Dans les coulisses du métier de circassien

L’art circassien est un métier exigeant qui demande de longues années d’entraînement. Au Vietnam, s’ajoutent un manque de ressources pour les spectacles de haut niveau et des difficultés dans la formation.

Hanoi (VNA) – L’art circassien est un métier exigeant qui demande de longues années d’entraînements rigoureux. Au Vietnam, s’ajoutent un manque de ressources pour les spectacles de haut niveau et de nombreuses difficultés dans la formation des artistes. Analyse.

Dans les coulisses du métier de circassien ảnh 1Le numéro "Đu sen" (Balançoires de lotus) réalisé par des jeunes artistes vietnamiennes. Photo : CTV/CVN

Se remémorant l’âge d’or du cirque vietnamien entre les années 1980 et 1990,  le metteur en scène Lê Hoàng rappelle cette image où le public faisait la queue tous les samedis et dimanches pour acheter les billets. "À cette époque-là, le cirque était un art passionnant. Les spectacles de motos volantes ou de funambule de Tâm Chinh (qui s’est vu décerner ultérieurement le titre d’"Artiste du Peuple" et première directrice de la Fédération du cirque du Vietnam, ndlr) étaient très appréciés", raconte-t-il, invité lors d’un récent débat sur le thème "Métier du cirque et difficultés" sur la chaîne VTV9 de la Télévision nationale.

Présent également à cette émission, l’"Artiste Émérite" Phi Vu, directeur adjoint du Théâtre d’arts scéniques de Phuong Nam, avoue qu’actuellement, ce métier retient moins l’attention du public et des médias. Selon lui, même les artistes chevronnés ont du mal à vivre de cette profession. Les frères acrobates Giang Quôc Co et Giang Quôc Nghiêp font partie des rares artistes circassiens à être largement connus par le public.

Quand cirque rime avec risque

La prise de risque est fondamentale dans l’art du cirque, même pour les artistes très expériementés. Le danger, la complexité des mouvements, un entraînement fastidieux et de nombreux investissements nécessaires en agrès et infrastructures : autant de conditions qui font que de moins en moins d’artistes choisissent de s’engager dans cette voie. De plus, les revenus pour ces performances sont plutôt mal payés. Si à l’étranger, le cachet pour effectuer des numéros à risque est élevé, au Vietnam, il n’est payé que 10.000-30.000 dôngs de plus par rapport aux numéros ordinaires. 

L’artiste Phi Vu ajoute que pour les spectacles de voltiges et d’acrobaties aériennes complexes, le cirque nécessite énormément d’agrès et de matériels spécifiques : installations, son, lumière, système de sécurité...

Nguyên Duc Huy, 19 ans, est l’un des jeunes artistes de la Fédération du cirque du Vietnam qui a choisi de se lancer dans les performances d’acrobatie à risques. Passionné, l’acrobate cherche toujours à défier le danger, à repousser ses limites physiques jusqu’à mettre en danger sa propre vie. Il a époustouflé l’audience avec le numéro Roues de la mort, favori du Festival international du cirque 2019 à Hanoi. Yeux bandés, sans système de sécurité, Duc Huy s’enroule et se déroule sur un cercle de métal en rotation continue à une quinzaine de mètres du sol. Il suffit d’une seconde d’inattention ou de manque de concentration, et c’est l’accident assuré.

Dans les coulisses du métier de circassien ảnh 2Le numéro "Roues de la mort" effectué par des jeunes artistes vietnamiens lors du Festival international du cirque 2019. Photo : CTV/CVN

 
"Lors d’une séance d’entraînement au début de cette année, un de mes confrères est tombé à 10 m de haut. Il s’est brisé les talons et une vertèbre, ce qui l’a obligé à interrompre sa carrière pendant un an. Il ne sait pas s’il pourra continuer ce genre de numéro dangereux", soupire Huy.

