À 15 km du centre-ville de Hanoi, dans la commune de Bat Tràng, du district de Gia Lâm, le village de la céramique de Bat Tràng est une destination touristique idéale les week-ends. Ces dernières années, le village de Bat Tràng a constamment innové en matière de technologies de production et de conception de produits. Ses produits sont disponibles sur les principaux marchés du monde tels que France, Japon, République de Corée, Russie, Italie… Actuellement, à Bat Trang, peu d’artisans travaillent encore à la main. Il en reste néanmoins quelques-uns. Et parmi eux, il faut noter Phạm Anh Đạo, un jeune handicapé qui excelle dans la céramique et qui commence même à se tailler un beau succès.
"Je suis dans l’atelier de Pham Anh Dao. Le jeune homme de petite taille est en train de fabriquer une grande vase en céramique, pour honorer une nouvelle commande. Il concentre toute son attention, son habileté et sa souplesse pour donner forme au vase. C’est une étape cruciale du travail, qui lui aura demandé quatre jours entiers.  Il lui reste maintenant 10 jours pour achever le vase qui sera haut de 75 cm et large de 50 cm."
Pham Anh Dao a dû abandonner ses études à l’âge de 12 ans, en raison de ses problèmes cérébraux et auditifs persistants. Quelques années plus tard, en apprenant qu’il avait décidé de se lancer dans la fabrication artisanale de céramiques, ses parents l’ont désapprouvé sans réserve, en arguant un manque d’efficacité et de rendement mais surtout en lui faisant observer que tous les ateliers de Bat Trang se mettaient à utiliser des machines et qu’il aurait alors peine à émerger. Mais il en fallait sans doute plus pour décourager Pham Anh Dao qui a décidé de passer outre les recommandations parentales et d’ouvrir un atelier, aidé en cela par son épouse. 
 « C’est plus difficile et ça demande plus de temps que lorsque c’est fait à la machine. En même temps, c’est ce qui fait la valeur du produit ! Et puis, c’est une tradition ancestrale de ce village ! C’est un métier que j’ai hérité de plusieurs générations. » a-t-il confié.

Pham Thi My:  « Je suis d’accord avec mon mari parce que c’est sa passion. Je suis son épouse et je suis heureuse de pouvoir partager cette passion. Il n’aime pas le travail à la machine, il veut préserver le travail à la main de ses ancêtres. Et je l’admire, parce que même lorsqu’il fait froid, il travaille et ses doigts sont engourdis par l’argile. »
Les premiers jours, le travail était difficile pour le jeune handicapé. Mais l’effort, l’habileté manuelle et le goût des produits raffinés ont eu raison de tous les obstacles, et maintenant, Pham Anh Dao est un artisan-céramiste réputé. Son père Pham Duc Huy, qui était lui-même céramiste, lui a toujours enseigné que le travail artisanal requerrait plusieurs qualités : une bonne santé, de la patience, de l’habileté manuelle, mais surtout de la passion. Il lui a également fait comprendre que les plus beaux objets étaient avant tout le fruit d’une réelle ferveur créatrice. Et c’est ainsi que Pham Anh Dao a fait son chemin, et que maintenant, il force l’admiration de son céramiste chevronné de père. 
Pham Duc Huy: « Dès son enfance, il a compris qu’il fallait étudier et travailler dur. C’était un passionné. Même s’il avait passé toute la journée dehors, il pouvait rester dans l’atelier jusqu’à minuit. Personnellement, je suis fier de mon fils. Premièrement, il a su choisir une bonne voie, malgré son handicap. Et puis deuxièmement, il continue à préserver la tradition ancestrale de notre village, en nous faisant comprendre que l’efficacité économique n’est pas une fin en soi. »
Aujourd’hui, Pham Anh Dao reçoit des commandes venues de tout le pays et même de l’étranger, et parmi ses clients, on trouve de nombreux collectionneurs.

Et les récompenses sont venues couronner le jeune homme pour son courage et son opiniâtreté, des récompenses qui pourraient faire pâlir de jalousie plus d’un céramiste chevronné. En 2004, il a ainsi remporté le deuxième prix « les mains d’or » de l’Asssociation des céramistes vietnamiens. En 2009, il a figuré parmi les 10 Hanoiens les plus représentatifs. Et en 2012, il a reçu le prix de l’artisan représentatif de la jeune génération de Hanoi.

Lors de la première vente aux enchères d'œuvres d'art du Vietnam organisée en mai 2016 à Hanoï, l'artisan Pham Anh Dao a proposé à la vente une impressionnante paire de jarres décoratives dénommée «tu linh» (Quatre animaux sacrés) produites en 2010 à l’occasion  des 1.000 ans de Thang Long-Hanoi. Prix de départ : entre 900 millions et un milliard de dôngs. Les jarres ont atteint le prix record de 6,5 milliards de dôngs.

