Renforcer les importations pour résoudre la pénurie de vaccins
«Ces derniers temps, le
manque de vaccins importés au service du programme de vaccination a
provoqué une certaine colère au sein de la population. Des mesures
doivent être prises», a affirmé le Pr.-Dr. Nguyên Van Binh, ancien chef
du Département de la santé préventive (ministère de la Santé).
Actuellement, il existe une grande différence en termes de couverture
entre les deux systèmes de vaccination que sont le programme national de
vaccination élargi (public et gratuit) et le programme de vaccination
dit de «service» (privé et payant). Le premier couvre 100% des communes,
le deuxième seulement les zones urbaines.
Chaque
année, le programme national de vaccination élargi nécessite de 35 à 40
millions de doses, pour la plupart fabriquées par le Vietnam ; et le
programme de vaccination dit de «service», 3 millions de doses,
essentiellement importées.
La cause de cette
situation est liée à de récents effets délétères (morts de plusieurs
enfants dans l’ensemble du pays) de certains vaccins vietnamiens dans le
cadre du programme national de vaccination élargi, qui ont causé pas
mal d’émoi au sein de la société et surtout provoqué une certaine
défiance des citoyens à l’égard des vaccins produits au Vietnam.
Après l’explosion de l’épidémie de rougeole en début d’année qui a
provoqué la mort de 150 enfants, et les menaces autour de la varicelle
et de l’encéphalite, les parents se sont rués vers les vaccins importés,
considérés comme plus sûrs que leurs homologues «made in Vietnam».
De nombreux parents des provinces et villes autour de Hanoi et Hô Chi
Minh-Ville ont emmené leurs enfants vers ces deux grandes villes pour
être vaccinés contre la grippe, la varicelle... avec les vaccins 5-en-1
ou 6-en-1. Face à l’augmentation subite des besoins en vaccins importés,
les établissements de vaccination se sont retrouvés en rupture de
stock.
Des solutions à prendre
Concernant les activités de prévisions des établissements de vaccination
de services, le médecin Cao Huu Nghia, de l’Institut Pasteur de Hô Chi
Minh-Ville, a affirmé qu’il s’agit d’«une tâche importante de chaque
établissement». Mme Nguyên Minh Hông, chef-adjointe du Centre des
services technoscientifiques de la santé préventive (Institut central de
l’hygiène et de l’épidémiologie), a informé que son centre élaborait
toujours un plan annuel du nombre de doses de vaccin nécessaires.
Cependant, d’après des experts, ces prévisions cernent assez mal
l’évolution des épidémies et les besoins réels des habitants. Comme
l’estime un représentant de l’Association de la santé préventive du
Vietnam : «Nos capacités de prévision des besoins en vaccin restent
limitées».
Face à cette situation, le ministère de
la Santé a pris une série de mesures afin de garantir la fourniture en
vaccins importés. Il a permis d’acheminer des dizaines de milliers de
doses de vaccins contre la varicelle, demandé aux importateurs de
trouver activement des fournisseurs et de travailler en étroite
collaboration avec les établissements de vaccination. Malgré ces
efforts, les vaccins importés 6-en-1 et 5-en-1 sont encore en nombre
insuffisant.
Le Pr.-Dr. Nguyên Trân Hiên, directeur
de l’Institut central de l’hygiène et de l’épidémiologie, chef du
programme national de vaccination élargie, a estimé qu’«afin d’assurer
une fourniture suffisante en vaccins importés, il faut établir une
coopération étroite entre les établissements de vaccination, les
importateurs vietnamiens et les distributeurs de vaccins étrangers».
Les vaccins importés doivent être expertisés par l’Institut national
d’expertise. Il est surtout nécessaire de bien cerner les besoins, via
des prévisions prenant en compte les épidémies, les besoins des
habitants et les capacités de production et de fourniture. En outre, les
activités de communication au sein de la population sur l’importance
des vaccinations sont importantes.
En parallèle aux
efforts des organismes de gestion étatiques, il faut encourager la
participation des organisations sociales comme l’Association de la santé
préventive. Grâce à ses cadres qualifiés, celle-ci peut prévoir
l’évolution des épidémies chaque année.
Dans le
même temps, elle contribuera à sensibiliser les habitants sur la
nécessité de se faire vacciner. Enfin, il est important de renforcer
l’application des avancées technoscientifiques dans la gestion des
vaccinations. Selon le Pr.-Dr. Nguyên Trân Hiên, ce mois de septembre,
environ 30.000 doses de vaccins 5-en-1 et 200.000 de 6-en-1 seront
importées. – VNA