Le pays compte actuellement environ 2.000 villages de métiers, dont 713 spécialisés dans la fabrication d'articles tressés en rotin ou en bambou.

Ces derniers ont permis de rapporter plus de 200 millions de dollars d'exportation en 2007 et de créer des millions d'emplois en milieu rural.

Mais malgré leurs potentialités, ces villages de métiers doivent faire face à de grandes difficultés en termes de matières premières, de fonds, de gestion, de main-d'oeuvre qualifiée... Il est donc important de trouver des solutions pour soutenir une activité traditionnelle promise à un bel avenir.

En effet, le Vietnam est un des pays dont la vannerie est la plus développée et la plus diversifiée. Ces produits artisanaux répondent non seulement à la consommation intérieure, mais aussi sont exportés dans de nombreux pays, avec des chiffres d'affaires en augmentation constante (de 78 millions de dollars en 2000 à plus de 200 millions en 2007). Ils figurent donc parmi les articles d'exportation les plus importants de l'artisanat vietnamien.

Selon les artisans eux-mêmes, le village de Phú Vinh (commune de Phú Nghia, district de Chuong My, Hanoi), vieux de plus de 400 ans, est considéré comme le berceau de la vannerie vietnamienne.

La totalité des familles des 7 hameaux de la commune de Phú Nghia pratiquent ce métier artisanal. "La particularité des produits tressés en rotin ou bambou de Phú Nghia réside en leur beauté, leur finesse et la technique de traitement contre les termites et vrillettes, ce qui leur permet de gagner la confiance de la clientèle", a affirmé Nguyên Ðình Hoán, un responsable des métiers de la commune.

Selon lui, de nombreux foyers locaux ont monté leur propre société pour doper leurs exportations. En 2007, les recettes provenant de la vannerie de la commune ont atteint plus de 40 milliards de dôngs, permettant un revenu d'environ 800.000 dôngs/personne/mois.

Nulle part ailleurs la vannerie n'est aussi développée que dans l'ancienne province de Hà Tây (qui fait partie actuellement de Hanoi), à Phú Vinh notamment. Les produits sont d'une grande variété. Certains demandent une haute technicité comme les portraits, paysages, sentences parallèles..., d'autres exigent des mains habiles comme les corbeilles de fruits, plateaux, assiettes, sacs, abat-jour, d'autres encore sont des objets de grande dimension comme les meubles. Tous doivent répondre aux goûts des acheteurs.

A Phú Vinh, le travail est réparti de la manière suivante : traitement préparatoire des matières premières par les coopératives, application des procédés techniques par les sociétés, tressage à la main par les familles et finalement vernissage par les mêmes coopératives et entreprises.

Par rapport à de nombreux autres villages de vannerie, Phú Vinh est un village de métier traditionnel qui s'est fait un nom, doté d'une vingtaine d'artisans passionnés. Cependant, il doit faire face à des difficultés en ce qui concerne les matières premières, les fonds, la gestion et la formation de la main-d'oeuvre.

La pénurie de matières premières constitue en effet un des problèmes les plus délicats non seulement à Phú Vinh, mais aussi dans tous les villages de vannerie. Le rotin et le bambou doivent être importés, pour la plupart, de pays de l'Asean comme la Malaisie, l'Indonésie, le Cambodge..., entraînant un surcoût de 15-20% par rapport au prix des matières premières du Vietnam. De plus, le manque de fonds et de main-d'oeuvre est un grand défi pour les entreprises.

"Les villages de vannerie en particulier et les villages de métiers en général ont besoin de l'aide de l'État pour rehausser leur capacité de gestion, appliquer les avancées scientifiques et technologiques, élaborer des marques commerciales et conquérir de nouveaux marchés", a estimé Luu Duy Dân, vice-président de l'Association des villages des métiers du Vietnam. Autant de solutions à trouver et de décisions à prendre pour redonner un second souffle à des activités artisanales qui portent haut les couleurs du Vietnam… -AVI