Être volontaire, c'est tout un programme au Vietnam
Vingt ans après sa
naissance, le mouvement des jeunes volontaires gagne toujours plus
d’ampleur. Vêtus de chemises de bleu foncé, jeunes et dynamiques, les
volontaires sont présents sur tous les fronts.
À
06h00 du matin, une belle journée de ce début de mois de juillet, les
étudiants volontaires se pressent déjà à la gare routière My Dinh de
Hanoi. Ils accueillent des jeunes en provenance des zones rurales,
candidats aux concours d'entrée des universités, et leur conseillent des
lieux d'hébergement, moyens de transports, restaurants, ou les
informent sur le déroulement des concours. C’est une activité habituelle
dans les gares routières en cette saison de concours d’admission.
Motiver l’engagement des jeunes
Ce soutien aux candidats et à leurs proches en période de concours
n’est que l’une des activités d’un large panel d’actions déployées par
les volontaires sur l’ensemble du pays.
Le concept
de volontariat d'été remonte à l’année 1994, lorsque les étudiants de
l'École normale supérieure de Hô Chi Minh-Ville lancent le projet de
«culture d'été». Vingt ans plus tard, de nombreux mouvements de
volontariat ont vu le jour, comme la campagne «Été vert», le programme
«Partage de connaissances en période d’examen» ou encore l’organisation
de vacances dites «Vacances roses» à destination des jeunes et des
ouvriers. Ces mouvements ont pris de l’ampleur dans tout le Vietnam,
mais aussi au Laos et au Cambodge.
Ces activités
encouragent l’engagement des jeunes pour œuvrer à une vie de meilleure
qualité pour tous. Les participants se comptent aujourd’hui par
millions. La campagne "Été vert" par exemple s’est généralisée à
l’ensemble du pays. Au départ, il s’agissait de faire venir quelques
étudiants dans les provinces reculées en difficulté pour lutter contre
l'analphabétisme par des cours d’été. Par la suite, les volontaires se
sont investis dans beaucoup plus de domaines, comme l’économie ou la
culture. Deux décennies plus tard, avec plus de quatre millions
d’étudiants participant aux mouvements de volontariat, l'"Été vert" est
devenu le prestigieux label de l'Union des jeunes communistes Hô Chi
Minh.
Pour la vie économique
Dans la
province de Cà Mau, à l’extrême Sud du pays, les jeunes locaux et les
étudiants s’investissent pour l’économie de leur région. Ils ont mis sur
pied un projet prometteur d'élevage des crevettes et de culture du riz
pour répondre aux changements de la conjoncture économique. En
coopération avec les producteurs locaux, ils organisent des programmes
de transfert de connaissance et de technologies, pour assurer de
meilleurs rendements, via des colloques et des journées de formation. De
telles activités dynamisent les régions rurales, créent de l’emploi et
font reculer la pauvreté.
À Cà Mau ont également
été créés des programmes de soutien à l’entreprenariat des jeunes. Des
fonds destinés à aider les jeunes à s’établir, à construire une maison, à
acheter des semences ont été mis en place. Plus de 3.500 d’entre eux
ont bénéficié de ces capitaux, qui, investis dans la production et
l'élevage, ont permis de venir en aide à des milliers de familles.
L'Union des jeunes communistes Hô Chi Minh a assuré à Cà Mau la
construction de 100 ponts, bétonné 104 km de chemins et planté 50 ha de
cajeputiers. Près de 70.000 ampoules basse consommation ont également
été installées dans les communes les plus démunies de la province.
Pour le bien-être social
À Dà Nang, dans le Centre, les campagnes des volontaires sont chaque
année une activité d'envergure pour les jeunes. Ces derniers s’engagent
notamment dans des programmes d’aide sociale destinés aux habitants des
régions pauvres et éloignées.
De mi-juin à mi-août,
des groupes de volontaires se rendent dans les communes du district Hoà
Vang et des provinces alentours (Quang Nam, Dak Lak, Kon Tum, Quang
Tri…) pour participer à l’édification de la «Nouvelle campagne». Ils
effectuent des travaux d’utilité publique, comme la réfection des
routes, des canaux, l’installation d’équipements d'éclairage… Sans
oublier d'apporter leur aide aux familles nécessiteuses, d'offre des
cours divers, de prodiguer des soins, etc. Les résultats sont notables :
45 km de chemins asphaltés, 28 km de routes restaurés, 38 maisons
construites, 45 logements remis en état. Mais aussi plus de 23.000
habitants bénéficiaires de soins médicaux gratuits, des cours de
révisions pour plus de 14.500 élèves, ou encore des cours d'informatique
pour plus de 7.000 jeunes.
Enfin, par le biais des
campagnes du volontariat d'été, l'Union des jeunes communistes Hô Chi
Minh a offert près de 20.500 bourses, d'un total de près de 5 milliards
de dôngs, aux élèves pauvres mais méritants.
La province de Hai
Duong (Nord) est également très active dans le domaine du bénévolat.
L’Organisation de la jeunesse du district de Nam Sach, en collaboration
avec l'Association des jeunes de Nam Sach faisant des études à Hanoi,
s’engagent à envoyer ces étudiants dans leur terre natale pour l’été.
Ils y apportent un soutien aux familles les plus pauvres lors de la
récolte ou donnent des cours aux enfants, toujours avec l’aide des
habitants locaux.
Les mouvements de volontariat ont
ainsi permis de valoriser le dynamisme de la jeunesse vietnamienne, et à
mettre son savoir au service de l’enrichissement du pays. Chaque région
peut bénéficier d’activités bénévoles ciblées et efficaces pour œuvrer à
son développement. - VNA