Le Japon a besoin de tailleurs vietnamiens
Plusieurs pays, dont la Chine, envoient de moins en moins de
travailleurs à l’étranger en raison du rapide développement de leur
économie et de besoins accrus de main d’œuvre. Aussi le Japon a choisi
de remplacer ses travailleurs étrangers par des travailleurs
vietnamiens. C’est une bonne nouvelle pour le Vietnam, mais aussi un
grand défi qui se pose aux Vietnamiens, car le marché du travail
japonais est assez rigoureux.
Beaucoup de commandes, salaires élevés
M. Vu Quang Luân, chef de l’antenne japonaise de l’entreprise Sovilaco,
a souligné que “ces trois dernières années, l’entreprise a aidé plus de
300 tailleurs pour aller travailler au Japon. Cette année, les
entreprises japonaises voudraient recruter beaucoup d’ouvriers mais, en
réalité, elles n’embaucheront qu’une centaine de personnes. La demande
est élevée mais il est difficle de recruter”.
M. Dàm
Trung Bac, directeur général de la Compagnie d’exportation des
travailleurs Gmas, a déclaré que son entreprise a retenu seulement 30
dossiers lors d'une présélection en vue d'un entretien, alors qu’il a
attendait une centaine. Mme Duong Thi Thu Cuc, directrice d'une EURL de
services d'emploi, a ajouté que “beaucoup d’entreprises japonaises ont
effectué des demande d'embauche de tailleurs vietnamiens. Notre
organisation privilégie toujours de bonnes conditions pour les
travailleurs vietnamiens”.
Actuellement, le salaire moyen
d’un tailleur est élevé : plus de 110.000 yen par mois, soit
l’équivalent de 23 millions de dôngs par mois, sans compter les heures
supplémentaires.
Les entreprises de recrutement
expliquent que, pour être sélectionnés, les travailleurs doivent payer
des frais de dossier allant de 3.700 à 4.500 dollars par personne et
répondre à plusieurs conditions : être âgé de 18 à 28 ans, avoir déjà
deux ans d’expérience professionnelle, être en bonne santé, et n'avoir
aucun antécédent judiciaire. Les personnes retenues aptrès une
préselection seront formées au métier et à la langue japonaise. “En
raison d’une forte demande, plusieurs entreprises japonaises ont accepté
les candidatures de personnes dont l’âge va jusqu'à 40 ans”, a ajouté
M. Nguyên Gia Liêm, chef du Comité de gestion des travailleurs
vietnamiens au Japon.
Difficile de recruter des tailleurs
L’entreprise Gmas a contacté des agences de recrutement et envoyé
plusieurs brochures dans des zones franches et industrielles.
L’entreprise déplore cependant n’avoir reçu qu’une trentaine de dossiers
au lieu de la centaine espérée. “Le secteur des tailleurs nécessite au
moins 100 candidatures en vue de recruter 50 personnes”, explique M. Dàm
Trung Bac.
En outre, les tailleurs doivent posséder
deux ans d’expérience professionnelle et passer un concours difficile de
confection selon les technologies japonaises. Plusieurs tailleurs de
cinq années d’expérience professionnelle ne l’ont pas réussi.
Beaucoup d’entreprises ont toutefois pu bénéficier de 17 machines à
coudre fournies par le Japon, de telle sorte que les travailleurs
puissent s'habituer à celles-ci comme aux matières premières japonaises.
Ainsi, ils auront plus de chance de réussir le concours, a affirmé M.
Vu Quang Luân.
M. Trân Anh Tuân, vice-directeur du
Centre de prévision des besoins en main d’oeuvre et du marché de
l'emploi d'Ho Chi Minh-Ville, a déclaré que “le recrutement de tailleurs
pour le Japon a fortement augmenté ces dernières années, ce qui est un
bon signe pour les professionnels vietnamiens. S'ils travaillent au
Japon, ils auront accès à des technologies de pointe et à une culture
industrielle moderne, et pourront acquérir une maîtrise de la langue
japonaise. En revenant au Vietnam, ils seront d'autant plus performants
dans leur travail". -VNA