Face au fast-food, le business du pho fait monter la sauce
Robert Trân, un Canadien
d’origine vietnamienne, avale souvent un bol de pho. Il n’en consomme
que dans les restaurants vietnamiens. Mais il n’y pas que les Viêt kiêu
(Vietnamiens résidant à l’étranger) qui apprécient ce plat. «Mes amis au
Canada ou aux États-Unis optent régulièrement pour un pho au déjeuner»,
précise Robert Trân. Et il y a fort à parier que cette spécialité
continuera de conquérir le coeur de nouveaux convives grâce à ses
valeurs gastronomiques.
E-food développe une
enseigne de restaurants aux États-Unis, «Calibasil», spécialisée dans
les plats traditionnels vietnamiens comme le pho, les banh my patê et
ses variantes. L’entreprise dispose de laboratoires pour faire des
recherches sur les recettes de Pho adaptées aux goûts asiatiques ou
européens.
Calibasil a été certifiée par les
services sanitaires des États-Unis. Cette enseigne comprend aujourd’hui
sept restaurants, au Texas, en Georgie, au Massachusetts, en Floride et
en Californie, où l’enseigne marche fort dans cet état qui concentre le
plus grand nombre de Viêt kiêu des États-Unis.
Justin Vuong, propriétaire d’E-food, ambitionne d’étendre son réseau
Calibasil selon le modèle des grandes marques de la restauration rapide
comme KFC, Starbucks, McDonald’s ou Burger King. «Nous souhaitons
développer Calibasil aux États-Unis sous forme de franchise avec des
+Viêt kiêu+. Dans les cinq années à venir, nous escomptons un réseau de
restaurants modernes de pho aux normes de plusieurs pays afin que le pho
devienne un plat habituel dans le monde», confie-t-il.
Pour que le pho puisse concurrencer le fast-food
Le pho en restauration rapide a tous les atouts pour réussir. «Le
secteur de la restauration rapide présente nombre d’opportunités pour
les investisseurs. Les entreprises domestiques peuvent vendre du pho
dans des établissements de grand standing ou en franchise, y compris à
l’étranger. Elles peuvent parfaitement réussir si elles se démarquent
des autres restaurants, sont compétitives pour les consommateurs et,
surtout, comprennent et s’adaptent aux goûts locaux», explique Nguyên
Huy Thinh, directeur exécutif de McDonald Vietnam.
Pho 24 est un exemple de franchise dans la restauration au Vietnam.
Il faut s’attendre toutefois à une féroce concurrence, y compris au
Vietnam où de grands noms sont déjà présents comme McDonald’s, KFC,
Pizza Hut ou encore Lotteria. Autre facteur décisif de réussite : une
gestion irréprochable de la qualité des produits, à l’instar de Pho 24.
Créée en 2003 par Ly Quy Trung, président du groupe
Nam An, l’enseigne Pho 24 était présente à Hanoi, Dà Nang, Binh Duong,
Vung Tàu en 2004. Pho 24 s’est engagé en 2005 dans une stratégie
d’internationalisation avec une première inauguration de restaurant en
franchise à Jakarta, capitale de l’Indonésie. En juin 2012, il y avait
70 Pho 24, dont 70% à Hanoi, Dà Nang, Nha Trang, Binh Duong et Hô Chi
Minh-Ville, et 30% à l’étranger avec Jakarta (Indonésie), Manille
(Philippines), Phnom Penh (Cambodge) et Tokyo (Japon). La marque veut
être présente dans toutes les grandes villes vietnamiennes et
internationales où vivent de nombreux asiatiques, et venir marcher sur
les plates-bandes de BBQ chicken, Lotteria, KFC, McDonald’s et autres
grands réseaux de restauration rapide.
Mais la
chaîne a rencontré des problèmes de gestion du réseau dès son
agrandissement. Car le pho est un plat très particulier qui se décline
en de multiples variantes locales, et il est par exemple difficile de
trouver un goût commun entre le pho de Hanoi et de Hô Chi Minh-Ville.
D’où les problèmes rencontrés par Pho 24 dans le maintien de la qualité
de son produit-phare. – VNA