Même si les grandes échéances internationales sont encore loin, 2013 est d’ores et déjà perçue comme une année-charnière pour le sport vietnamien.

« Cette année, les instances sportives nationales doivent opérer un changement radical en vue de préparer l’avenir sportif du pays sur le long terme. L’optique étant de briller davantage lors des grandes compétitions planétaires», a insisté Lâm Quang Thành, chef adjoint du Département général de l’éducation physique et des sports.

Le vaste plan de refonte du sport national peut se résumer en un nom de code. Trois en fait : S.A.O, S.A.Q et S.A. Les instances sportives ont en effet établi un classement par priorités, sous forme de groupes.

Le premier, nommé S.A.O - S pour SEA Games (Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est), A pour ASIAD (Jeux sportifs d’Asie) et O pour Jeux olympiques - regroupe les disciplines où les chances de titre(s) aux SEA Games 27 au Myanmar (novembre 2013), aux ASIAD d’Incheon (en Corée du Sud) en 2014, et aux JO de Rio de Janeiro en 2016 sont réelles : tir, haltérophilie, taekwondo et gymnastique artistique. Le deuxième groupe, S.A.Q donc comme Qualification olympique, réunit huit disciplines olympiques : athlétisme, natation, lutte, judo, boxe, rowing... Le troisième (S.A) regroupe des disciplines régulièrement titrées aux SEA Games mais non inscrites aux JO comme karaté, foot-bag, wushu…

Les investissements iront également aux nouvelles disciplines figurant dans le calendrier des compétitions des prochains SEA Games comme muay thai, kempo, vovinam, pétanque, échecs, billard... Sans oublier les deux derniers groupes: les «disciplines à potentiel» englobant cyclisme sur piste, escrime, tir à l’arc, voile...; et les «disciplines en regression» comme tennis de table, volley-ball, basket-ball, ou encore sepak takraw (ou kick volley-ball, ndlr).

Selon Lâm Quang Thành : « Il faut prêter la plus grande attention au classement de ces groupes et des disciplines qui y figurent si l’on veut que le sport national prenne une nouvelle dimension. Il faut aussi nommer des gens compétents aux postes clés, ce qui n’est pas forcément le cas aujourd’hui... Et nous sommes pour le moment en train de les chercher, pour chaque groupe ». Ces personnes, en plus d’être des leaders naturels, charismatiques, doivent établir des plans concrets et faire preuve d’un grand sens de la responsabilité. Leur identité sera dévoilée bientôt.

Huit grandes solutions envisagées 

Dans une récente interview publiée dans le journal Thanh Niên (Jeunesse), le chef du Département de l’éducation physique et des sports, Vuong Bich Thang, a souligné : « Le sport national doit parvenir à une percée cette année ».

Le projet sur l’essor du sport national, présidé par le chef adjoint du Département général de l’éducation physique et des sports, Lâm Quang Thành, définit pour la première fois huit groupes de solutions appliqués dans les différentes sélections nationales: méthodes d’entraînement, gestion, médecine, biologie, nutrition, rééducation fonctionnelle, psychologie de l’éducation (mieux comprendre les joueurs pour mieux les entraîner), et veille informationnelle. Ce projet a été ratifié en 2012 par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.

Il existe aussi trois autres projets destinés aux sportifs, lesquels s’attardent sur les politiques spécifiques ; la nutrition ; et les récompenses des particuliers et collectifs. En cette année-charnière, les instances procèdent à un vaste examen concernant la formation des jeunes sportifs dans les 63 provinces et villes du pays, ainsi que dans les corps de l’Armée et de la Police. Les conclusions permettront de mettre au point une stratégie de détection et de formation des jeunes espoirs, en vue des ASIAD 2019 qui, pour rappel, seront organisés au Vietnam.

C’est d’ailleurs pour cette raison que le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a décidé d’injecter 600 milliards de dôngs pour l’essor du sport. Et plus de 146 milliards de dôngs seront consacrés aux seuls SEA Games 27 qui se disputeront en novembre prochain. Mais cela ne suffit pas. En effet : «Le développement sur le long terme du sport passe aussi par la mobilisation d’autres ressources financières, qu’il s’agisse des localités, des entreprises ou des collectivités» , a conclu Lâm Quang Thành.

Une vingtaine de médailles d’or potentielles en moins

Selon Lâm Quang Thành, le fait que le Myanmar ait supprimé plusieurs disciplines aux SEA Games prochains, risque de se payer comptant au tableau des médailles. En effet, la gymnastique artistique, certaines épreuves de tir, la natation, le taekwondo, le judo, le pencak silat, le vovinam et le kempo - disciplines dans lesquelles le Vietnam s’illustre régulièrement - ne seront pas au programme. Néanmoins, le pays vise la 3 e place du classement par nation, derrière le pays hôte et la Thaïlande, toujours donnée favorite. - AVI