Éloge du pho, une spécialité culturelle incontournable

Le pho (soupe de nouilles à la viande de bœuf ou de poulet) est devenu un symbole de la gastronomie du Vietnam. Celui de Hanoï a une saveur extraordinaire avec son bouillon très pur et ses pâtes molles.

Hanoi (VNA) – Le pho (soupe de nouilles à la viande de bœuf ou de poulet) est devenu un symbole de la gastronomie du Vietnam. Celui de Hanoï a une saveur extraordinaire avec son bouillon très pur et ses pâtes molles, ce qui le différencie des pho d’autres régions. L’homme de culture Huu Ngoc vous en dira plus.

Éloge du pho, une spécialité culturelle incontournable ảnh 1Comme la pizza italienne, le pho a déjà fait le tour du monde. Photo : CTV/CVN

Dans une de mes chroniques dominicales, j’ai parlé longuement du pho(prononcez : feu), délicieuse soupe hanoïenne recherchée par les Vietnamiens et dont raffolent bien des étrangers. Je ne peux aujourd’hui résister à la tentation de traduire en partie l’article «Nostalgie du pho du Nord» écrit par Hông Lê Tho, un Vietnamien résidant au Japon.

«Le pho est une soupe originale de notre peuple, un plat populaire que les citadins prennent le matin ou le soir [...]. Le pho de Hanoï a une saveur extraordinaire avec son bouillon très pur et ses pâtes molles, ce qui le différencie des pho d’autres régions. Certains restaurants de Hô Chi Minh-Ville portent l’enseigne pho de Hanoï , mais ce qu’ils servent manque de ce petit quelque chose qui fait d’apanage de Hanoï.

Une spécialité culturelle incontournable

Adorateur de ce potage populaire, dans n’importe quel pays du monde où je vais, je cherche un restaurant vietnamien pour déguster un pho, me donnant l’occasion de le comparer avec le pho de notre pays. Notons que notre pho au bœuf ou au poulet ravit les étrangers, surtout les touristes japonais ; certains d’entre eux en prennent deux à trois bols d’affilée. Évoquant les souvenirs du Vietnam, Kiyomi Tsujimota, présidente du mouvement Peace Boat, s’est écriée : «Je languis du pho et du jus de canne à sucre».

En quoi réside la saveur du pho ? Quelque est la différence de goût entre le phoservi à l’étranger et notre pho (pho du Nord) ? Loin d’être un gourmet, je voudrais pourtant ouvrir ce débat passionnant dans la presse, afin de profiter des lumières des esprits les plus doctes en la matière.

Éloge du pho, une spécialité culturelle incontournable ảnh 2Le pho du Vietnam figure dans la liste des 50 meilleurs plats du monde, publiée par la chaîne de télévision américaine CNN. Photo : CTV/CVN

Je me rappelle : l’hiver 1989, je débarquais pour la première fois à Paris, j’étais lacéré par la neige de janvier et tenaillé par la faim. Je fis pourtant l’effort de me traîner jusque dans le 13e arrondissement réputé pour ses restaurants vietnamiens et chinois qui offrent – paraît-il – des spécialités plus délicieuses  qu’au Vietnam.

Comme vous l’imaginez sans peine, j’ai commandé tout de suite un bol de phoau bœuf, bien chaud. Je dois dire qu’embarrassé par le choix de ces nombreux restaurants, j’étais entré dans le plus grand, espérant y trouver le meilleur pho. Et pourtant il me fut difficile de retrouver la saveur de Hanoï, pourtant aucun ingrédient ne manquait : viande, piment, citron, herbes aromatiques «mùi» et «quê», tout y était. Mais la viande qui avait séjourné plusieurs jours dans le frigo était coriace ; les pâtes de riz étaient un peu sèches ; les feuilles d’herbes aromatiques étaient grandes et belles, mais quelle fadeur ! Où donc était le goût de «mon» pho ?

