Selon le Département de gestion des travailleurs à l'étranger, l'exportation de la main-d'œuvre continuera à se concentrer cette année sur les marchés traditionnels comme Moyen-Orient, Taïwan (Chine), Malaisie, Japon et Corée du Sud.

Près de 75.000 personnes sont parties travailler à l'étranger l'an dernier, soit 83% du plan annuel. La crise économique mondiale a limité l'exportation de la main-d'oeuvre du pays et la majeure partie des contrats en la matière a stipulé une réduction du nombre de travailleurs, avec même une baisse salariale constatée sur certains marchés.

Le principal échec a été enregistré en Malaisie, qui a diminué de 90% l'accueil des travailleurs vietnamiens. L'an dernier, seulement 3.000 personnes ont été envoyées, contre 30.000 en 2008. Toutefois, selon Vu Dinh Toàn, chef adjoint dudit département et chef du comité de gestion des travailleurs vietnamiens en Malaisie, ce marché est toujours potentiel. Le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales indique que la Malaisie est favorable pour un grand nombre de Vietnamiens.

Le Vietnam, parmi les 15 pays qui participent au programme d'octroi de licence en faveur des travailleurs étrangers, a envoyé le plus de main-d'oeuvre en Corée du Sud en 2008, avec plus de 4.800 personnes. Au Japon, dans le cadre du programme de perfectionnement professionnel, le Centre de travail à l'étranger a sélectionné 119 employés dans certains groupes et écoles supérieures. Phan Van Minh, directeur dudit centre, a relevé l'intention d'en choisir cette année plus de mille.

En 2009, selon les données du département susdit, c'est Taïwan (Chine) qui a été le plus "gourmant" en matière de main-d'oeuvre vietnamienne avec près de 19.600 employés, suivi de la Corée du Sud (7.175), du Japon (4.959), du Laos (4.580), de la Libye (4.550) et des Émirats arabes unis (3.933). Nguyên Ngoc Quynh, chef de ce département, estime que Taïwan (Chine) et la Malaisie sont 2 marchés de fort potentiel. Taïwan (Chine) a besoin de bras dans la production et d'infirmiers pour ses maisons de retraite. Les opportunités sur les autres marchés traditionnels comme Japon et Corée du Sud seront également exploitées au maximum.

Le Département de gestion des travailleurs à l'étranger affirme que le Moyen-Orient restera un marché de pointe pour le Vietnam au cours des prochaines années. Afin d'en profiter, la formation professionnelle, surtout dans les secteurs de la construction, de la mécanique, des services, de l'hôtellerie et de la vente au détail fera l'objet des priorités. Le ministère dirige pour sa part la mise en oeuvre du programme d'envoi de 4.000 travailleurs aux Émirats arabes unis. Il s'agit d'un programme de partenariat entre les 2 gouvernements. L'Arabie saoudite sera aussi un marché à exploiter. Tout comme la Libye, qui a l'intention d'attirer entre 30.000 et 40.000 travailleurs étrangers par an.

Par ailleurs, la Finlande est "ouverte" aux travailleurs vietnamiens. Ce pays nordique a besoin d'embaucher 10.000 personnes par an, notamment des travailleurs saisonniers. À ce jour, le Vietnam est le premier pays asiatique à avoir été choisi pour appliquer à titre expérimental le programme de coopération de travailleur émigré. Selon ce dernier, les étrangers bénéficieront des mêmes droits salariaux et d'assurances que n'importe quel citoyen finlandais.

Le département vient d'autoriser 7 compagnies à participer au plan de formation professionnelle destinée aux travailleurs à l'étranger, en fonction de la demande. Selon les prévisions, ces sociétés auront la responsabilité de former 1.853 personnes, dont 40 infirmières pour Taïwan (Chine) et 1.813 ouvriers de construction pour la Libye, l'Ukraine, l'Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et le Laos. Le crédit de cette formation provient du budget de l'État.

Le vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, Nguyên Thanh Hoà, estime que ledit département et les sociétés concernées devront s'intéresser davantage à l'expertise des contrats, à la gestion ainsi qu'à la protection des intérêts des travailleurs à l'étranger, ce afin de renforcer l'exportation de la main-d'oeuvre.-AVI