Le village de Long Dinh, commune de Long Dinh, district de Châu Thành, province de Tiên Giang est célèbre dans tout le Nam Bô occidental pour ses nattes. Grâce à une bonne qualité et à un bon design, elles sont également exportées en Corée du Sud, au Japon et aux États-Unis...

Quiconque se rend à Tiên Giang sur la Nationale 1, à environ 10 km de la jonction de Luong Trung, tombe sur le grand panneau : «Bienvenue au villages de métier traditionnel des tisseurs de nattes de Long Dinh!»

Là, il faut tourner vers la route provinciale 867, et un demi-kilomètre plus loin se trouve le village de Long Dinh. Ce qui frappe au premier abord, ce sont les centaines de nattes et de tiges de jonc séchant en bord de route. En entrant dans le village, on entend partout le cliquetis des métiers à tisser.

Le tissage de nattes existe à Long Dinh depuis une cinquantaine d’années, apporté par des habitants de Kim Son - Ninh Binh, village du Nord célèbre aussi pour ses nattes - qui ont émigré dans le Sud en 1954. Comparée aux nattes du Nord, celles de Long Dinh sont plus épaisses, et ont des couleurs et motifs plus vifs et plus beaux.

Le tissage de nattes peut être comparé à la riziculture, c’est-à-dire que ce métier dépend beaucoup de la météo. Chaque année, au moment de la saison sèche, qui s'étend de janvier à avril, le village de Long Dinh entre dans une phase de production active. En mai et juin, quand la saison des pluies arrive, c’est la pause jusqu’à la prochaine saison sèche. En dépit des difficultés, les tisseurs tiennent à leur métier, car les revenus sont toujours meilleurs que la riziculture.

Maintenant, à Long Dinh, un millier de familles vivent du tissage de nattes et ce métier emploie aussi de milliers de travailleurs saisonniers. Selon Trân Thi Bach Tuyêt, qui a plus de 40 ans d'expérience dans le métier, les nattes étaient jadis tissées à la main, et le revenu d’un ouvrier était d’environ 1,5 million de dông par mois. Maintenant, de nombreux foyers ont investi dans des machines à tisser qui donnent un très haut rendement et une meilleure qualité. Des bénéfices sont également plus élevés qu'auparavant, de 12 à 15 millions dôngs.

Toujours selon Mme Trân Thi Bach Tuyêt, les nattes de Long Dinh sont célèbres pour leur épaisseur, leur durabilité, leur confort et leur prix raisonnable. Le village est souvent bondé de commerçants venus de tous les coins. Parfois, 6.000 – 7.000 nattes sont écoulées chaque jour.

Désormais, en plus de nattes de joncs, produits traditionnels, les villageois de Long Dinh font aussi des recherches pour produire des nattes en jacinthe d'eau, une plante abondante – et même envahissante - dans les cours d’eau delta du Mékong.

Dans le plan de développement économique de la province de Tiên Giang, l'investissement et le développement des villages d'artisanat traditionnel est considéré comme une orientation importante pour créer des emplois à la campagne. En 2007, Tiên Giang a décidé de choisir le village des tisseurs de nattes de Long Dinh comme « village de métier phare » de la province.

Après être reconnu comme villages de métier traditionnel et avoir reçu des aides en matière d’infrastructures, le tissage de nattes est véritablement devenu la principale source de la vie des gens de Long Dinh. Leur niveau de vie s’améliore, le village est plus prospère, les maisons sont plus belles et plus propres qu'auparavant.

Toutefois, sur le long terme, il s’agira selon les autorités communales de Long Dinh d’assurer le prestige du label, et aussi, pour les tisseurs, d’être créatifs et à l’écoute des besoins du marché. – AVI