La formation, un casse-tête

Phi Vu affirme que la formation d’un artiste de cirque est un processus extrêmement long et difficile. On doit repérer les enfants surdoués dès le plus jeune âge, 4 à 5 ans, puis les envoyer aux écoles de cirque. Cependant, la recherche et le recrutement de jeunes talents sont problématiques car nombreuses sont les familles qui n’acceptent pas de laisser leurs enfants suivre ce métier et de se soumettre à une formation aussi rigoureuse.

En outre, "la durée de l’apprentissage et de l’entraînement est longue. En moyenne, un enfant doit passer les cinq premières années à la maîtrise de deux à trois numéros avant de penser à en apprendre d’autres. Durant cette période, de nombreux apprenants se découragent et quittent leur parcours à mi-chemin. La formation est longue et pénible, certains ne supportent pas la pression", remarque-t-il.

"Dans ma famille, personne ne suit ce métier. Ainsi, lors de mes premières années d’apprentissage, j’ai rencontré une multitude de difficultés avant de pouvoir m’adapter au rythme d’entraînement", confie l’acrobate Nguyên Duc Huy.

Pour insuffler un nouveau dynamisme au cirque vietnamien, le metteur en scène Lê Hoàng propose ceci : "Le cirque est une discipline artistique, il est donc nécessaire d’y introduire l’identité nationale. Cela signifie que lorsque vous regardez un spectacle de Russie par exemple, vous apprendrez des choses sur la culture russe. Le cirque vietnamien doit exprimer les caractéristiques culturelles des Vietnamiens".

L’"Artiste Émérite" Phi Vu espère que le cirque vietnamien bénéficiera de politiques favorables et de soutiens forts pour sortir des difficultés et retrouver la gloire du passé. Phi Vu annonce également une bonne nouvelle : Hanoi est en train de construire un nouvel amphithéâtre de cirque d’envergure dans la province de Phu Tho, à 80 km de la ville. L’ouvrage serait mis en service en 2025. – CVN/VNA

source

Voir plus

Des visiteurs lors de l'exposition. Photo : VNA

Une exposition met en lumière la carrière révolutionnaire du président Ho Chi Minh en Chine

Une exposition sur la carrière révolutionnaire du président Ho Chi Minh en Chine a été organisée conjointement par le Musée d'histoire révolutionnaire de Chine du Guangdong et le Musée Ho Chi Minh du Vietnam dans le cadre des célébrations du 75e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques et de l'Année des échanges humanistes 2025 entre les deux nations.

Les jeunes artistes de Dan Do en répétition pour le GOm Show. Photo: NDEL

Bain de jouvence pour les instruments de musique vietnamiens

Depuis plus de douze ans, le groupe d'artistes Dan Do développe sans relâche un nouveau système d'instruments de musique fabriqués à partir de céramique et de bambou, associé à des éléments de musique expérimentale, de performance et d'art contemporain. À partir de matériaux rustiques, ils ont créé un langage sonore unique.

Vue de l’exposition « Charlie Chaplin : Échos d’une légende». Photo: Instagram

Lumière, caméra, histoire! Charlie Chaplin revient en exposition à Hanoi

L’exposition « Charlie Chaplin : Échos d’une légende » se tient au légendaire Sofitel Legend Metropole Hanoi, un havre de paix à quelques minutes à pied du lac Hoan Kiêm, où en 1936, Charlie Chaplin et son épouse Paulette Goddard ont passé leur lune de miel à la chambre N°328.

Un spectacle pyrotechnique dans le cadre du DIFF 2025, à Dà Nang, le 28 juin. Photo : VNA

Les artificiers vietnamiens et chinois prêts pour la grande finale du DIFF 2025

Le DIFF 2025 est la plus grande édition jamais organisée. Dix équipes venues du Vietnam, de Finlande, du Royaume-Uni, du Portugal, de Pologne, du public coréen, d’Italie, du Canada et de Chine ont participé à ce festival. Chaque équipe a mis en avant l’identité de son pays à travers des feux d’artifice, de la musique et des récits, rendant la sélection finale du jury particulièrement difficile.

