L'armée égyptienne a commencé dimanche à démanteler les institutions du régime de l'ex-président Hosni Moubarak qui lui a transmis le pouvoir avant de quitter son poste, en annonçant la dissolution du Parlement et la suspension de la Constitution.

Dans son "communiqué numéro 5", le conseil suprême des forces armées a aussi indiqué qu'il prenait "en charge la direction des affaires du pays provisoirement pendant six mois, ou jusqu'à la fin des élections législatives et pour la présidence de la République".

Le conseil suprême, instance formée d'une vingtaine de généraux, a décidé "la dissolution de l'Assemblée du Peuple et de la Choura", les deux chambres du Parlement, et "la suspension de la Constitution" ainsi que la création d'une commission pour l'amender et organiser un référendum sur ces changements.

La dissolution du Parlement et la révision de la Constitution, qui limite les candidatures à la présidence, font partie des revendications des manifestants qui ont poussé M. Moubarak au départ.

Le conseil militaire a aussi indiqué qu'il gouvernerait par décret-lois pendant la période de transition, et que son chef, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, était chargé de le représenter "à l'intérieur et à l'extérieur", ce qui fait de lui un quasi-chef d'Etat.

Le gouvernement d'Ahmad Chafic, chargé des affaires courantes, s'est réuni dimanche pour la première fois depuis le départ de Moubarak. Chafic a déclaré que sa première priorité était de "restaurer la sécurité et de faciliter la vie quotidienne de la population".

Sur la place Tahrir, la circulation a repris. Seule une partie de la place, où quelques milliers de manifestants restaient présents, était fermée au trafic. Les tanks de l'armée postés aux entrées de la place étaient toujours présents, mais ne bloquaient pas les accès. - AVI