Hanoï et ses alentours compte plus de mille villages artisanaux qui perpétuent des savoirs-faires traditionnels séculaires. Quittez la trépidante capitale vietnamienne pour quelques heures ou pour la journée pour découvrir un ou plusieurs de ces villages rythmés par les activités artisanales et les coutumes ancestrales du delta du fleuve Rouge comme à Bat Trang, un village aux portes de Hanoi spécialisé dans la céramique depuis des siècles. À 15 km du centre-ville de la capitale Hanoï, dans la commune de Bat Trang, du district de Gia Lam, le village de la céramique de Bat Trang est une destination touristique idéale les week-ends.
 L’histoire de la céramique vietnamienne est aussi vieille que la civilisation vietnamienne, apparue au mésolithique (environ 10.000 ans avant notre ère) avec la culture de Son Vi et de Hoa Binh. Mais la céramique vietnamienne a véritablement connu son essor avec un niveau d’esthétique et un style bien à elle sous la dynastie des Ly (1009-1225) et des Tran (1225-1400). A partir du XIème siècle, lorsque l'indépendance reconquise après dix siècles de domination chinoise, la céramique vietnamienne a commencé à acquérir ses caractéristiques propres.
Sous la dynastie des Le (1428-1788), on voit apparaître le premier four à Bat Trang, un petit village au bord du fleuve Rouge situé à quelques kilomètres de Hanoi alors capitale impériale à cette époque. 
Bat Trang était idéalement située sur la voie fluviale entre les deux plus grandes villes et centres commerciaux de l’époque Hanoi, alors appelée Thang Long, et Pho Hien. La céramique vietnamienne devint très vite une référence d’esthétique caractérisée par son style de création très libre largement inspirée par le Bouddhisme. Lançant son impérialisme vers le sud, la production de poterie et céramique vietnamienne reçurent l’apport culturel du royaume du Champa conquis au gré des siècles. De nouveaux motifs de décoration empreints de la civilisation indianisée firent alors leur apparition. Par la suite, la céramique vietnamienne a intégré certaines méthodes occidentales avec l’arrivée des Français à la fin du XIXème siècle.
Au Musée national d’Histoire à Hanoï, vous pouvez admirer une très belle collection de statues représentatives de la céramique nationale. De nos jours, le Vietnam abrite de nombreux centres de production de céramiques vietnamiennes perpétuant une excellence artisanale comme au village de Bat Trang, réputé pour la qualité de ses produits à travers tout le pays et même à l’international.
Même si aujourd’hui les Vietnamiens font moins usage de la céramique dans les objets de la vie quotidienne, ils restent attachés à cet artisanat traditionnel qui symbolise le temps passé et les traditions familiales. Chaque famille vietnamienne possède au moins un vieil objet en céramique qu’elle tient en héritage de ses aïeux et qu’elle affectionne particulièrement.
La production de céramique à Bat Trang existe depuis au moins le XIVème siècle, ce village est considéré comme le berceau de la céramique au Vietnam. Avec plus de 600 fours toujours en fonctionnement, Bat Trang abrite le plus grand nombre de fours au niveau national. Aujourd’hui encore, le village de Bat Trang est tourné presque exclusivement vers cet artisanat ancestral et sa commercialisation. La très grande majorité des foyers du village de Bat Trang sont directement impliqués dans la production de céramique. 
Venir à Bat Trang, vous pouvez observer toutes les étapes de la fabrication de la céramique vietnamienne : la préparation de l’argile, la dextérité du potier qui façonne soit au tour, soit par moulage, la finesse des motifs décoratifs : paysages, personnages, fleurs et oiseaux, des personnages folkloriques, herbes et insectes. 
A Bat Trang il y a un nombre important de boutiques où découvrir l’étendue de la production locale. On y trouve des jarres et des vases de toutes tailles, des bols, des assiettes, des plats, des cuillères, des tasses, des services à thé, des boites etc… Si vous avez un peu de temps, vous pouvez même faire une commande sur mesure à un atelier avec la forme, le style et les motifs à votre convenance. A savoir que plusieurs artisans vendent des ratés de cuisson avec de petits défauts à un prix défiant toute concurrence. Acheter de la céramique de Bat Trang est un excellent souvenir du Vietnam à rapporter pour vous-même ou pour vos proches. Et puis c’est une belle façon d’encourager et de soutenir un artisanat traditionnel ancestral. 
En arrivant au village, les visiteurs ne peuvent pas manquer le marché de la céramique. Depuis 2014, ce marché a été aménagé pour devenir un centre commercial spécialisé dans la distribution de produits en céramique et porcelaine. Là, vous pourrez trouver tout type de produits, à des prix variés. En particulier, les visiteurs pourront même s’initier à la poterie grâce à l’aide d’artisans du village.

Par ailleurs, si les visiteurs souhaitent découvrir ce métier d’artisanat et l’histoire de cet ancien village de 500 ans, ils peuvent visiter Bâu Cô, le plus grand et le plus ancien four du village. Autrefois, les villageois y cuisaient leurs céramiques. Ces dernières années, le village de Bat Tràng a constamment innové en matière de technologies de production et de conception de produits. Ses produits sont disponibles sur les principaux marchés du monde tels que France, Japon, République de Corée, Russie, Italie…