Le gardien de l’écriture démotique vietnamienne
Hanoi (VNA) - Nguyên Quang Hông a consacré sa vie à la préservation et à la valorisation de l’écriture vietnamienne ancienne. Il est auteur du plus grand dictionnaire de l’écriture démotique vietnamienne, qui comprend plus de 3.000 nouveaux caractères non répertoriés dans les dictionnaires actuels.
Étudier le chữ nôm pour comprendre le passé
«À certaines périodes de l’histoire du pays, le +chữ nôm+ bénéficiait guère de l’attention des chercheurs et des Vietnamiens en général. Elle a perdu son rôle lorsque l’écriture vietnamienne latinisée (chữ quốc ngữ, ndlr) a vu le jour», remarque Nguyên Quang Hông. Et d’ajouter : «Cependant, le +chữ nôm+ est une part importante de la littérature nationale. Il reste beaucoup d’ouvrages en +nôm+ de grande valeur qui ne sont pas encore étudiés à fond».
Les lecteurs découvrent dans le Dictionnaire de l’écriture démotique vietnamienne des extraits en nôm de chefs-d’œuvre de grands poètes tels Nguyên Trai, Nguyên Du, Hô Xuân Huong, Nguyên Khuyên, Nguyên Dinh Chiêu…, d’œuvres en prose sur le bouddhisme ou le catholicisme tels Truyền kỳ mạn lục giải âm, Cổ Châu lục, de rites culturels, de chansons populaires...
«Le dictionnaire est réservé à tous les amoureux de +chữ nôm+, notamment aux jeunes. Comme l’Internet fait partie de leur vie quotidienne, j’ai décidé de convertir les caractères +nôm+ dans l’Unicode ou Vcode, explique Quang Hông. J’espère qu’ainsi la jeune génération se plongera dans ce patrimoine, pour en devenir le dépositaire».
Progrès dans la recherche sur le nôm
Selon Trinh Khac Manh, ex-directeur de l’Institut de recherche sur l’écriture sino-vietnamienne, le dictionnaire de Nguyên Quang Hông s’appuie sur plus de domaines que les autres documents du genre, est bien rédigé et présente plus de 3.000 nouveaux caractères nôm non répertoriés dans les dictionnaires.
Ce dictionnaire est destiné non seulement aux experts mais aussi au grand public curieux de culture vietnamienne. Il apporte dès les premières lignes des connaissances sur cette culture millénaire. Dictionnaire en main, n’importe qui peut comprendre des textes en nôm gravés dans les temples et pagodes.
Bien qu’à la retraite, le Professeur Nguyên Quang Hông poursuit ses recherches. Selon lui, «toutes les meilleures choses du présent viennent du passé et l’écriture +nôm+ est la clé pour comprendre la pensée et la culture de nos ancêtres». -CVN/VNA