Ngô Thi Trâm Anh (2e à partir de la gauche) et ses dauphines. Photo: VnExpress

Des roses sans épine pour Miss Earth Vietnam 2025

La belle Ngô Thi Trâm Anh, née en 2006 dans la province de Hai Duong (Nord), a devancé 29 finalistes pour remporter la couronne de Miss Earth Vietnam 2025 lors de la grande finale qui s’est tenue le 28 juin au soir à Hai Phong.

Un paysage apaisant et verdoyant dans le village de Thai Hai. Photo: Thai Hai./VOV

Thai Hai, le village du bonheur

Niché au cœur des montagnes verdoyantes de Thai Nguyên, le village de Thai Hai ne se distingue pas seulement par sa beauté paisible. En 2022, il est devenu le premier village vietnamien à recevoir le prestigieux label de «Meilleur village touristique du monde» décerné par l’Organisation mondiale du tourisme (UNWTO). Mais au-delà des récompenses, Thai Hai incarne un modèle unique de développement durable, de solidarité communautaire et de préservation culturelle.

Des experts vietnamiens et indiens supervisent les travaux de restauration de la tour F. Photo : VNA

My Son : Nouvelles fouilles archéologiques en vue de restaurer les tours Cham

Depuis plus de deux semaines, la docteure en archéologie Patrizia Zolese, directrice de la Fondation C.M. Lerici (Italie), est présente chaque matin dès l'aube sur le groupe de tours L. Ce site, situé au cœur du patrimoine mondial de My Son (commune de Duy Phu, district de Duy Xuyen, province centrale de Quang Nam), est le théâtre de fouilles scientifiques qu'elle supervise personnellement.

L'âme de l'antique musique royale continue de résonner à Huê

L'âme de l'antique musique royale continue de résonner à Huê

Chaque rythme de la musique de la cour royale de Huê — inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO — est un écho de l'histoire, l'âme d'un patrimoine préservé avec respect. Malgré tous les changements, des artistes dévoués continuent de préserver et de promouvoir avec diligence cet héritage sonore précieux, afin qu'il conserve une place solennelle et vibrante au cœur de la culture contemporaine.

Le Premier ministre Pham Minh Chinh serre la main de la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, à Hanoi, le 28 juin. Photo : VNA

Le PM exhorte l’UNESCO à reconnaître de nouveaux patrimoines vietnamiens

Le chef du gouvernement a demandé à la directrice générale de l’UNESCO de soutenir l’inscription du complexe de Yên Tu – Vinh Nghiêm – Côn Son, Kiêp Bac et l’art des estampes populaires de Dông Hô sur la Liste du patrimoine mondial lors de la session du Comité du patrimoine mondial en juillet prochain.

Le Vietnam remporte la Coupe des nations de la Confédération asiatique de volley-ball après avoir battu les Philippines en finale, le 14 juin à Hanoï. Photo : VNA

Volley-ball féminin : chronique d’un superbe parcours continental

Avec trois titres consécutifs (2023, 2024, 2025), le Vietnam signe un authentique triplé sur l’AVC Nations Cup, synonyme de précieux points au classement mondial FIVB, et décroche son billet pour le Championnat d’Asie 2026. Ce succès confirme la suprématie du volley-ball féminin vietnamien en Asie du Sud-Est et rapproche l’équipe du cercle très fermé des grandes puissances continentales.

À leur manière, ils font vibrer les mémoires à travers des formes nouvelles, mais profondément ancrées dans l’âme du Vietnam. Photo: VNA

Quand les voix de la jeunesse réveillent le patrimoine culturel

À l’heure où la modernité capte l’attention d’une jeunesse toujours plus connectée, des étudiants vietnamiens choisissent de faire entendre une autre voix: celle du patrimoine culturel immatériel. C’est le cas des étudiants de l’Université Nam Cân Tho, qui viennent de faire une déclaration d’amour aux traditions des trois régions du pays à travers un spectacle intitulé «Les sons du patrimoine».