Pham Anh Dao - dernier artisan du village potier de Bat Trang qui travaille à la main
Pham Thi My: « Je suis d’accord avec mon mari parce que c’est sa passion. Je suis son épouse et je suis heureuse de pouvoir partager cette passion. Il n’aime pas le travail à la machine, il veut préserver le travail à la main de ses ancêtres. Et je l’admire, parce que même lorsqu’il fait froid, il travaille et ses doigts sont engourdis par l’argile. »
Aujourd’hui, Pham Anh Dao reçoit des commandes venues de tout le pays et même de l’étranger, et parmi ses clients, on trouve de nombreux collectionneurs.
Et les récompenses sont venues couronner le jeune homme pour son courage et son opiniâtreté, des récompenses qui pourraient faire pâlir de jalousie plus d’un céramiste chevronné. En 2004, il a ainsi remporté le deuxième prix « les mains d’or » de l’Asssociation des céramistes vietnamiens. En 2009, il a figuré parmi les 10 Hanoiens les plus représentatifs. Et en 2012, il a reçu le prix de l’artisan représentatif de la jeune génération de Hanoi.
Lors de la première vente aux enchères d'œuvres d'art du Vietnam organisée en mai 2016 à Hanoï, l'artisan Pham Anh Dao a proposé à la vente une impressionnante paire de jarres décoratives dénommée «tu linh» (Quatre animaux sacrés) produites en 2010 à l’occasion des 1.000 ans de Thang Long-Hanoi. Prix de départ : entre 900 millions et un milliard de dôngs. Les jarres ont atteint le prix record de 6,5 milliards de dôngs.
Sous la dynastie des Le (1428-1788), on voit apparaître le premier four à Bat Trang, un petit village au bord du fleuve Rouge situé à quelques kilomètres de Hanoi alors capitale impériale à cette époque.
Même si aujourd’hui les Vietnamiens font moins usage de la céramique dans les objets de la vie quotidienne, ils restent attachés à cet artisanat traditionnel qui symbolise le temps passé et les traditions familiales. Chaque famille vietnamienne possède au moins un vieil objet en céramique qu’elle tient en héritage de ses aïeux et qu’elle affectionne particulièrement.
Venir à Bat Trang, vous pouvez observer toutes les étapes de la fabrication de la céramique vietnamienne : la préparation de l’argile, la dextérité du potier qui façonne soit au tour, soit par moulage, la finesse des motifs décoratifs : paysages, personnages, fleurs et oiseaux, des personnages folkloriques, herbes et insectes.
Par ailleurs, si les visiteurs souhaitent découvrir ce métier d’artisanat et l’histoire de cet ancien village de 500 ans, ils peuvent visiter Bâu Cô, le plus grand et le plus ancien four du village. Autrefois, les villageois y cuisaient leurs céramiques. Ces dernières années, le village de Bat Tràng a constamment innové en matière de technologies de production et de conception de produits. Ses produits sont disponibles sur les principaux marchés du monde tels que France, Japon, République de Corée, Russie, Italie…