L’ONG «Aide à l’enfance du Vietnam» est connue en France comme au Vietnam. Sa fondatrice est Mme Trân Kim Ngoc, professeur et docteur en biologie de renommée mondiale. Son voeu le plus cher : «Créer plus de Villages SOS pour les enfants vietnamiens malheureux».

Fondée en 1970, Aide à l’enfance du Vietnam (AEVN) est membre de la Fédération internationale des Villages d’enfants SOS. Sa mission est de contribuer à la réalisation de projets pour les enfants vietnamiens, au Vietnam, en France et dans d’autres pays. Ses principales réalisations sont les Villages d’enfants SOS de Dà Lat (créé en 1989, hauts plateaux du Centre), Go Vâp (en 1999, Hô Chi Minh-Ville) et Dông Hoi (en 2006, province de Quang Binh, Centre), ainsi que le Village d’enfants SOS et le Centre de formation professionnelle de Thuy Xuân, à Huê (Centre).

AEVN rassemble plus de 400 membres, des Français surtout. Grâce à cette organisation, chaque enfant a la chance de pouvoir devenir un citoyen acteur du développement de son pays.

L’amour d’autrui qui l’emporte

Questionnée sur sa motivation, la réponse de sa fondatrice Trân Kim Ngoc est simple : «Cette idée m’est venue pendant la guerre. J’ai eu le cœur serré devant les images d’enfants orphelins et sans toit. J’ai voulu faire quelque chose pour leur permettre de vivre leur enfance, sous la protection des mères volontaires».

À 79 ans, Trân Kim Ngoc respire toujours le dynamisme. Taille svelte, cheveux blancs, visage souriant, douceur féminine, elle parle avec allant de ses projets en faveur des enfants vietnamiens. «AEVN est une organisation non gouvernementale. Pour recueillir des fonds, les membres versent une cotisation et réalisent des petits boulots comme la confection et la vente des cartes de Noël ou du Nouvel An», explique-t-elle. À la fin des années 1970, à son initiative, des dizaines de membres ont bravé l’hiver pour aller vendre en soirée des cartes de voeux de Noël à la sortie des églises. Chaque liasse de dix cartes donnait un dollar de bénéfice. Grâce à quoi AEVN a pu enfin édifier ces villages SOS, d’un coût unitaire d’un million de dollars. Sans oublier l’enveloppe annuelle pour leur fonctionnement, de l’ordre de 200.000 dollars par an. «L’argent et l’honneur, ça peut partir en fumée. Seuls la compassion et l’amour d’autrui ont une valeur éternelle», considère Trân Kim Ngoc.

Simplicité et grandeur d’âme

Originaire de la province de Vinh Long, dans le delta du Mékong (Sud), Trân Kim Ngoc a passé sa scolarité à Saigon (Hô Chi Minh-Ville actuellement). Après le bac en 1953, elle a obtenu une bourse pour des études universitaires à la Sorbonne, spécialisation sciences naturelles. Diplômée avec Mention bien, la jeune Vietnamienne a poursuivi un doctorat au CNRS. Et de consacrer depuis toute sa vie aux sciences et biotechnologies.

Trân Kim Ngoc est bien connue pour ses travaux, dont notamment le «Thin Cell Layer – TCL», une découverte importante qui a ouvert une révolution dans le domaine de la biologie végétale, dans la décennie 1970. À maintes reprises, la presse française a honoré la savante vietnamienne et sa création inédite. Elle est l’auteur d’une centaine de travaux scientifiques publiés dans des revues et journaux comme Le Monde, Paris Match, Sciences et Avenir… (France), Nature (Grande-Bretagne). Sans oublier diverses publications de grandes Maisons d’éditions comme Springger-Verlag, Kluwer Academic Publishes, Plenum Press, Encyclopedia Universalis, Hachette, Gamillard, Scientific Americain…

Son mari, le professeur de physique Trân Thanh Vân, est lui aussi une célébrité mondiale, avec son actif plus de 300 travaux de recherches scientifiques et 115 livres en physique des particules. Ce Viêt kiêu originaire de Quang Binh est membre de l’Ordre de la Légion d’honneur et Académicien d’honneur de l’Académie russe.

Les deux époux Viêt kiêu partagent la même passion pour les activités caritatives et ont contribué au fonds d’encouragement d’études au profit des enfants déshérités. Maintes fois, ils se sont vu décerner des satisfecit du gouvernement vietnamien, dont l’Insigne d’honneur du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales. -VNA