Quelque 200 voitures de luxe ont paradé lors de la «Nuit de Hanoi - 10». Encore faut-il préciser qu’il s’agit de modèles réduits, même s’ils sont en tout point fidèles aux originaux. Une différence de taille.

Secteur écologique de Vinh Hung, Hanoi. Sur une estrade recouverte d’une moquette rouge flambant neuve trônent en cercles plus de 200 modèles des constructeurs les plus prestigieux de la planète : Mercedes-Benz, Lamborghini, Rolls-Royce, Audi, Ford, Aston Martin, Porsche, Ferrari…

Lors de ce rendez-vous impressionnant du Club des amateurs de modèles réduits (CAMR) du Nord Vietnam, les Hanoïens ont pu contempler sous toutes les coutures ces voitures de renommée mondiale, dont certaines demeurent introuvables dans la rue. Ici, les reproductions sont aux échelles 1/12 e , 1/18 e , 1/24 e ou 1/32 e. Tout sauf des jouets d’enfants tant elles ressemblent à leurs grandes sœurs. 

« Cela n’a l’air de rien comme ça. Mais ils sont chers ces petits véhicules ! Un modèle à l’échelle 1/18 e (le plus répandu) coûte de 7 à 10 millions de dôngs. Et il faut compter environ 40-50 millions de dôngs pour une reproduction au 1/12 e , soit le prix d’une moto dernier cri» , précise Linh «Motorace», 37 ans, membre fondateur du CAMR de Hanoi. Un hobby qui n’est donc pas à la portée de toutes les bourses. Passionné pour ce passe-temps onéreux depuis 20 ans déjà, Linh a en sa possession une collection de centaines de modèles de constructeurs différents. Sa chouchoute : une Yamaha M1, de la firme Minichamps. « On ne compte que 600 unités de ce type dans le monde. À la sortie de l’usine, elle coûtait déjà 400 dollars », indique-t-il, pas peu fier.

La crème des modèles automobiles

Il suffit simplement de regarder les membres du CAMR choyer leurs bébés pour comprendre qu’il ne s’agit pas de plaisanter. L’étiquette «fragile» est scellée bien en évidence sur les cartons des modèles hauts de gamme comme CMC (Allemagne), Franklin Mint (États-Unis), BBR (Italie)… Il faut dire que la petitesse de leurs accessoires n’a d’égale que leur fragilité. « Avec juste un rétro cassé, par exemple, la voiture peut perdre la moitié de sa cote », ajoute Linh. 

Tous les jeudis soir, le CAMR de Hanoi se donne rendez-vous dans un café sur le trottoir de la rue de Hoa Lu. Des dizaines de personnes y affluent, avec des reproductions de modèles de toutes les époques. Dans une ferveur qui fait plaisir à voir, les «spécialistes» scrutent les «derniers arrivants» sous toutes les coutures. Parmi eux, Trân Nguyên Viêt Luân, 18 ans, le benjamin du club, présente une collection de dix superbes modèles, dont une Mercedes-Benz toute nouvelle génération.

Viêt Anh, 38 ans, est connu comme le loup blanc pour sa collection de 50 superbes modèles, et aussi pour ses talents de mécano. « Regardez cette magnifique Rolls-Royce. Qui pourrait dire qu’elle a eu un rétroviseur cassé ? », s’enorgueillit-il. Lors de la «Nuit de Hanoi - 10», Linh a révélé que son Club envisageait de lancer une campagne de collectes de fonds au profit des enfants en difficulté. Ce que l’on appelle mettre du cœur à l’ouvrage. - VNA