Hanoi (VNA) - Autrefois, des artistes ambulants aveugles chantaient en se déplaçant d’un endroit à un autre, créant une forme musicale appelée chant des aveugles ou hát xẩm.

Le hát xẩm a pris sa source dans les couches populaires qui le chantait  à leur moment de loisir. Ces chants décrivaient leurs vie, leurs rêves et dénonçaient les vices et injustices.

Leur fond à la fois humaniste et satirique se traduit par une forme bien caractéristique, des paroles puisées dans le langage parlé qui s’accordent bien avec l’habillement peu recherché de ceux qui les chantent et qui vont de pair avec une scène improvisée – un coin de rue ou de marché, un endroit bien fréquenté.

Le chant des aveugles hinh anh 1Séance musicale dans les locaux de Manzi Art Space, 14 rue Phan Huy Ich, Hanoi. Photo: VI

Une séance musicale a eu lieu récemment dans une vieille villa du centre-ville de Hanoi au cours de laquelle se sont produits Thanh Hoai et Xuân Hoach, deux chanteurs bien connus ayant reçu la distinction honorifique d'"Artiste du peuple".

Le chant des aveugles hinh anh 2L’artiste Xuan Hoach rencontre des auditeurs. Photo: VI

Ce récital faisait partie du répertoire de musique traditionnelle présenté régulièrement par une organisation privée, le Manzi Art Space. Le décor scénique était des plus simples, quelques nattes étalées à même le sol. Quant aux chanteurs, ils étaient vêtus de vêtements anciens : pantalons et veste en coton, coiffe féminine dite en “bec de corbeau”.

Le chant des aveugles hinh anh 3Tambours, crécelle, claquettes: des instruments à percussion du hát xẩm. Photo: VI


Pendant quelques heures, Thanh Hoài et et Xuân Hoach ont fait revivre une des traditions musicales les plus populaires du Vietnam devant un public à la fois ravi et surpris, car c’était la première fois que beaucoup faisaient connaissance avec cet art original, si typiquement vietnamien et au contenu profondément humaniste.

Les jeunes Vietnamiens étaient ravis d’entendre, de voir un aspect de la vie culturelle des anciennes générations tandis que les jeunes étrangers découvraient une culture originale qui n’existe pas dans leur pays. Leur enthousiasme s’est manifesté au cours de l’entretien avec les artistes,  pendant lequel ceux-ci leur ont parlé de la musique traditionnelle vietnamienne.

Mme Tram, chef de l’organisation Manzi Art Space, nous a confié: “ nous voulons faire connaître à tout le monde des récitals purement traditionnels. Aimer ou ne pas aimer dépend du goût de chacun mais tout Vietnamien doit, au moins une fois, faire connaissance avec cet art traditionnel”. -VI/VNA