L’exposition «l’âme du do» organisée récemment à Hanoi avait pour objectif de faire connaître les spécificités du papier rhamnoneuron (do). Sa production se fait rare mais est défendue par la jeune Trân Hông Nhung. Présentation.


Il y a deux ans, une jeune fille de la génération 8X (née dans les années 1980), Trân Hông Nhung, ainsi que ses collègues visitèrent le village de Dông Cao. Situé dans la province septentrionale de Bac Ninh, il est le dernier village où est produit ce papier menacé de disparition.


Si auparavant, l’on trouvait à Hanoi et à Bac Ninh des villages spécialisés dans la production de ce papier traditionnel, ils ont peu à peu disparus. La famille de Pham Van Tâm, vivant à Dông Cao, est la dernière à s’y consacrer.


«Dans ce village, il y a deux artisans maîtrisant cette technique. Ce sont mon épouse et un autre homme», partage Pham Van Tâm. «Cinq années sont nécessaires pour former un spécialiste de cette technique», ajoute-t-il.


La jeune Trân Hông Nhung dit alors : «Comment faire pour maintenir cette tradition ? Cette question nous tracasse beaucoup».


Quelques entreprises japonaises et sud-coréennes souhaitent installer des équipements et maintenir ce métier. «Mais le papier do naura perdu son âme vietnamienne avec l’intervention de techniques étrangères», s’inquiète l’artiste Pham Van Tâm.


En plus de sa valeur historique et culturelle, le papier do a également des caractères uniques (mou, spongieux, coriace, humidifuge, durable). «C’est pour toutes ces raisons qu’il faut le préserver et le présenter à l’étranger», reprend Trân Hông Nhung.


Trân Hông Nhung a décidé de créer l’entreprise sociale Zo Projet en 2013, après une une formation d'agrégé en France.


Une exposition intitulée «L’âme du do» vient d’avoir lieu au Centre culturel de la République de Corée à Hanoi. L’événement présentait plus de 70 œuvres calligraphiques et peintures contemporaines de Xuân Nhu et Bùi Vu Phong, toutes réalisées sur ce papier.


«L’organisation d'expositions est considérée comme un moyen efficace pour conserver et présenter ce papier à l’étranger», souligne Trân Hông Nhung.


Le papier do du Vietnam a été présenté en France, en Italie et en Australie. «Aider la jeune génération à mieux comprendre et à préserver la culture traditionnelle et plus particulièrement le papier do est le but du Zo Projet», conclut-elle. -CVN/VNA