La Thaïlande et le Cambodge ont indiqué dimanche s'efforcer d'apaiser les tensions, au lendemain d'un accord de cessez-le-feu après des échanges de tirs entre les soldats des deux pays, les plus violents depuis 2008.

"L'armée et les ministères des Affaires étrangères des deux pays travaillent à normaliser la situation", a déclaré le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva, en butte aux critiques des "chemises jaunes" royalistes, qui l'accusent de "faiblesse" et de "lâcheté".

Après une longue négociation dans l'après-midi du dimanche à proximité du temple Preah Vihear, les commandants des armées du Cambodge et de la Thaïlande sont parvenus à une entente permettant d'apaisser les tensions dans cette région frontalière où des affrontements à l'arme lourde avaient eu lieu vendredi après-midi pendant environ deux heures, tuant au moins cinq personnes : un soldat et un villageois thaïlandais, et deux soldats et un civil cambodgiens.

Les deux parties sont convenues de ne pas renforcer leurs troupes à la frontière. Cependant, la situation restait tendue.

Selon l'AFP, les médias des deux pays affirment que le bilan est en réalité beaucoup plus lourd: les journaux thaïlandais parlent de 64 soldats cambodgiens tués tandis qu'au Cambodge, la presse affirme que 30 soldats thaïlandais sont morts.

Quelque 8.000 personnes, du seul côté thaïlandais, ont fui leur maison mais elles commençaient à rentrer chez elles dès dimanche, selon le gouverneur de la province, Somsak Suwansujarit.

La dispute s'est cristallisée autour du temple de Preah Vihear, ruines du XIe siècle classées par l'Unesco en 2008 et qui relèvent de la souveraineté du Cambodge, selon une décision de la Cour internationale de justice de 1962. -AVI