Hanoi, 22 janvier (VNA) - 2016 a été une année dure pour l’agriculture qui a été frappée gravement par les effets du dérèglement climatique. D’après le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Nguyên Xuân Cuong, le secteur doit se préparer à relever les défis de cette année.
 
Trois questions au ministre de l’Agriculture et du Developpement rural hinh anh 1Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Nguyên Xuân Cuong. Photo: ​kinhtenongthon.com.vn

- En 2016, l’agriculture a subi de grosses pertes en raison des changements climatiques. Quel bilan et quels acquis ?

Notre agriculture a connu une année réellement difficile. Les catastrophes naturelles ont frappé presque toutes les grandes zones de production agricole du pays. On peut citer une vague de froid historique qui a ravagé 14 provinces montagneuses du Nord au début de l’année, une sécheresse sévère dans le Centre et sur les hauts plateaux du Centre en milieu d’année, puis de fortes remontées d’eau de mer entraînant une salinisation record des terres arables dans le delta du Mékong en fin d’année.

D’octobre à décembre, cinq crues consécutives sont survenues dans le Centre méridional et sur les hauts plateaux du Centre. Ce à quoi il faut ajouter la catastrophe écologique dans les quatre provinces du Centre causant une pollution des eaux du littoral qui a eu de lourdes conséquences sur la pêche et l’aquaculture de la région. Le total des dégâts de l’année qui vient de s’achever s’élève à 39.000 milliards de dôngs.

Malgré ces difficultés, l’agriculture a obtenu plusieurs résultats encourageants, dont une reprise de croissance impressionnante : au premier semestre, elle était négative, avec 0,18%, mais au second semestre, elle est remontée, grâce en particulier aux exportations, aboutissant à une croissance annuelle de 1,36%. Le chiffre d’affaires à l’export de notre agriculture lato sensu est de 32,1 milliards de dollars, la plus forte progression de ces dernières années. Le groupe des dix produits d’export ayant dépassé le milliard de dollars se maintient depuis plusieurs années consécutives désormais.

D’autres segments majeurs de production comme l’élevage porcin, les cultures maraîchères et fruiticulture ont obtenu de bons résultats grâce, notamment, à une coopération efficace entre les acteurs de la production, de la transformation et de la commercialisation, notamment de la distribution.

- Quels sont les segments qui vous ont le plus impressionné ?

Il s’agit du groupe des dix produits d’exportation majeure. Mais il y en a d’autres. Ainsi, l’aquaculture conserve de grands potentiels. En 2016, elle a connu une croissance élevée de 9%. En particulier, l’élevage des crevettes en eau saumâtre s’est beaucoup développé en établissant un record de près de 700.000 ha de plans d’élevage. Ce segment connaît le succès actuellement, le pays ayant assisté à la spécialisation de bon nombre des entreprises dans la fourniture d’espèces et d’aliments, tandis que l’industrie de la transfor-mation se professionnalise progressivement. Ce secteur connaîtra un bel essor cette année.

Autre remarque concernant l’élevage. Le cheptel porcin a atteint un pic en terme de quantité avec plus de 30 millions de têtes, dont plus de 10% de porcelets. Aujourd’hui, nos fermes d’élevage fournissent 55% de la viande consommée dans notre pays. Le maraîchage et la fruiticulture ont réalisé un chiffre d’affaires de 2,4 milliards de dollars, contre 2 milliards de dollars en 2015. Leurs potentiels restent importants et, cette année, nous considérons que plus de 3 milliards de dollars d’exportations est un objectif réalisable.

- Selon les prévisions, 2017 sera aussi une année de défis pour l’agriculture et, plus généralement, le développement rural. Que fait le ministère pour atteindre les objectifs fixés ?

L’objectif est d’atteindre une croissance de 2,5 à 2,8%. Nous continuons de nous préoccuper du groupe des dix produits d’exportation majeure afin que notre agriculture réalise de 32 à 32,5 milliards de dollars d’exportations. Nous sommes bien conscients que cette année de grands défis nous attendent. Dans l’export, il s’agit d’une concurrence de plus ne plus dure sur le marché mondial des produits agricoles. En effet, les pays ont tendance à pratiquer à nouveau un protectionnisme accru pour favoriser leurs produits, notamment sur plusieurs de nos marchés traditionnels comme l’Union européenne et les États-Unis.

Nous devons aussi continuer de veiller sur les effets du changement climatique qui poursuivent leurs incidences sur la production agricole. Le ministère se consacrera en particulier à deux programmes essentiels du secteur que sont la restructuration agricole et l’édification de la Nouvelle ruralité. Concernant le second, nous prévoyons que d’ici 2020, la moitié des communes satisferont les normes de la Nouvelle ruralité, et que le revenu des agriculteurs aura progressé de 1,8 fois. – CVN/VNA