Forte de son passé héroïque, de ses mille ans d’histoire et de ses riches traditions culturelles, Hanoi aurait pu s’endormir sur ses lauriers. Bien au contraire, la ville met les bouchées doubles pour rattraper les capitales modernes du monde. Analyses des acteurs impliqués.

Une capitale fière de son histoire et confiante en son avenir (Pham Quang Nghi, secrétaire du Comité municipal du Parti)

Autrefois modeste du point de vue démographique comme économique, marquée par la guerre, Hanoi a depuis fait d’immenses progrès, élevant son statut et son prestige de grand centre national en tous domaines. Riche de ses potentiels, de ses ressources matérielles mais aussi spirituelles, sans parler de sa culture et de ses traditions, Hanoi a réalisé des exploits si éclatants et des réalisations si remarquables que les amis de l’étranger la surnomment la «capitale de la bonne conscience et de la vertu humaine», l’UNESCO l’ayant reconnue par ailleurs «Ville de la paix».

Le 1er août 2008, Hanoi a étendu ses limites administratives. Il s’agit d’un événement d’une portée à la fois historique et stratégique motivé par les exigences de son édification et d’un développement durable pour aujourd’hui comme pour demain, lorsque le Vietnam sera devenu un pays industrialisé et moderne. Au-delà de son statut de centre politique et administratif national, mais aussi culturel, scientifique, éducatif et d’échanges internationaux, Hanoi a affirmé de plus en plus son rôle de centre économique du pays lors de ces six dernières années avec une progression constante de son économie au bénéfice d’une restructuration dynamique.

La capitale a connu et connaît un bel essor, grandissant jour après jour. Au-delà du fleuve Rouge qu’enjambe le pont Long Biên séculaire, de nouveaux ponts et de nouvelles cités modernes sont apparus. Autour du mystérieux Lac Hoàn Kiêm (Lac de l’Épée restituée), parallèlement à la préservation du Palais royal et de l’ancien quartier dit des «36 rues et corporations», de nouveaux ouvrages alliant harmonieusement tradition et modernité ont été construits.

Préserver les caractéristiques urbaines de Hanoi (Lê Van Lân, vice-président de l’Association des architectes de Hanoi)

Hanoi est charmante pour ses espaces urbains caractéristiques qui lui sont uniques. C’est une ville millénaire chargée d’histoire avec des années mémorables d’édification et d’autres, qui le sont tout autant, de lutte acharnée contre les agressions. C’est aussi une ville fière de son patrimoine historique riche et varié, où l’on peut voir se côtoyer des constructions aux architectures traditionnelles comme française, d’une grande valeur, qui jaillissent d’un plan d’eau ou se dissimulent sous l’ombrage d’arbres séculaires.

Le vieux quartier, bien que son apparence ait déjà évolué par rapport aux XVIIe et XVIIIe, préserve son âme et évoque la mémoire des générations successives d’Hanoïens ayant vécu dans la cité des 36 rues et corporations dénommées par les marchandises qui y étaient, et pour certaines, y sont toujours fabriquées et vendues.

La capitale vietnamienne connaît aujourd’hui un développement rapide favorisé par l’ouverture économique et l’intégration au monde du pays. Sa physionomie change au fil des années, avec ses agglomérations périphériques sont de plus en plus nombreuses. Mais je pense que durant ce vaste et impressionnant changement, Hanoi devra toujours réfléchir soigneusement aux moyens de préserver intégralement ses caractéristiques de cité millénaire au cœur de l’histoire de la nation.

Environ 70% du foncier consacré aux espaces verts (Lê Vinh, directeur de l’Institut d’aménagement de Hanoi)

Après l’extension de ses limites administratives, Hanoi a atteint une superficie de 3.345 km² pour une population de 6,7 millions de personnes. En juillet 2011, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a signé une décision adoptant le Plan d’aménagement global de la ville pour 2030 et sa vision pour 2050. L’esprit de ce dernier est de créer un complexe comprenant un noyau urbain entouré de cinq cités satellites.

Le noyau urbain, dont la population prévue est de 4 à 4,5 millions de personnes, sera plus vaste que celui d’aujourd’hui, au centre de cinq cités satellites que sont Hoà Lac, Son Tây, Xuân Mai, Phú Xuyên-Phú Minh et Sóc Son de 210.000 à 750.000 personnes. Et dans ses zones rurales, qui ne peuvent qu’être préservées d’abord par tradition, mais aussi pour constituer une ceinture verte et un espace ouvert autour de Hanoi, les bourgs et villages écologiques seront développés.

Selon ce plan, environ 70% du foncier sera constitué d’espaces verts afin d’assurer qualité de vie et développement durable d’une ville forte de 11 millions d’habitants d’ici à 2050. Les espaces verts sont, en effet, l’une des bases du développement durable de la capitale, D’ici 2050, elle compte bien en créer aux portes des zones d’habitations, tout en préservant ses valeurs culturelles comme ses patrimoines. Elle promouvra ses activités en accord avec la protection de l’environnement, conservant ses villages de métier tout en développant l’écotourisme. -CVN/VNA