Vivant loin de leur pays d'origine, ces Viêt kiêu, comme beaucoup de leurs ressortissants, aspirent profondément à préserver leur caractère national, ce qui les pousse à agir chacun à leur façon.

Arrivée en France à l'âge de 10 ans, Nguyên Nga a commencé et ce, dès le début de ses études supérieures, à présenter la culture vietnamienne aux amis internationaux, notamment à travers des danses traditionnelles et des chants alternés (Quan ho), à l'occasion de festivités.

Elle a par ailleurs composé une collection de bandes dessinées bilingues franco-vietnamienne, qui a été publiée par la suite dans tous les pays francophones. Le monde de ses contes de fée en image fait travailler l'imaginaire des enfants originaires du Vietnam à propos de leur pays natal, tout en invitant les petits français à voyager dans une culture inconnue.

De retour au Vietnam, elle a fait construire un petit musée à Hanoi appelé "Maison des Arts". L'équipe d'interprètes qui y travaille, s'efforce continuellement de valoriser la culture nationale auprès des visiteurs étrangers, qui se rendent en nombre sur les lieux.

Doan Thanh, quant à elle, utilise son pinceau pour faire part au public allemand d'un Vietnam en paix, des paysages de la région Tây Bac (Nord-Ouest) entrevus dans le brouillard ou des belles filles appartenant aux minorités ethniques,... Ses tableaux, exposés dans nombre de villes allemandes et dans certains pays européens, bénéficient du soutien inconditionnel de peintres allemands de renom.

Pour le compositeur Nguyên Thiên Dao, qui vit et travaille en France depuis plus de 50 ans, l'aspiration de préserver la culture nationale lui a donné l'envie de créer des oeuvres musicales faisant vibrer des millions de coeurs. "Thanh dong To quoc" (Citadelle d'airain de notre Patrie), sa première oeuvre composée en 1967, ou "Song hon" (Vagues d'esprit) rédigée à l'occasion des 990 années de Thang Long-Hanoi, sont à la fois épiques et lyriques.

Dans la même optique, la Vietnamienne résidant en Belgique Truong Thi Quyên a opté pour la gastronomie. A Bruxelles, son restaurant Little Asia, orné à la vietnamienne, attire bon nombre de gastronomes européens, d'autant qu'il sert une cuisine traditionnelle délicieuse.

"La cuisine vietnamienne préparée à base de matières premières fraîches et de légumes, assaisonnée d'herbes aromatiques, est fine et distinguée. Elle figure parmi les plus diversifiées en Asie du Sud-Est", fait remarquer le fameux cuisinier Peter Goossen dans l'introduction d'un livre thématique composé par Quyên.

L'oeuvre, qui décrit plus de 80 recettes issues des diverses régions du pays a créé une "fièvre" de gastronomie vietnamienne en Belgique avec notamment le "cha gio" (rouleau de galette de riz frit, farci à la viande de porc haché et crevette ou crabe), le "pho" (soupe nationale vietnamienne), le pain préparé à la vietnamienne, les "banh cuôn" (raviolis au porc haché et champignons noirs) et le "bun bo Huê" (soupe de nouille au boeuf, spécialité de la ville de Huê).-AVI