Le soutien accordé ces dernières années par les Etats-Unis aux victimes de l'agent orange du Vietnam a été insuffisant et ne s'est limité qu'au minimum, ont estimé les experts et les journalistes américains participant à un séminaire qui a eu lieu mercredi à Washington.


Ce séminaire, organisé par la Revue "Washington Monthly" et "New America Foundation", et portant sur les effets de ce produit chimique toxique, a réuni près de 100 érudits, chercheurs, journalistes et encore anciens vétérans américains ayant participé à la guerre au Vietnam.


"L'agent orange constitue toujours une menace sur la vie de nombreux Vietnamiens. Non seulement sur celle des personnes directement contaminées mais aussi sur leur descendance", a précisé le rédacteur en chef de "Washington Monthly", Paul Glastris.


Selon lui, la coopération entre le Vietnam et les Etats-Unis dans le règlement des conséquences laissées par les produits chimiques toxiques sont "des premiers pas" qui ne doivent pas rester sans lendemain. Le processus doit s'accélérer.


"L'agent orange fait l'objet de reportages spéciaux du "Washington Monthly", éditions janvier et février", a-t-il annoncé. Cette revue américaine célèbre publiera des articles sur les problèmes de l'aide humanitaire au Vietnam, sur les personnes touchées par ces produits chimiques et les soins prodigués aux anciens vétérans américains ayant participé à la guerre au Vietnam.


Partageant la position de Paul Glastris, Michael F. Martin, expert sur les problèmes en Asie relevant du service de Recherches du Congrès américain, et qui s'est plusieurs fois rendu au Vietnam pour étudier le problème "agent orange", a fait remarquer que le soutien américain aux victimes vietnamiennes de l'agent orange était insuffisant.


"L'administration américaine devrait financer davantage le Vietnam pour résoudre ce problème", a-t-il déclaré, ajoutant que certains sénateurs américains souhaitaient également accélérer les choses.


Pour sa part, Alan B. Oates, président de l'Organisation à but non lucratif des vétérans américains de la guerre au Vietnam, a estimé que le gouvernement américain n'avait pas accordé une attention appropriée au règlement des conséquences de l'agent orange au Vietnam comme aux victimes de ce défoliant. Il a également saisi cette occasion pour leur présenter ses excuses.


Quant à Charles Bailey, directeur de Ford Foundation, il a fait état de la coopération efficace entre les gouvernements vietnamien et américain observée ces derniers temps. Ils ont essayé de trouver les meilleures solutions pour les victimes de la dioxine ainsi que pour les opérations de désintoxication. Cette coopération, selon lui, ne fait que commencer et il appartient aux dirigeants des deux parties de conjuguer plus d'efforts en ce sens.


"Les effets de l'agent orange portent toujours atteinte à la santé des vétérans américains, ainsi que sur leur descendance", a indiqué Rick Weidman, directeur exécutif chargé des affaires liées aux politiques et au gouvernement de l'organisation à but non lucratif mentionné, en parlant de la préoccupation des vétérans américains de la guerre au Vietnam.


Nombreux sont les experts présents à ce colloque qui ont cité les nouveaux résultats de leurs études sur les conséquences de la dioxine au Vietnam comme dans certains autres pays du monde. Dans le contexte où ce problème n'a pas été réglé de manière satisfaisante, cette manifestation contribue, selon eux, à améliorer les connaissances des gens sur ce sujet. -AVI