Le delta du Mékong est riche en ressources naturelles et humaines. Cependant, des progrès doivent être faits dans les domaines de l’éducation et de la formation de la main-d’œuvre. Un défi pour le développement durable de la région.

Ces dernières années, treize villes et provinces du delta du Mékong ont connu un développement remarquable, accompagné de grandes réalisations qui ont contribué au développement socio-économique du pays. Pourtant, dans son ensemble, le delta du Mékong a encore fort à faire en ce qui concerne l’éducation et l’amélioration du niveau de vie.

Un constat qui est ressorti lors de la conférence scientifique nationale intitulée «Le développement durable de l’éducation et de la formation de la main-d’œuvre dans le delta du Mékong». Elle a été organisée récemment par le Centre d’Études des politiques et des stratégies nationales (CEPSN), en collaboration avec l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville.

Le Professeur agrégé, Dr Nguyên Thê Nghia, directeur du CEPSN a expliqué que le delta du Mékong était en régression dans le domaine de l’éducation et de la formation en ressources humaines. Au total, 7,8% des plus de 15 ans ne sont plus scolarisés, contre 6% au niveau national ; 26,6% n’ont pas de diplômes (12,3% au niveau national) et seulement 32,1% d’entre eux ont suivi un enseignement primaire (22,7% au niveau national).

En outre, le delta du Mékong est confronté au problème du manque de personnel qualifié. Les formations proposées n’ont pas suivi le rythme du développement économique et social. Malgré une main-d’œuvre abondante, le personnel compétent à disposition est donc insuffisant. Le rapport de recherche de Lê Thi Sau (Institut de politique de la région IV) a prouvé que le personnel qualifié du delta du Mékong représente 22% de la population nationale.

Mais l’on constate tout de même un manque de compétences. Entre 70% et 80% des travailleurs n’ont pas reçu de formation. Le delta du Mékong est le plus grand grenier à riz du pays, l’agriculture et l’aquaculture sont ses principaux atouts. Pourtant, le pourcentage d’étudiants en agriculture, foresterie et aquaculture est beaucoup trop bas. Avec comme conséquence un retard dans la mise en place de programmes de formation au service de l’industrialisation et de la modernisation de la région.

Solutions pour la formation d’une main-d’œuvre qualifiée

Les participants à la conférence ont proposé certaines solutions. Le Prof. Dr Nguyên Ngoc Giao, président de l’Union des associations des Sciences et Technologies de Hô Chi Minh-Ville, a conseillé que le delta du Mékong renforce et développe ses effectifs de main-d’œuvre qualifiée en les adaptant aux objectifs de développement socio-économique de chaque localité. L’agriculture et l’aquaculture devraient être une priorité.

Pour améliorer la qualité de l’éducation et la formation de professionnels, Nguyên Ngoc Phuong (Institut des techniques Ly Tu Trong, Hô Chi Minh-Ville) a suggéré une meilleure coopération entre les établissements de formation et les entreprises. Ces partenariats devront faire l’objet d’évaluations précises qui se baseront sur des critères spécifiques appliqués par chaque province.

En outre, Dr Pham My Duyên (Université de l’économie et du droit de Hô Chi Minh-Ville) a indiqué que le delta du Mékong faisait face à une fuite des cerveaux. En effet, les jeunes diplômés ne rentrent pas chez eux en raison du manque de places de travail appropriées à leurs compétences professionnelles. De plus, les salaires sont peu attrayants. Ainsi, chaque province devrait veiller à établir des mécanismes et une politique adéquate pour attirer des travailleurs qualifiés. Elles devraient aussi créer et diversifier les métiers afin de mieux exploiter les ressources humaines. -CVN/VNA