Les films vietnamiens à la conquête des salles obscures
La croissance du marché du cinéma vietnamien est une forte incitation pour les producteurs à s’engager dans de nouveaux projets. De nombreuses sorties ont connu un franc succès.
Hanoi (VNA) - La croissance du marché du cinéma vietnamien est une forte incitation pour les producteurs à s’engager dans de nouveaux projets. De nombreuses sorties ont connu un franc succès et bien d’autres films sont en tournage, menés par de jeunes réalisateurs osés.
Et de nouveaux records sont établis d’année en année. S’il y a cinq ans, le film "Giai cuu thân chêt" (Secourir la Mort) avait fait un exploit en termes de recettes avec 20 milliards de dôngs, "Long ruôi" (Long la mouche), sorti en 2011, avait établi le double : 42 milliards de dôngs. En 2013, "Tèo em" (Tèo le petit) rapporte 80 milliards. Et en 2014, Chàng trai nam ây (Le jeune homme de cette année-là) et "Qua tim mau" (Cœur de sang) font un même résultat, avant de céder la place à "Dê mai tinh 2" (Demain on va y penser 2) de Charlie Nguyên, avec 101 milliards.
Si la plupart de ces sorties à succès relèvent de la comédie, pour la première fois l’an dernier, le genre psychologique a gagné du terrain. Deux films, "Tôi thây hoa vang trên co xanh" (Je vois les fleurs jaunes sur l’herbe verte), et "Em là ba nôi cua anh" (Tu es ma grande-mère paternelle), ont été les plus vus dans les salles obscures avec des recettes comprises entre 85 et 100 milliards de dôngs.
Dang Thu Hiên, directrice de la société de distribution de films, Green Media, prévoit que 2016 verra la sortie, comme les années précédentes, de bon nombre de films vietnamiens. Si l’an dernier, une trentaine de sorties commerciales ont été recensées, elles devraient être le double cette année.
Parmi les films à gros budget, celui de Ngô Thanh Vân est un exemple-type. L’actrice, maintenant connue comme productrice, a annoncé la sortie de "Tâm Cam" dans les salles le 19 août prochain. Du genre fantaisie, "Tâm Cam" est une adaptation d’un vieux conte du même nom. Ngô Thanh Vân a annoncé un budget de 20 milliards de dôngs, indispensable pour réunir différentes générations d’acteurs dont l’Artiste du Peuple Ngoc Giàu, les deux Artistes Émérites Thanh Lôc, Huu Châu, les deux nouvelles révélations du 7e art Ninh Duong Lan Ngoc et Ha Vi, entre autres. En résumé, l’histoire évolue autour de la vie d’une jeune orpheline qui doit vivre dans la misère avec la deuxième femme de son père et sa méchante fille.
Premier pas de jeunes réalisateurs
Outre les réalisateurs chevronnés, les jeunes s’intéressent de plus en plus aux sorties commerciales et cherchent à coopérer avec les distributeurs pour bénéficier d’un soutien financier. Tout récemment, plusieurs jeunes réalisateurs ont collaboré avec le distributeur CGV pour lancer d’ambitieux projets cinématographiques. Le réalisateur Trân Ka My a annoncé "Tik tak, Anh yêu em" (Tik tak, Je t’aime), une dramédie (mélange de comédie et de drame). Le film porte sur un jeune homme pauvre, mais des plus sages. Après des années de vie dans la misère, la chance lui sourit et fait de lui une grande figure du monde des artistes. Le film sort ce mois-ci.
Toujours sur le thème de l’amour, pour attirer la nouvelle génération dans les salles, la réalisatrice Luk Vân, 26 ans et déjà très connue par les plus jeunes grâce à ses vidéos sur YouTube, a annoncé la sortie de "Bôn nam, hai chàng, môt tinh yêu" (Quatre ans, deux hommes, un amour). Du genre romantique, le film parle des amours d’un trio d’amis de longue date et sortira en novembre prochain. C’est le premier long métrage en salle de cette jeune réalisatrice.
S’il y a cinq ans, peu de producteurs osaient imaginer de passer la barre de 100 milliards de dôngs de recettes pour un film vietnamien, il ne s’agit aujourd’hui plus d’un rêve. Et avec les records battus d’année en année, les producteurs se prennent à espérer des recettes autour de 200 milliards de dôngs dans les trois à cinq ans, ce qui resterait néanmoins un montant toujours modeste pour un pays comptant 90 millions d’habitants. - CVN/VNA