Besoin crucial en main-d'œuvre après le Têt
Comme d'habitude, après chaque Têt, le besoin
en main-d'oeuvre se fait sentir : de 25% à 30% plus que le reste de
l'année.
Actuellement, ce n'est que près de la moitié des travailleurs qui ont
regagné leur poste de travail à Hô Chi Minh-Ville. Locomotive de
l'économie nationale, la mégapole du Sud demande le plus de ressources
humaines, plus particulièrement après le Têt.
Cette
année, le manque est certain, mais il n'est pas cruel. En effet,
l'amélioration des rémunérations et des techniques prises par les
entreprises ont fait leur effet.
D'après le Centre de
prévisions des besoins en main-d'œuvre et d'information sur le marché
de l'emploi, les entreprises de Hô Chi Minh-Ville doivent pourvoir ce
mois-ci près de 40.000 postes de travail.
Elles font
partie dans leur majorité des secteurs du textile-habillement, du cuir
et des chaussures, de l'électronique, des télécommunications, et du
marketing. Bùi Thanh Ngoc, du Centre de placement relevant du comité de
gestion des zones industrielles et franches de Hô Chi Minh-Ville,
indique qu'après cette période de fête, chaque jour, de 300 à 400
personnes se présentent pour trouver un travail, ce qui est bien en
deçà de l'an dernier. Raison principale : d'autres localités ont créé
des zones industrielles où les rémunérations ne sont pas différentes de
celles pratiquées à Hô Chi Minh-Ville. Nombre d'ouvriers restent donc
dans leur localité pour travailler.
"Nous faisons tout
notre possible mais nous ne pouvons empêcher le départ des
travailleurs. Nous affichons la grille des salaires afin qu'ils
puissent prendre leur décision", déclare Trân Thi Thanh, directrice du
personnel de la compagnie Thiên Ngân dans la zone franche de Linh
Trung, arrondissement de Thu Duc.
Cette situation n'est
pas générale à tout le pays. Ainsi, la province de Nam Dinh (Nord) n'a
pas vu de grandes fluctuations de ses ressources humaines après ce Têt
du Chat. Cette année, ce sont seulement deux entreprises qui subissent
un manque de personnel.
De même, la province de Vinh
Long (Sud) a vu le retour de près de 99% des salariés de ses
entreprises. Cela dit, ces dernières ont également besoin de personnel
qualifié, ce qui est un autre problème.
Investir
d'importantes sommes pour améliorer les conditions de vie des ouvriers,
notamment dans la construction de logements, c'est une tendance
majoritairement commune aux entreprises du textile-habillement afin
d'attirer et de conserver du personnel sur le long terme.
L'usine de filé Hà Nam, province du même nom (Nord), a obtenu des
autorités de se voir octroyer des terrains pour construire des
logements pour ses ouvriers. Et dès la fin de cette année, le chantier
sera lancé.
Avec ses près de 3.000 travailleurs
réguliers, la compagnie de confection de Binh Duong (Sud) est
considérée comme l'entreprise la plus stable de ce secteur.
Outre des politiques adaptées en rémunération et indemnités, cette
entreprise soigne ses employés, notamment en leur assurant un logement.
L'année dernière, elle a ainsi inauguré un immeuble de six étages qui
lui a coûté près de 30 milliards de dôngs, dans le district de Thuân An
(province de Binh Duong). Ces prochaines années, elle réalisera trois
projets similaires afin de loger son personnel.
Il y a
néanmoins une âpre concurrence entre entreprises du secteur textile
dans le recrutement d'une main-d'œuvre non qualifiée. D'après Phùng
Dinh Ngo, directeur de la Compagnie de confection Hoà Binh, les
travailleurs se dirigent désormais vers les provinces, car le coût de
la vie dans les grandes villes est très élevé.
Diên
Quang Hiêp, directeur de la compagnie Mifaco, estime que recruter cette
catégorie de personnel va être tendu cette année. De nombreuses PME ne
sont pas en mesure de pouvoir augmenter la rénumération de leurs
ouvriers, alors que les travailleurs demandent de plus en plus de
meilleurs salaires. -AVI