Proces contre l’agent orange: le Cabinet Bourdon & Associes confirme soutenir toujours Tran To Nga hinh anh 1Le procès historique de Trân Tô Nga contre les firmes américaines productrices de défoliants toxiques, selon le journal Stern. Photo: VNA 

Paris (VNA) - Suite à la décision du tribunal qui juge "irrecevables" les demandes de Trân Tô Nga dans le procès de l'agent orange, ses avocats, les Maîtres Bourdon, Lefebvre et Repolt ont exprimé leur soutien à leur cliente.

Selon leurs propres mots "le tribunal applique une définition obsolète du principe de l’immunité de juridiction, en contradiction avec les principes modernes du droit international et du droit national".

On ne peut que s’étonner que le tribunal reconnaisse que les entreprises concernées auraient agi sous la contrainte de l'administration américainne, alors qu’elles ont répondu à un appel d’offres, qu’elles étaient libres de faire ou pas.

Plus grave encore, les préconisations posées par l’administration américaine n’imposaient pas de fabriquer un produit comportant un taux de dioxine aussi élevé que celui de l’agent orange. Ceci n’a résulté que d’une initiative souveraine et libre des entreprises concernées.

Selon les avocats, devant la Cour d’appel, des initiatives devront être prises pour connaître de l’intégralité des communications échangées entre les entreprises et l’administration américaine, ce qui pour l’instant n’a pu être fait que partiellement et avec difficultés, de sorte que la Cour puisse avoir accès à l’intégralité des communications et non pas aux morceaux choisis et proposés de façon opportuniste par les entreprises.

Les avocats considèrent que le droit est du côté de Trân Tô Nga. Ils espèrent qu’elle aura suffisamment aux forces au regard des pathologies dont elle est atteinte, pour pouvoir mener son combat jusqu’au bout.

Trân Tô Nga a affirmé qu’elle poursuivra le combat pour les victimes vietnamiennes de l'agent orange / dioxine.

Née en 1942, Trân Tô Nga est une “Viet kieu” de France. Elle est originaire de la province vietnamienne de Soc Trang (Sud). C’est en tant que reporter de “Thông tân xa Giai Phong” (Agence d’Information de Libération), un des deux organes prédécesseurs de l’Agence Vietnamienne d’Information (VNA en abréviation anglaise), qu’elle a été victime de l’agent orange. Son procès contre les firmes américaines productrices de défoliants toxiques a débuté en avril 2014.

Devant les dernières informations, elle a dit qu’elle n’était pas surprise parce qu’elle s’était préparée à l'avance. Elle a affirmé qu’elle ferait appel et poursuivrait sa voie.

Pendant la guerre du Vietnam, entre 1961 et 1971, l'armée américaine a largué environ 80 millions de litres d’herbicides toxiques à forte teneur en dioxine, l’un des produits toxiques les plus puissants, pour détruire la végétation qui couvrait la progression des soldats vietnamiens et les priver de leurs sources de nourriture.

Plus de 4,8 millions de Vietnamiens ont été exposés à la dioxine. Elle a engendré la mort de milliers de personnes tandis que des dizaines de milliers de personnes souffrent d’atteintes sévères dues à l’exposition à ce composé.-VNA