La création en 2015 de la communauté économique de l’ASEAN (AEC) s’accompagnera de nombreuses opportunités pour le marché de l’emploi au Vietnam, mais aussi de grands défis.

C’est ce qu’a estimé Lê Triêu Dung, chef adjoint du Département des politiques de commerce multilatéral du ministère de l’Industrie et du Commerce, lors du colloque "Libéralisation du marché du travail de l’ASEAN : opportunités et défis pour la communauté des entreprises vietnamiennes" qui a été organisé le 9 juillet à Hanoi par la Chambre de Commerce et d'Industrie du Vietnam (CCIV).

Toujours selon lui, la mobilité du personnel au sein de l’ASEAN contribuera d’accélérer la coopération au commerce entre les pays membres.

Selon un sondage réalisé par l’Organisation internationale du travail (OIT), les pays aséaniens que sont le Vietnam, le Laos, le Cambodge et le Myanmar, possèdent d’abondantes ressources humaines jeunes, mais qui manquent de qualifications. En revanche, les ressources humaines des autres membres de l’association comme Singapour, la Malaisie, la Thaïlande..., ont tendance à vieillir.

Il s’agit réellement d’une grande opportunité pour les pays possédant des travailleurs jeunes de développer leur marché de l’emploi dans les temps à venir.

Pour exploiter cette opportunité, les pays membres doivent renforcer l’application des accords de reconnaissance mutuelle (ARM) en vue de créer les conditions favorables à la mobilité de la main-d’œuvre entre les pays de la communauté. A ce jour, les ARM signés se concentrent dans des secteurs comme la santé, la comptabilité, le conseil, l’architecture, la métrologie..., a souligné un représentant de l’OIT.

De plus, chaque pays membre doit s’occuper de l’ARQF-ASEAN Qualifications Reference Framework afin de connaître la réglementation sur la formation professionnelle dans les autres pays de la région. Sur cette base, les pays pourront prendre des mesures correctes et efficaces pour améliorer et garantir la qualité de leur formation professionnelle avant d’envoyer leurs travailleurs dans d’autres pays.

Toujours selon OIT, la plupart des entreprises interrogées ont constaté qu’il faut renforcer les investissements dans les secteurs relatifs aux ressources humaines car les qualifications de celles-ci sont très importantes, sinon décisives dans le succès de l’entreprise. Autrement dit, une entreprise qui veut obtenir de bons résultats dans ses affaires, doit posséder du personnel hautement qualifié, à peine de dépérissement puis de disparition.

La libéralisation du marché du travail de l’ASEAN permettra aux entreprises vietnamiennes de recruter plus aisément du personnel qualifié ou de la main-d’oeuvre peu qualifiée à un coût raisonnable au sein de la Communauté économique de l’ASEAN. Cela aura toutefois une incidence sur la mise en oeuvre des politiques nationales de création de l’emploi.

On peut retirer l’enseignement de l’expérience de la Malaisie en termes de l’emploi de main-d'oeuvre peu formée. Ces dernières années, ce pays a privilégié le développer d’une industrie électronique, mais en raison du recours à un personnel peu formé à bas coût, originaire d’autres pays de l’ASEAN, cette dernière est moins compétitive sur le marché régional.

C’est pourquoi, il ne faut cesser d’accorder une priorité à la formation et aux qualifications professionnelles en vue de faire du Vietnam une destination attractive pour les entreprises étrangères, mais aussi l’un des premiers pays de la région en termes de ressources humaines. -CPV/VNA