Située dans l'arrondissement de Hoan Kiem, Hang Quat figure parmi les 36 anciennes rues-guildes de la capitale Hanoi.


Longue de 200 mètres, elle relie la rue Luong Van Can à celle de Hang Non. Autrefois, elle comprenait trois rues : Hang Quat, Hang Dan et Ma Vi.


A l'époque de la colonisation française (19e-20e siècle), cette rue était connue sous le nom de Hang Quat (rue des éventails), en raison des nombreux fabricants et vendeurs de cet accessoire portatif.


Ce métier artisanal fit son apparition à Thang Long grâce à des habitants originaires de la province de Hung Yen (Nord). En s'installant dans la capitale, les fabricants d'éventails du village de Dao Xa, district d'An Thi, formèrent la rue Hang Quat, où ils construisirent même un temple dédié au fondateur du métier. Ce temple, dénommé "Xuan phien thi" (Le marché printanier des éventails), se trouve à l'heure actuelle à l'emplacement de la maison sise au n° 4.


Hang Quat offrait autrefois divers types d'éventails en provenance de différents villages, dont Kim Lu (district de Thanh Tri, Hanoi), Canh Hoach (district de Thanh Oai, Hanoi), Ve (district de Tu Liem, Hanoi), Vo (district de Gia Lam, Hanoi) et Do Dinh (arrondissement de Ha Dong, Hanoi).


Les produits en provenance du village de Kim Lu étaient appelés "éventails Lu". Ces éventails étaient généralement en papier, en gaze, avec des montures en bambou voire en ivoire.


Les éventails Vac du village de Canh Hoach étaient caractérisés par de petits trous d'aiguille sur la feuille de papier, qui permettaient à la lumière de traverser et créaient l'impression que l'éventail était recouvert de soie.


Le village de Ve fabriquait des éventails en bambou tressé de diverses formes, telles que feuilles de figuier ou trapèze, et le village de Do Dinh, des éventails en plumes.


Le village de Vo, lui, était connu pour ses grands éventails carrés jouant le rôle de tarare.


La rue de Hang Dan (rue des instruments à cordes) où étaient vendus autrefois luths à deux cordes, cithares à seize cordes, monocordes et violes à deux cordes, devint au début du 20è siècle une rue des fabricants de meubles et d'objets de bois.


La rue Ma Vi (Queue de cheval), elle, tire son nom de la vente de broderies, de costumes et d'accessoires de théâtre créés avec du crin de cheval.


Les éventails et les instruments de musique à Hang Quat ne sont plus qu'un souvenir dans la mémoire des vieux Hanoïens. Désormais, la rue regroupe des vendeurs d'autels, de broderies, de tentures, etc. Les traces du passé subsistent cependant ici et là, dans certains monuments, dont le temple Dau et la maison communale dédiée au génie tutélaire du quartier, respectivement aux n° 64 et 74. - AVI