Il y manquait la pureté du bouillon ; la succulence artificielle de Vedan ou d’Orsan écoeure. Il manquait certaines odeurs du terroir ; celles que distillent le thao qua, la cannelle, la menthe du village de Láng. Un vieux gourmet hanoïen m’a révélé que nos compatriotes du Nord ont appris des Chinois un secret culinaire : l’emploi d’un ingrédient qui donne au bouillon le goût des os bouillis sans le recours au glutamate.

Je suis passé par Grenoble, Lyon, Besançon, Nice, en quête du pho. Mes compatriotes y fréquentent les restaurants vietnamiens plus pour retrouver une certaine sensation gastronomique du pays que pour comparer le phooccidentalisé au pho de Hanoï ou de Saïgon [...].

Un plat qui fait rappelle le pays natal

Hambourg m’a fait grelotter de froid quand j’y ai mis les pieds pour la première fois... J’y suis resté trois jours, j’ai passé ensuite quatre jours à Nuremberg et à Munich. Jamais je n’ai eu si froid et si faim que pendant ces sept jours. À la seule pensée de la fumée montant d’un bol de pho, même un pho du 13e à Paris, je défaillais de nostalgie [...].

Je suis arrivé vers 21 heures à Copenhague, ville alors presque déserte. Tourmenté par le démon du pho, j’ai fouillé longtemps dans un annuaire téléphonique avant de pouvoir découvrir l’adresse d’un restaurant vietnamien à 30 km de mon hôtel. J’ai payé 35 dollars de taxi pour y parvenir. Le patron, homme de Hai Phong, avait ouvert sa boutique depuis trois ans. Il m’a parlé abondamment de ses créations culinaires vietnamiennes. Il m’a offert un bol de pho excellent, très proche du pho bistro de Hanoï. Il m’en a confié le secret : «Les gens de ma famille, dit-il, m’envoient régulièrement de là-bas du sá sùng et du thao qua qui donnent ce goût si particulier». Hélas ! Il me manquait toujours l’âcre arôme de la menthe de Láng et la nonchalance des clients accroupis sur les bancs des bistros de pho hanoïens vers minuit.

[...] Mon pèlerinage du pho à l’étranger m’a mené aux États-Unis, au petit Saïgon de Californie. Mais, chaque fois que je rentre à Saïgon, mon premier souci est de me régaler d’un bol de pho fumant, savamment épicé. Je dois cependant constater en toute sincérité que le pho de Saïgon n’est plus du pur pho, sauf dans certains restaurants tenus par des gens du Nord.

Même à Hanoï, la tradition souvent se perd. La douce saveur donnée au bouillon par le sá sùng, sa limpidité et son goût de pho créés par le thao qua et la cannelle quê chi, le léger piquant du gingembre, les morceaux de viande bien choisis, bien coupés, bien écrasés sur le tranchoir, posés délicatement sur les pâtes de riz soigneusement préparées, les feuilles mauves de la menthe de Láng, il y a là tout un art fait de finesse et d’harmonie que nos pères nous ont légué». – CVN/VNA

Voir plus

Le tournoi international « LI-NING Vietnam International Series 2025 » attire près de 300 athlètes venus de 19 pays et territoires. Photo: VNA

Près de 300 athlètes participent au tournoi international de badminton à Ninh Binh

Du 21 au 26 octobre, le Service de la Culture et des Sports de la province de Ninh Binh (Nord), en coordination avec la Fédération vietnamienne de badminton, organise le tournoi international « LI-NING Vietnam International Series 2025 » au Palais des Sports de Ninh Binh. Il s’agit d’une compétition de niveau 2 reconnue par la Fédération mondiale de badminton (BWF).

