Hanoï (VNA) - Amandine, ambassadrice de plusieurs marques de mode à Hô Chi Minh-Ville, n’avait jamais pensé devenir modèle et influenceuse avant son retour au Vietnam fin 2019. Mais la vie lui a réservé un "fabuleux destin" qui lui permet de mieux découvrir le pays et, surtout, le peuple vietnamien. Rencontre.
 

"Saigon est ma maison, mais Hanoi est mon cœur" hinh anh 1 Amandine présente la collection automne-hiver du prêt-à-porter Wephobia. Photo : Wephobia/CVN

Née à Paris dans une famille d’origine vietnamienne, Amandine a toujours maintenu des liens étroits avec ce pays asiatique. Après des études en design, Elle a vécu quelques années à Melbourne en Australie, puis a décidé de venir s’installer à Hô Chi Minh-Ville en 2019. Et là-bas, sa vie a totalement changé.

"Tout est imprévu : je n’ai pas choisi de faire ce que je fais aujourd’hui. Les six premiers mois, je faisais du design pour des entreprises dans l’hôtellerie et j’aidais une amie à organiser des évènements. Puis un jour, des marques locales m’ont proposé de collaborer avec eux en tant que modèle photo. C’était super car cela m’a permis de rencontrer plein de gens".

Le fabuleux destin d’Amandine a commencé en janvier 2020 lorsqu’elle était en vacances à Phu Quôc avec ses amis. Elle a reçu un coup de téléphone d’une agence de production qui lui a proposé de tourner dans le clip de deux artistes stars vietnamiennes Justa Tee et Tiên Tiên aux côtés de Châu Bùi, une influenceuse et fashionista vietnamienne. La chanson nommée Cân gi hon ?, sortie en mars 2020, a été l’un des plus grands hits de la musique vietnamienne de l’année.

"Tout à coup, plein de gens ont commencé à s’abonner à mon compte Instagram…  C’était à la fois marrant et perturbant car auparavant, je n’étais pas très branchée réseaux sociaux. Maintenant, j’adore partager ma vie avec mes followers. J’ai maintenant une petite communauté, les gens s’intéressent à ce que je fais. Et c’est aussi une façon d’échanger avec les Vietnamiens".

Depuis, Amandine est devenue la modèle préférée de très nombreuses marques de prêt-à-porter à Hô Chi Minh-Ville tels que Libé, Wephobia et Monotalk. Outre les shootings, elle a également collaboré localement avec des marques de beauté française, notamment Chanel, Vichy Laboratoire, ou encore Dove. On lui attribue désormais le surnom "La demoiselle parisienne".

La mode - accès aux différents univers

"Saigon est ma maison, mais Hanoi est mon cœur" hinh anh 2 Amandine en tunique du prêt-à-porter Edini. Photo : NVCC/CVN

Ce tournant inédit au Vietnam a non seulement étonné Amandine, mais aussi ses proches. "Au début, normalement habitués à me voir pratiquer une activité créative, cela a fait sourire mes amis. Et puis, petit à petit, ils ont compris qu’il y avait quelque chose de sérieux… Ma famille est très contente et fière de moi. Mon père, lui, pense que je suis une grande star, c’est marrant. Disons que je prends tout avec légèreté, tout en restant sérieuse dans ce que je fais."

Tous les jours, Amandine se lève tôt, soit pour travailler, soit pour faire du yoga. Elle adore cuisiner, et elle est fan des plats végétariens. Les jours où il n’y a pas de shooting, elle rencontre des gens pour discuter de différents projets. Pour elle, c’est aussi la meilleure façon pour apprendre la langue vietnamienne.

Chaque journée est différente, mais l’objectif est toujours le même : développer son image et trouver de nouvelles idées. Cependant, la jeune Parisienne est toujours surprise par la dynamique de la Mégapole du Sud. 

"Les créateurs et les entrepreneurs de mode ici sont presque tous plus jeunes que moi, c’est drôle, je suis un peu l’aînée, alors qu’à Melbourne, je faisais partie des plus jeunes. Au Vietnam, tout le monde est ultra motivé et veut construire quelque chose. Même les artistes font aussi un peu d’entrepreneuriat. Les jeunes sont pour la plupart curieux, sympathiques et ouverts. L’énergie est vraiment agréable et ultra propice à la création".

En devenant l’une des figures étrangères préférées à Hô Chi Minh-Ville et l’idole de nombreux amateurs de mode du pays, Amandine a eu l’opportunité de s’intégrer dans le monde des arts vietnamiens. En septembre dernier, certaines entreprises phares de la capitale telles que Hanoia lui ont également proposé de devenir égérie pour leur collection.

Sa dernière visite à Hanoï date d’il y a deux ans déjà mais c’était seulement une journée de transit avant de voyager vers les régions montagneuses du Nord. Cette fois, elle a pu vraiment vivre "à la hanoïenne". Rapidement, elle a trouvé la différence entre les deux grandes villes du pays. 

D'après elle, "Hanoï a moins d’opportunités que Saigon en termes de boulot. Hô Chi Minh-Ville est plus dynamique, mais je trouve que Hanoï a son propre charme. Beaucoup d’endroits ont une ambiance particulière, parfois même poétique".

Amandine se réjouit de l’ambiance de la ville millénaire, qui lui permet de se sentir "un peu comme à Paris", et plus particulièrement ces derniers mois, alors qu’elle ne peut pas retourner en France à cause de la crise sanitaire.

"Ici (à Hanoï), les gens ont un style de vie différent : ils prennent leur temps pour sortir et se rencontrer. La mentalité est un peu comme en Europe ; les relations prennent plus de temps à se construire, mais sont plus solides… Saigon est la maison, mais Hanoï est le cœur", dit-elle.
 
Grâce à son travail, Amandine peut désormais voyager dans plusieurs villes du pays. Sa liste compte déjà Sa Pa, Ha Long (Nord), Huê, Nha Trang, Mui Né, Dà Nang (Centre) et Phu Quôc (Sud). Elle se promet de travailler davantage pour pouvoir voyager encore plus au Vietnam.
 
Amandine a été tournée dans la vidéo musicale Giá nhu du groupe pop-rock vietnamien Chillies - certainement une des meilleures chansons cet hiver. Prochainement, elle veut lancer sa propre marque. Son objectif est de partager les secrets de beauté et le lifestyle des Parisiennes à toutes les Vietnamiennes qui s’y intéressent.

"Soyez vous-mêmes, confiantes et simples. J’espère que mon style de vie pourra inspirer les femmes et jeunes femmes vietnamiennes dans leur définition de la beauté", assure-t-elle. -CVN/VNA