Thaïlande: une loi d'exception adoptée contre les manifestations
Le conseil des
ministres a approuvé l'utilisation de la "loi de sécurité intérieure"
(ISA) dans sept quartiers de Bangkok du 9 au 23 février "pour gérer la
sécurité efficacement", selon Panitan Wattanayagorn.
"Plusieurs
lieux importants sont situés dans ces zones et il pourrait y avoir des
incitations aux troubles ou à la rébellion, alors le gouvernement
voulait les garder sous contrôle".
Selon l'AFP, cette loi,
régulièrement utilisée en Thaïlande mais moins stricte que l'état
d'urgence qui avait été imposé pendant huit mois en 2010, permet aux
forces de l'ordre d'interdire les rassemblements dans certains lieux.
Quelques
centaines de militants du puissant mouvement nationaliste et royaliste
des "chemises jaunes" campent depuis deux semaines devant le siège du
gouvernement.
Ils réclament la démission du Premier ministre
Abhisit Vejjajiva, qu'ils accusent de faiblesse dans la gestion d'un
différend frontalier avec le Cambodge.
Les "jaunes", qui ont
fait chuter plusieurs gouvernements depuis cinq ans, avaient contribué à
l'arrivée d'Abhisit au pouvoir en 2008 mais leurs relations se sont
depuis détériorées.
Leurs rivaux, les "chemises rouges", qui
avaient occupé le centre de Bangkok au printemps dernier pour réclamer
aussi la chute d'Abhisit, sont également de retour dans les rues depuis
quelques semaines et ont prévu deux manifestations par mois.
"Au
moins deux groupes de manifestants ont clairement déclaré qu'ils
avaient l'intention de bloquer, et de faire intrusion dans des bâtiments
gouvernementaux comme le parlement et certains ministères", a déclaré
le vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban.
Il a justifié
l'ISA pour "prévenir des incidents qui compromettraient la sécurité
nationale", mais a écarté le recours à l'état d'urgence.
La
crise du printemps dernier avait fait plus de 90 morts et 1.900 blessés,
témoignant des profondes divisions de la société thaïlandaise. -AVI