Voilà presque dix ans que la pagode Phuc Son dans la province de Nam Dinh (Nord) a ouvert sa maison du cœur pour accueillir les personnes âgées en difficulté et les orphelins de la région. Aujourd’hui, le bonze Thich Thanh Huynh en accueille presque une cinquantaine, certains depuis le berceau.

La pagode Phuc Son se situe dans le village Hai Trung. Au cœur même de ce lieu sacré, dans une petite chambre, Trân Van Hiêu, en 11 e classe (équivalent à la classe de première), est absorbé par ses cours de chimie.
«Je suis au lycée Hai Hâu A. Ma famille est pauvre et j’ai beaucoup de frères et de sœurs. Mes parents ne peuvent pas me nourrir. Depuis un an, le gérant de la pagode, le bonze supérieur Thich Thanh Huynh m’a autorisé à m’installer ici, ce qui permet de continuer mes études». De son côté, Pham Thi Tho vient de Hai Trung. Elle raconte : «Mes parents nous ont abandonné, mon frère et moi, pour aller travailler au Sud il y a quatre ans. On a failli arrêter l’école pour trouver de quoi manger. Mais aujourd’hui on vit très bien». Ces derniers ont tous deux été accueillis par le bonze.

«Nous avons même reçu des bébés âgés seulement de quelques semaines que des passants avaient trouvé, abandonnés. Nous avons essayé de les entourer d’un environnement stable pour qu’ils puissent aller à l’école», ajoute t-il.

Selon Thich Thanh Huynh, «en 2004, un Vietnamien d’origine australienne nous a offert une somme d’argent pour réparer la pagode. Mais on a finalement décidé de la consacrer à la construction d’une maison d’accueil de huit chambres».

Des actions qui se multiplient

Aujourd’hui, la pagode n’est plus seulement destinée aux enfants, mais aussi aux personnes âgées en difficulté. Et récemment, quatre nouvelles chambres ont été construites pour accueillir d’autres enfants. Chacune a été aménagée avec quatre lits.
Nguyên Thi Hoa habite près de la pagode. Selon elle, «tous les habitants locaux soutiennent le bonze. Chaque fois qu’un enfant se présente, il l’accepte sans hésitation. Et nous ne voyons jamais les enfants se disputer. Certains ont d’ailleurs réussi leur concours d’entrée à l’université et sont partis faire leurs études dans une autre ville» . De fait, dix jeunes sont actuellement dans ce cas, et chacun reçoit une aide mensuelle de 800.000 dôngs de la pagode. «Chaque fois qu’ils reviennent nous voir, ils aident les enfants à faire leurs devoirs» , indique le bonze.
Mais les activités de la pagode ne s’arrêtent pas là. Lorsque la maison du cœur a ouvert ses portes en 2004, un fonds de solidarité a été créé. Avant chaque rentrée scolaire, le bonze va collecter des livres, des cahiers et de l’argent pour les enfants. Il peut ainsi octroyer 30 bourses de 800.000 dôngs par mois aux élèves en difficulté du village.

Le 15 e jour du mois lunaire, la pagode offre du riz à aux personnes âgées en situation de précarité. Et chaque fois qu’une personne est malade, les bonzes vont lui rendre visite. La pagode donne aussi des petits-déjeuners aux malades des hôpitaux, et a créé «La soupe du cœur» qui offre quotidiennement 50 rations de soupes aux patients dans le besoin. Actuellement, d’autres pagodes de Nam Dinh, comme Linh Ung et Quê Phuong, s’occupent des orphelins et des personnes âgées. «Aime ton prochain comme toi-même» est devenu une devise pour les habitants locaux. – AVI