Balades au cœur de la culture vietnamienne
Riche de paysages
splendides, d’un passé fascinant et d’une culture qui l’est tout autant,
le Vietnam a séduit Charlotte Dauchez, une étudiante française. Elle va
nous replonger dans les sentiers de sa fabuleuse aventure.
Au
terme de l’exigeante période d’examens du Centre franco-vietnamien de
formation à la gestion, Charlotte décide de voyager en prenant part à la
Fête de la solidarité inter-ethnique qui se tient dans le Village
culturel et touristique du Vietnam, situé dans la commune de Dông Mô,
district de Son Tây, Hanoi. Une très belle découverte pour la jeune
française qui est très vite captivée par les activités culturelles.
Une
fois devant les différents comptoirs aux couleurs de chaque ethnie dans
le marché des montagnes du Nord, elle fait face à l’embarras du choix
devant les spécialités culinaires proposées, allant du riz gluant aux
légumes variés, ainsi que des produits artisanaux raffinés. C’est la
variété de pièces en lin de la boutique spécialisée de l’ethnie H’Mông
(commune de Lùng Tam, district de Quan Ba, province de Hà Giang) qui
attire son attention : porte-monnaie, sacs, foulards, vêtements aux
motifs décoratifs fins ou colorés, Charlotte est ravie de découvrir un
si joli art et ce n’est que le début.
Une histoire d’amour entre les H’Mông et le lin
Le
lin est devenu une passion chez les H’Mông dont le quotidien est
désormais rythmé par la plantation, le tissage, la confection de
vêtements et la broderie des tissus en lin qui constitue également une
valeur de cette ethnie où chaque femme en cultive pour confectionner des
vêtements pour la famille, sans oublier sa propre robe de noce. Au-delà
de la passion, il est devenu une des principales occupations pour le
grand nombre de femmes qui apprennent à s’exercer au tissage du lin dès
l’âge de 12 ans. Au sein de l’ethnie, le lin est devenu une spécialité
de renom pour les touristes.
«Textile haut de gamme, le lin
est le fruit d’un long processus de fabrication exigeant à la fois
prudence, adresse et patience», comme l’affirme Vàng Thi Mai, artisane
de la Coopérative du tissage de lin de Lùng Tam. Du rouissage au
peignage en passant par le broyage et le teillage, c’est un travail
laborieux en quarante étapes. Ce travail exige plus d’attention pour
obtenir enfin un tissu soyeux avec différents motifs ornementaux
signifiant amour, amitié, sentiment étroit entre les membres de la
famille.
Entretemps, Charlotte s’est déjà adonnée à
l’exercice du tissage sous l’encadrement de Vàng Thi Mai. «Une
expérience enrichissante», confie-t-elle. «Ce n’est pas forcément
difficile sauf qu’il faut répéter le même exercice sur une longue durée,
ce qui doit être épuisant. Mais c’est un travail impressionnant».
Poursuivant
sa balade, Charlotte quitte le marché montagnard du Nord pour une autre
destination : la province de Quang Tri (Centre) où elle assiste à une
cérémonie d’inauguration d’une nouvelle maison bâtie sur pilotis chez
les Tà Ôi. Ici, l’on croit toujours à la cohabitation des mondes des
esprits et des vivants. Durant la cérémonie, des rites sont exécutés en
guise de remerciement aux esprits qui ont protégé et accompagné la
construction. Un rituel inédit mettant en scène un groupe de personnes
portant une armure composée de flambeaux, épées, boucliers et commandé
par un chef spirituel qui fait la ronde de la propriété. Très
superstitieux, ils attribuent à ces instruments de grands pouvoirs de
protection.
La cérémonie, moment idéal pour conforter la
solidarité au sein de la communauté suscite beaucoup d’intérêts chez
Charlotte. «C’est très intéressant. C’est la première fois que j’assiste
à une cérémonie d’une ethnie. C’est très rythmé avec les chants, la
musique», confie-t-elle, très enthousiaste.
Le marché flottant, un trait exclusif du Sud
La
journée touche à sa fin, et Charlotte s’offre un tout dernier moment de
découverte après la célébration de la solidarité inter-ethnique. Cette
fois, c’est à bord d’un bateau qu’elle va clore sa randonnée en
découvrant le marché flottant, une particularité des provinces de la
région du Sud où les canaux s’enchevêtrent sous d’incommensurables
éten-dues des fruits délicieux. Sur chaque bateau est accrochée une
perche au sommet de laquelle sont suspendus les produits en vente. Un
petit regard suffit au client pour distinguer le bateau proposant les
fruits de son choix. Pour une des toutes premières fois, ce marché est
fidèlement reproduit dans la banlieue de Hanoi avec une grande variété
de fruits vendus : longanes, ramboutans, durians ou mangues dont la
saveur séduit rapidement Charlotte.
Profitant de l’occasion, elle multiplie les photos pour immortaliser et partager avec d’autres son séjour au Vietnam.
Pour
elle, cette journée sera inoubliable. En un jour, elle peut se targuer
d’avoir sillonné un Vietnam en miniature où sont reproduits les traits
culturels distinctifs de trois principales régions du pays. « C’était
une excellente journée qui m’a permis de traverser tout le Vietnam du
marché du Nord, à celui du Sud en passant par les fêtes du Centre. J’ai
vraiment eu le sentiment de traverser le Vietnam en vingt-quatre heures
en appréciant la différence des costumes, de la musique, des chants.
C’était très intéressant», confie-t-elle.
Mais hélas, la
journée touche déjà à sa fin, un moment visiblement trop court pour la
jeune fille qui n’est pas pour autant déçue et projette déjà de
nouvelles aventures au pays en forme de S.
Heureux qui comme Charlotte a fait un beau voyage ! -VNA