Le Têt Nguyên Tiêu est également connu sous un autre nom le Têt Thuong Nguyên et se déroule le 15e jour du 1er mois lunaire, c’est-à-dire le jour de la première pleine lune de l’année. Cette fête est généralement organisée au sein des pagodes parce qu’elle marque l’anniversaire de la naissance du Bouddha. Les temples et  pagodes sont envahis de personnes âgées qui font brûler de l’encens et déposent des plateaux de fruits et autres offrandes sur les autels. C'est également la cérémonie qui signale officiellement la fin des congés du Nouvel An lunaire. Sur la photo, des magasins au marché Hang Be présentent beau à cette occasion. Photo: Vietnamplus
Le marché Hang Be, sur la rue Gia Ngu, arrondissement de Hoan Kiem, est niché au cœur du Vieux quartier de Hanoï, à cinq minutes à pied du lac de l’Épée restituée. Il offre toutes sortes de marchandises dont viandes, aliments cuits et secs, fruits et légumes, objets votifs… À l’approche des fêtes traditionnelles, le marché Hang Be est particulièrement bondé car des acheteurs peuvent trouver ici tous ce qui sont nécessaires pour une cérémonie de culte à domicile. Des aliments y vendus sont réputés de leur qualité mais aussi de leur prix élevé. C’est pourquoi, Hang Be est renommé « marché des riches». Photo: Vietnamplus
L’un des spécialités du marché Hang Be est le coq de culte. En effet, parmi les offrandes de culte préparées lors des fêtes (familiales ou communautaires), outre un plateau de xôi (riz gluant cuit à vapeur), le poulet bouilli à l’eau est un élément le plus important. Il est agréable de voir sur le plateau rituel un joli coq doré et de belle prestance. Cet «oiseau sacré» peut se présenter dans des positions différentes, appelées par exemple  «Coq en vol» (gà bay), «Coq en prosternation» (gà quy), «Coq en audience royale» (gà châu), «Coq aux ailes de fée» (gà canh tiên)… Il existe même un art de la cuisine dédié exclusivement à la préparation et à la présentation du coq de culte. Photo: Vietnamplus
L’art de présentation du coq de culte existe depuis très longtemps. Très expérimenté, le septuagénaire révèle quelques «trucs» qu’il a accumulés au fil de temps. Quatre étapes doivent être suivies : choix du coq, abattage, création de la pose et cuisson à l’eau. Concernant l’abattage, tout le processus - saigner, plumer, vider - doit être exécuté par un homme expérimenté afin d’éviter des traces bleues sur la peau du coq. La création de la pose est le maillon décisif. Avec habileté, le créateur donne à l’oiseau la forme voulue, puis le fixe grâce à des ficelles et des baguettes de bambou. Photo: Vietnamplus
La cuisson est elle aussi déterminante. Le coq est placé dans une grande marmite d’eau chauffée à environ 70-80°C. Une fois le coq cuit, on le sort de la marmite puis on le trempe dans de l’eau froide tout en retouchant la pose. Afin de rendre sa peau plus dorée, on l’enduit d’une couche de graisse de poulet mélangée avec du safran. Il ne reste qu’un dernier maillon: la présentation. On dépose le coq dans une assiette de xôi et on ajoute une rose dans le bec. Chaque coq de culte vendu au marché Hang Be, pèse de 1,5kg-2kg et son prix oscille entre  500.000 et 600.000 dongs. Photo: Vietnamplus
Outre le coq de culte, on peut acheter d’autres plats tels que xoi gac (riz gluant mélangé avec la pulpe de momordique et cuit à vapeur), le "nem" (rouleaux de printemps frits), canh mang (soupe aux cuisses de porc et aux pousses de bambou mijotées), bo sot tieu den (bœuf sauté en sauce au poivre noir), nom du du (salade de papaye verte), gio (pâté de viande pilée), giò thu (pâté de tête de porc)  …Le Têt Nguyên Tiêu permet de se retrouver en famille. Plus les plateaux sont riches, plus cela exprime le respect envers les ancêtres. Les plateaux traditionnels se composent de nombreux mets et symbolisent tous divers souhaits et vœux de chaque famille pour la nouvelle année. Photo: Vietnamplus
