Le Cambodge et la Thaïlande ne peuvent retirer leurs troupes de la zone non militaire récemment définie autour du temple de Preah Vihear en dehors de la présence d'observateurs indonésiens.

C'est ce qu'a affirmé le 17 août à Phnom Penh le vice-Premier ministre et ministre cambodgien de la Défense Tea Banh à des correspondants.

A cette occasion, il a déclaré que la Cour internationale de Justice (CIJ) a indiqué que le retrait des troupes de cette zone devait être effectué de concert avec la mise en place d'un corps d'observateurs indonésiens, avant de souligner que le Cambodge et la Thaïlande doivent respecter toutes les dispositions de la décision de la CIJ.

Le même jour, répondant aux questions de correspondants, le porte-parole du ministère cambodgien des Affaires étrangères Koy Kuong a également déclaré que les deux pays devaient se soumettre à cette décision et que la présence d'observateurs indonésiens est nécessaire pour veiller à un retrait effectif de tous militaires.

Ces déclarations d'officiels cambodgiens ont été lancées en suite de la publication le 16 août par le "Bangkok Post" d'une information selon laquelle le ministre thaïlandais de la Défense Yuthasak Sasiprapa a déclaré que l'envoi d'observateurs indonésiens au temple de Preah Vihear pourrait ne pas être nécessaire si les deux pays s'accordaient sur une résolution de leur différend frontalier à un niveau bilatéral.

La Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye a ordonné le 18 juillet dernier le retrait des troupes thaïlandaises comme cambodgiennes de la zone du temple de Preah Vihear qui fait l'objet d'un lourd contentieux territorial entre les deux pays.

Elle a également demandé à ces derniers d'autoriser les observateurs de l'ASEAN à venir veiller à l'application du cessez-le-feu.

Le temple de Preah Vihear relève de la souveraineté du Cambodge suivant une décision de la CIJ de 1962. Mais les Thaïlandais contrôlent ses principaux accès et les deux pays revendiquent une zone de 4,6 km² en contrebas de l'édifice qui n'a pas été délimitée à ce jour.

Depuis que la reconnaissance par l'UNESCO du temple Preah Vihear en tant que patrimoine mondial, les soldats des deux pays se sont maintes fois affrontés dans cette zone litigieuse. -AVI