Collectionneur de stylos ou la passion au bout des doigts
Khanh Hoà (VNA) - Nguyên Van Xang collectionne les stylos. Pas un, pas deux ni trois, mais 2.000 aujourd'hui. Ce passionné est directeur de la Polyclinique de la province de Khanh Hoà (Centre).
Saisissant un vieux porte-plume, il présente : «Celui-ci me rappelle mon enfance. C’est un porte-plume tressé en feuilles de bambou. Il est attaché à des souvenirs d’enfance, notamment aux premiers cours donnés gratuitement par un vieux maître du village».
À l’ombre d’un jacquier
Le collectionneur est né dans un village de la province de Thua Thiên-Huê (Centre). À cette époque-là, peu d’enfants pauvres étaient scolarisés. Lui, son grand frère et un voisin devaient rester à la maison en raison de la situation financière difficile de leur famille. Un vieux lettré à la retraite les a réunis pour créer une classe en plein air.
«Nous étions assis sur des bancs en bambou, au pied d’un jacquier, derrière ma maison et le maître nous a offert à chacun un porte-plume en feuilles de bambou, et un flacon d’encre», se souvient-il. Malheureusement, M. Xang a perdu son premier stylo après avoir quitté le village pour aller étudier en ville. Dans les années 1990, il a été envoyé en Allemagne pour ses études de médecine. Là, il a découvert des stylos modernes.
«Un jour, un professeur allemand m’a offert un superbe stylo en cadeau. Mais à chaque fois que je le regardais, je me souvenais avec nostalgie de mon premier porte-plume. En 1995, quand je suis rentré au pays, j’ai décidé de conserver tous mes stylos, notamment ceux un peu originaux ou attachés à des souvenirs», dit-il. Il est même retourné dans son village natal afin de retrouver au moins un exemplaire du fameux porte-plume de son premier maître. Un de ses amis d’enfance lui a offert le sien.
À chaque stylo, une histoire
M. Xang avoue qu’il n’est pas un collectionneur jusqu’au-boutiste. Ce qu’il garde en priorité, ce sont les stylos attachés à certains souvenirs, à des événements, des voyages ou des missions professionnelles. Ce peut être aussi des cadeaux d’amis ou de confrères. Saisissant celui de la taille d’un bras, il raconte son origine : «En 2007, de passage à Hongkong (Chine), j’ai trouvé par hasard dans une librairie ce stylo impressionnant. C’est un stylo à bille gigantesque mais de plutôt belle facture, n’est-ce pas ?».
En 2009, quand Barack Obama est entré à la Maison Blanche, M. Xang a désiré avoir un stylo à l’effigie du premier président noir des États-Unis. Il a contacté des amis installés outre-Pacifique et fut probablement le premier Vietnamien à avoir un tel stylo. «Pour moi, un stylo, ce n’est pas qu’un simple objet pour écrire, il a aussi une valeur culturelle et sentimentale», avoue-t-il.
Les collectionneurs de stylos ne courent pas les rues, mais il se murmure que quelques mordus peupleraient le pays. Pour M. Xang, les rencontrer serait l’occasion de partager sa passion et d’étoffer un peu plus sa collection. Et la faire sortir de son armoire.
Un docteur éminent
Nguyên Van Xang est directeur de la Polyclinique de la province de Khanh Hòa. Il est aussi vice-président de l’Association provinciale de la médecine et de la pharmacie et vice-président de l’Association provinciale des jeunes médecins. Avec ses contributions au secteur de la santé, il a reçu beaucoup de satisfecit du ministère de la Santé, du Comité populaire provincial. En 2008, l’État vietnamien lui a remis le titre de «Professeur Émérite».
Comment appelle-t-on un collectionneur de stylos ?