En Avril 2009, le Premier ministre a promulgué le système des critères du programme d’instauration de la nouvelle ruralité. Après trois ans de mise en place, ce programme a contribué à faire changer la physionomie de plusieurs regions rurales du pays. Mais il peut mieux faire. Analyse de la Voix du Vietnam.

Dix-neuf, c’est le nombre de critères à atteindre pour être aux normes de la nouvelle ruralité. Depuis 3 ans, les collectivités rurales s’y emploient donc. Mais force est de constater que ces critères ne sont pas interprétés de la même manière d’une localité à une autre, ce qui compromet plus ou moins les efforts entrepris pour accéder à une vie meilleure.

Dans un certain nombre de localités, il est temps de changer d’approche vis-à-vis des critères de la nouvelle ruralité. C’est en tout cas l’avis de Tang Minh Loc, le chef du bureau de direction du programme national ciblé de l’instauration de la nouvelle ruralité: "De manière générale, il apparaît que de nombreux cadres communaux n’ont pas bien saisi ce qu’implique la nouvelle ruralité. Du coup, beaucoup se sont concentrés uniquement sur la construction d’infrastructures ou sur l’amélioration de la productivité sans faire vraiment attention à la préservation de l’environnement ou à la valorisation des traditions culturelles locales."

Dans ce contexte, la commune de T ả n H ồ ng, une commune rattachée au district de Ba Vi, à Hanoi, est une heureuse exception. Il faut dire que les autorités locales ont parfaitement su impliquer la population. Elles ont notamment réussi à convaincre les agriculteurs, autrefois habitués à produire à petite échelle, de mettre en commun plusieurs lopins de terres afin de constituer de vastes parcelles agricoles, propices à la motorisation des travaux. Les habitants ont par ailleurs cédé des terrains, ce qui a permis d’élargir les voies de communication entre les rizières et de tracer de nouveaux chemins vicinaux.

Mais là où T ả n H ồ ng se distingue, c’est en matière de protection de l’environnement. Très peu de communes peuvent en effet se targuer d’avoir atteint le critère correspondant. Eh bien, T ả n H ồ ng, si! Des équipements de traitement de déchets agricoles y ont été installés et, mieux, encore, les habitants ramassent eux-mêmes les ordures, participant ainsi à l’assainissement de la commune.

Nguy ễ n Th ị H ả i, cadre de l’union locale des femmes: "Nous appelons à assainir l’environnement. Au cours du 1er semestre, nous avons organisé une grande opération de nettoyage, en mobilisant les femmes pour nettoyer les allées. Chaque famille est invitée à garder propre sa maison, à planter des arbres et à s’équiper de sanitaires répondant aux normes de la nouvelle ruralité."

De plus en plus de localités font preuve d’iniative, en prenant des mesures pour inciter la population à participer à la construction d’infrastructures, à appliquer des progrès scientifico-techniques dans les travaux champêtres et à chercher de nouveaux débouchés. Cette nouvelle approche plus dynamique des critères de la nouvelle ruralité a entraîné des résultats probants.

Tăng Minh L ộ c: "Si en 2009, 87% des communes ne répondaient qu’à 5 des 19 critères de la nouvelle ruralité, cette année, chaque commune répond, en moyenne, à 8 critères. Seul un cinquième des communes n’a pas atteint le seuil de 5 critères. Selon les prévisions, d’ici à la fin de l’année, environ 300 communes pourraient avoir atteint les 19 critères."

Le programme d’instauration de la nouvelle ruralité n’aboutira que lorsqu’il sera adopté par chaque communauté, par chaque village, par chaque famille et par chaque habitant, que l’agriculteur participera à l’établissement d’un nouveau mode de vie, en améliorant sa productivité, mais aussi en préservant la tradition culturelle locale. Voilà le message que que la direction du programme national ciblé de l’instauration de la nouvelle ruralité souhaite faire passer auprès des collectivités rurales. – VNA