Deux ou trois plats ont coûté plus d’un million de dongs. Les aliments du marché sont assez chers mais délicieux, a déclaré Mai Anh, domiciliée dans l’arrondissement de Long Bien, à Hanoï. De nos jours, entre rythme de la vie trépidante et modernisation, la préparation du plateau s’est grandement simplifiée. Dans les grandes villes, les gens peuvent notamment faire appel à des traiteurs spécialisés dans la confection, mais aussi la décoration, de plats de culte typiques. De nombreux cordons bleus et autres chercheurs pensent qu’avec le temps, bien que certains plats puissent être quelque peu modifiés, fondamentalement la cuisine du Têt en général et le plateau du Têt en particulier, gardent leur "âme" et préservent les mêmes valeurs culturelles traditionnelles de génération en génération. Photo: Vietnamplus
Outre des magasins de plats prêts à manger, des magasins de fruits sont aussi bondés. Les prix des fruits aujourd’hui ont légèrement augmenté par rapport à ceux à des jours ordinaires. Le pomme cannelle de Taïwan coûte 350.000 dongs le kilogramme ; le poire de République de Corée, 150.000 dongs le kilogramme ; le pomme importé, 160.000 dongs le kilogramme ; la banane, 50.000-100.000 dongs ; la peigne, le mangue, 40.000-50.000 dongs le kilogramme…. Lors des jours du Têt traditionnel, sur l’autel des ancêtres de chaque famille, en dehors de nombreuses pâtisseries, il ne saurait manquer un plateau aux cinq fruits, ou « mâm ngu qua » en vietnamien, pour exprimer les souhaits du maître de la maison. Photo: Vietnamplus
Les prix de fleurs fraîches connaissent une forte augmentation par rapport aux jours précédents car des fleurs sont indispensables sur l’autel des ancêtres pendant du Têt traditionnel. La gamme des fleurs pour le culte est variée mais les Hanoïens préfèrent souvent roses, chrysanthèmes, glaïeuls, tubéreuses… L'autel ancestral occupe une place importante dans chaque foyer, que la famille soit riche ou pauvre. En général, chaque autel doit avoir trois petits pots d'encens, deux vases de fleurs, des photos du défunt, deux belles assiettes pour présenter les offrandes préférées du défunt, une bouteille de vin et un ensemble de théières et de tasses. L'autel est toujours propre et soigné. Photo: Vietnamplus
Au marché Hang Be, on vend également des plats prêts à manger, dont "canh bong". Le nom de ce plat fait référence à la technique et aux astuces de sa cuisson. On commence par faire tremper séparément dans l’eau tiède, pendant environ 15 à 20 minutes, la couenne de porc, les champignons parfumés, les crevettes sèches. La peau du porc devient plus souple. Elle est ensuite nettoyée avec un peu d’alcool et quelques morceaux de gingembre. La couenne est découpée en morceaux rectangulaires et assaisonnée de sel, de poivre, de saumure de poisson. La carotte est découpée en petites rondelles assez fines. Le chou-rave et le brocoli sont coupés en morceaux. Photo: Vietnamplus
Un bol de canh bong. Après avoir fait bouillir un poulet dans une grande marmite, on filtre et dégraisse ce bouillon pour qu’il soit d’une parfaite limpidité. Puis, il est porté lentement à ébullition avec les crevettes et un morceau de gingembre. Après ébullition, on réduit le feu et on verse la peau de porc, les légumes, les œufs de caille, les boulettes de moc (viande de porc hachée mélangée avec de la farine) et on fait cuire pendant quelques minutes. Les champignons parfumés sont ensuite ajoutés dans le potage pour assurer la parfaite limpidité du bouillon. Bien que la préparation du canh bong soit très exigeante, ce plat figure toujours sur la liste des plats familiaux pendant les journées du Têt. Photo: Vietnamplus