Nadia Hô Thu Huong, une Viêt kiêu citoyenne du monde
Nadia Hô Thu Huong vient d’obtenir sa licence de commerce international à l’Université d’économie de Prague (République tchèque). C’est une jeune femme de 24 ans radieuse, qui inspire la sympathie. Mais difficile tout de même d’imaginer que cette petite Vietnamienne a traversé pas moins de dix pays en 2012. Pas seulement pour du tourisme, mais aussi et surtout pour travailler et faire du volontariat.
Notamment, Nadia figure parmi les 32 étudiants de
23 pays européens à avoir reçu une bourse de la Commission européenne,
pour une formation au Canada. Des opportunités qui ne sont pas tombées
du ciel. "Je suis une fille ouverte et sociable. Déjà en primaire,
j’avais beaucoup d’activités extrascolaires. Elles m’ont permis de
rencontrer de nombreuses personnes", raconte-t-elle.
Née à
Hanoi, Nadia Hô Thu Huong a fait ses études primaires dans la capitale.
Alors qu’elle n’avait que neuf ans, sa famille est allée s’installer en
République tchèque, avec l’aide de son oncle, qui y résidait déjà. Huong
a alors dû s’habituer à un nouveau mode de vie, une école différente,
et des amis de différentes nationalités. Mais dans sa famille, on tient à
garder une tradition : dîner tous ensemble et parler en vietnamien.
Huong progresse ainsi de jour en jour dans sa langue maternelle. Et elle
s’intègre à la communauté tchèque sans oublier ses origines.
Intelligente,
sociable, dynamique, Huong était aussi une excellente élève. Au lycée,
elle a reçu pas moins de 23 prix dans des concours de mathématiques,
d’anglais, de français, ou de littérature, que ce soit au niveau
municipal, national et international.
Nadia Hô Thu Huong vient d’obtenir sa licence de commerce international à l’Université d’économie de Prague (République tchèque).
"Mon premier séjour à
l’étranger était en dernière année de lycée, lorsque je suis partie en
France en voyage scolaire", raconte-t-elle. Elle était parmi les 35
meilleurs lycéens de la République tchèque à être invités au Parlement
européen de Strasbourg. Et à côté de ses études, elle était aussi
volontaire dans des associations tchèques.
Aujourd’hui, le
voyage qui l’a le plus marquée, c’était en mars 2012, lorsqu’elle a
participé à deux conférences avec les ministres tchèques de l’Intérieur
et du Développement local, pour régler la question de la naturalisation
de nombreux Vietnamiens vivant à Prague, autour du marché Sapa, dans le
4e arrondissement de la capitale. Sur place, l’écart de niveau de vie
entre les communautés tchèque et vietnamienne s’allonge en effet sans
cesse. Et les conflits sont inévitables. "Les deux nationalités ont ça
en commun d’avoir peur de la nouveauté et du changement. Ce qui crée
paradoxalement une grande barrière. Ils ne se comprennent pas. Mais ce
mur devrait se briser avec l’arrivée des jeunes générations qui
grandissent dans un monde ouvert et globalisé", confie Nadia Hô Thu
Huong.
Du Portugal, à la Belgique, en passant par le
Canada, Nadia s’est enrichie de multiples expériences. À Lisbonne, elle
s’est rendue dans un quartier pauvre, et a redécouvert la générosité. À
Vancouver, elle a appris le respect entre le fonctionnaire et le
stagiaire, et l’optimisme à toute épreuve.
Dans l’avenir,
la jeune femme souhaiterait retourner au Vietnam, son pays d’origine,
pour monter son agence de voyage. Elle aimerait inciter les gens à venir
dans ce pays qui regorge de ressources cachées. – VNA