vietnam" (L'Archipel de la réhabilitation : Le travail forcé et autres exactions dans les centres de détention des drogués dans le Sud du Vietnam).

"La désintoxication obligatoire est une mesure humaine, aidant les toxicomanes dans l'incapacité de sortir seuls de la drogue à se désintoxiquer. Elle demande aux toxicomanes de s'isoler de la société pendant une période afin d'éviter les sollicitations à la consommation, de prendre conscience des dangers de la dépendance de la drogue, de recouvrer leur santé et leurs compétences professionnelles, leur donnant les conditions d'une meilleure réintégration sociale", a précisé Nguyen Phuong Nga.

"Ce point de vue de l'Etat vietnamien est conforme aux principes de traitement de la toxicomanie de l'Institut national sur l'abus des drogues (NIDA) du Département de la Santé et des Services humains des Etats-Unis (USDHHS), de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), ainsi que de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)", a-t-elle affirmé.

"Le traitement accordé aux toxicomanes est mis en oeuvre conformément à la loi vietnamienne, laquelle considère que l'usage illicite de stupéfiants n'est pas un acte criminel mais une infraction administrative, soumise en conséquence au régime de la loi administrative", a-t-elle poursuivi.

"Dans les centres de désintoxication, tous les actes portant atteinte à la santé ou à la dignité des toxicomanes sont interdits et sanctionnés par la loi. Pendant la période de désintoxication obligatoire dans les centres de désintoxication, les drogués peuvent toujours exercer leurs droits et leurs responsabilités en accord avec la loi", a-t-elle souligné.

Le travail à fins thérapeutiques relève d'un processus de guérison de l'addiction afin de permettre aux toxicomanes d'améliorer leur état de santé comme leurs compétences professionnelles, ainsi que leurs responsabilités envers leur famille et la société.

"La réalité de ces dernières années montre que la désintoxication obligatoire est une mesure humaine, efficace et bénéfique pour les toxicomanes, les communautés ainsi que la société. Grâce à des méthodes thérapeutiques sur les plans de la santé, de la pyschologie, de l'éducation et du travail, les centres de désintoxication ont soutenu le traitement de dizaines de milliers de toxicomanes, leur permettant de ne plus user de stupéfiants, de recouvrer leur santé comme leur comportement social afin de mieux retrouver une vie normale. Le taux de récidive au Vietnam a de plus en plus tendance à se baisser", a-t-elle estimé.

Pour répondre aux questions de correspondants sur le fait que le Bureau de l'ONU au Vietnam a proposé au pays de réexaminer les mesures de mise sous surveillance administrative des drogués et prostitués, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré que :

"Le Vietnam et l'ONU ont activement coopéré dans la prévention et la lutte contre la drogue et la prostitution, conformément aux exigences spécifiques et à la situation au Vietnam.

Le placement des prostitués et des drogués dans les centres d'éducation et centres de désintoxication est une mesure humaine, dont l'application a lieu suivant la loi.

Dans les centres d'éducation et établissements de désintoxication, cette dernière interdit strictement tout acte portant atteinte à l'intégrité physique et morale, comme à la dignité des personnes qui y résident. La réalité montre qu'il s'agit d'une mesure efficace qui les aide à revenir à une vie normale et à se réintégrer à la société".- AVI