Des personnes dévouées aux sidéens
À l’opposé des
autres départements, il n’y a ni foule, ni agitation, seulement des
malades épuisés par cette terrible maladie qui tue en suçant
littéralement les forces de leurs corps, et dont seuls les yeux
témoignent - parfois farouchement - de la vie qui les habite encore,
mais pour combien de temps?. Ils ont le sida, sont désespérés, souvent
abandonnés par leurs proches, face malgré eux devant ce grand saut dans
l’inconnu qui les attend inexorablement. Seuls, ces médecins et
infirmiers leur redonnent un peu d’espoir, tous les jours.
Bien
que les risques soient élevés, le personnel médical s’occupe avec
dévouement de ces malades, des soins proprement dits à la petite
discussion, en passant par les repas et l’hygiène personnelle.
Soignant
des sidéens depuis plus de 20 ans, Mme Oach Thi Kim Nhung, chef des
aides soignants de ce département, confie, «je ne pense pas avoir choisi
ce travail, c’est ce travail qui m’a choisi. Ces sidéens, nous les
considérons comme nos proches. Nous occuper d’eux demande un travail
sans relâche, notamment avec ceux qui en sont au dernier stade. Bien que
ce dur, ce travail a aussi ses joies et ses satisfactions, en
particulier lorsque l’un d’entre eux trouve les forces de s’accrocher,
voire, certaines fois, quand leur état de santé s’améliore grâce aux
traitements que nous leur prodiguons...».
Le serment d’Hyppocrate
«Le
risque d’accident du travail est très important pour le personnel,
d’autant que la plupart des patients sont toxicomanes. Il faut contrôler
ses gestes, se blesser avec une aiguille de seringue peut arriver très
vite, faire attention à ses propres blessures, même mineures», explique
Mme Kim Nhung.
La doctoresse Ngô Thi Kim Cuc, près de 27
années d’expérience dans les soins de patients atteints par le VIH, chef
due ce département des maladies infectieuses, n’a pas changé d'un iota :
«un médecin, conformément au serment d’Hyppocrate, doit à l’évidence
soigner tous les malades quels qu’ils soient, atteints d’une maladie
contagieuse ou non. Pour les médecins et infirmières de mon département,
un seul petit merci nous suffit, et quoi qu’il en soit, nous sommes
constamment fiers de notre travail», affirme Mme Cuc. -CVN/VNA