Dans une atmosphère joyeuse empreinte de la magie de la Fête de la Mi-Automne, le Comité populaire du quartier de Hoan Kiem, en collaboration avec le Comité de gestion du lac Hoan Kiem et du Vieux Quartier de Hanoi, organise le programme culturel intitulé « Fête traditionnelle de la Mi-Automne 2025 », qui se déroule du 22 septembre au 12 octobre 2025 (soit du 1er au 21e jour du 8e mois lunaire de l’année At Ty). Photo: hanoimoi.vn

Hanoï : Célébration de la Fête traditionnelle de la Mi-Automne 2025 dans le Vieux Quartier

Dans une atmosphère joyeuse empreinte de la magie de la Fête de la Mi-Automne, le Comité populaire du quartier de Hoan Kiem, en collaboration avec le Comité de gestion du lac Hoan Kiem et du Vieux Quartier de Hanoi, organise le programme culturel intitulé « Fête traditionnelle de la Mi-Automne 2025 », qui se déroule du 22 septembre au 12 octobre 2025 (soit du 1er au 21e jour du 8e mois lunaire de l’année At Ty).

Un numéro artistique interprété par des fonctionnaires et des épouses de l'ambassade du Vietnam à Bruxelles. Photo: VNA

Célébration de la Journée des femmes vietnamiennes en Belgique

En cette douce saison automnale, la communauté des femmes vietnamiennes en Belgique, vêtues de leur tunique traditionnelle, s'est réunie à Bruxelles pour célébrer la Journée des femmes vietnamiennes du 20 octobre, marquant également le 95e anniversaire de la fondation de l'Union des femmes vietnamiennes – une occasion dédiée à honorer la beauté, la force et l'âme des femmes du Vietnam.

Le village de tissage My Nghiep : préserver l’âme du tissage des brocatelles Cham

Le village de tissage My Nghiep : préserver l’âme du tissage des brocatelles Cham

Le village de tissage de My Nghiep, situé dans la commune de Ninh Phuoc, province de Khanh Hoa (Centre), est depuis longtemps reconnu comme le berceau du métier traditionnel de tissagedes brocatelles du peuple Cham. Les habitants continuent de conserver l'ancien métier avec des techniques traditionnelles minutieuses, exigeant habileté et expérience. Malgré de nombreuses transformations et difficultés, les villegeois de My Nghiep persiste à maintenir ce métier ancestral, faisant des brocatelles Cham un symbole culturel unique du Centre du Vietnam.

La délégation vietnamienne participant aux Jeux paralympiques de Paris 2024. Photo: VNA

Le Vietnam se prépare pour les Jeux paralympiques de 2028

Le handisport vietnamien a parcouru un long chemin depuis 1995, passant d'initiatives locales à une présence internationale, avec des ambitions grandissantes. Le Comité paralympique national intensifie ses actions et vise des médailles aux Jeux paralympiques de 2028.

Les visiteurs pourront explorer les célèbres collections du musée sous un éclairage d’ambiance, grâce à iMuseum VFA. Photo: baovanhoa.vn

Le Musée des beaux-arts du Vietnam vous emmène au bout de la nuit

Le Musée des beaux-arts du Vietnam lance un nouveau produit touristique culturel intitulé «Nuit de musée», offrant aux visiteurs une occasion unique d’explorer le musée à la nuit tombée et de profiter d’un riche mélange d’art et d’expériences interactives.

Les déléguées au programme. Photo: VNA

À Brasilia, l’ambassade du Vietnam met à l’honneur l’Oncle Hô et les femmes vietnamiennes

L’ambassade du Vietnam au Brésil, en collaboration avec l’Association des épouses et époux des chefs de missions diplomatiques à Brasilia, a organisé le 17 octobre une rencontre amicale sur le thème « L’Oncle Hô avec les femmes vietnamiennes et l’esprit de solidarité internationale », à l’occasion du 135ᵉ anniversaire de la naissance du Président Hô Chi Minh (19 mai 1890) et du 95ᵉ anniversaire de la fondation de l’Union des femmes vietnamiennes (20 octobre 1930).