Le Tây Nguyên doit transformer ses potentiels en richesses
Le Tây Nguyên est une région
comprenant cinq provinces : Kon Tum, Gia Lai, Dak Lak, Dak Nông et Lâm
Dông. Elle est à la croisée de deux zones économiquement dynamiques, le
Sud et le littoral du Centre. Ces dernières années, le gouvernement a
mis en œuvre plusieurs politiques pour développer le potentiel
économique et social de cette région, et créer un climat favorable à
l’investissement.
Une terre riche
Le Tây Nguyên est doté d’un réseau dense de courants, de lacs et de
chutes d’eau, synonyme d’un riche potentiel hydroélectrique. Le taux de
couverture forestière atteint plus de 51%, assurant une faune et une
flore riche et diversifiée. Le potentiel agricole de la région est
également élevé, puisque la région bénéficie d’environ 2 millions
d’hectares de terre arable basaltiques et de dizaines de milliers
d’hectares de tchernoziom, «terre noire» épaisse et fertile,
particulièrement propice à une agriculture diversifiée.
Les ressources minérales, enfin, sont tout aussi variées. On y trouve
de grandes réserves de tourbe, lignite, argile, clinker et bauxite. Le
sol de la région est richement doté en minéraux de valeur comme le fer,
le plomb, le zinc, l’antimoine ou de l’or, mais aussi en pierres
précieuses ou semi précieuses comme le saphir, le corindon, le zircon ou
le quartz.
Fort de 45 différentes ethnies
minoritaires, cette région présente également un indéniable potentiel
touristique : tourisme culturel, historique, voire artistique.
Quelles perspectives ?
Prise en 2001, la résolution 10-NQ/TW sur le développement
socio-économique et la sécurité du Tây Nguyên affiche aujourd’hui des
résultats encourageants dans plusieurs domaines. La restructuration de
l’économie passe par le développement des secteurs secondaires et
tertiaires, ce qui a favorisé la diversification des activités dans la
région. La production industrielle connaît une croissance continue, axée
sur les secteurs de l’hydroélectrique, de l’exploitation minière et de
l’agroalimentaire.
En matière de production agricole
et sylvicole, les produits phares de la région sont le café, le poivre,
le caoutchouc, le thé, les fruits et légumes. Mais le Tây Nguyên
s’oriente aujourd’hui vers la production et l’exportation de produits
transformés et non plus brut seulement, à moindre valeur ajoutée.
L’accent est mis sur les cultures à visée industrielle, comme l’hévéa,
composant du caoutchouc, le poivrier, le cacaotier... Les progrès de
l’agriculture moderne doivent permettre de rationaliser la production,
d’obtenir des rendements supérieurs et des produits plus compétitifs,
tant pour la consommation domestique que pour l’exportation à
l’étranger.
Selon Trân Duc Thanh, directeur adjoint
du Département d’économie du Comité de pilotage du Tây Nguyên, le
montant des investissements dans la région a significativement augmenté
ces dernières années. La destination de ces investissements a été revue
pour s’adapter à la restructuration économique, notamment aux projets de
développement des communications, de l’hydroélectricité ou à
l’amélioration des infrastructures en milieu rural. Des mesures sont
notamment prises pour lutter contre la pauvreté et œuvrer au
développement économique et social des minorités ethniques.
Défis futurs
Les défis à relever sont néanmoins de taille. Il faut, selon M. Thanh,
continuer sur la voie de la mobilisation des capitaux destinés à
l’investissement, tout en drainant efficacement ces capitaux vers les
secteurs à plus fort potentiel de la région.
La
construction de moyens de communication et de transports modernes, qui
permettront d’exporter les riches atouts de la région, est un premier
pas pour mener la région sur la voie d’un développement économique, mais
aussi social et humain.
Il faut également
travailler à l’amélioration des capacités de gestion et d’organisation
des administrations locales. Une réforme administrative et juridique est
nécessaire, mais c’est un travail de longue haleine. Le développement
socio-économique doit passer par la consolidation du système politique
local, assurant un ordre politique et social stable. Enfin, il est
essentiel au développement de la région d’intensifier la coopération
entre les provinces du Tây Nguyên et les autres localités du pays.
La restructuration économique du Tây Nguyên est nécessaire, mais elle
doit se faire dans un esprit de développement inclusif, allant de pair
avec une urbanisation contrôlée et une modernisation des
infrastructures, à visée sociale notamment.
Cette
croissance économique doit assurer un développement social équitable au
sein de la région, visant à réduire les poches de pauvreté et éradiquer
la famine. Les questions d’hygiène et de santé doivent impérativement
être mises à l’agenda. Enfin, ce développement doit se faire dans le
respect et la protection des valeurs culturelles traditionnelles des
habitants du Tây Nguyên. – VNA